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La presse traditionnelle sur la pente finale

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Published : March 17th, 2017
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Category : Editorials

Un lecteur (que je remercie) m’envoie le lien de cette petite vidéo en passant. Oui, je sais, c’est en anglais, c’est presque 10 minutes de blabla, et ce n’est pas totalement palpitant… mais cela mérite tout de même un petit résumé, parce qu’elle illustre une tendance de fond.

Dans cette vidéo, Lauren Southern explique qu’elle a été acceptée au sein des reporters et journalistes autorisés à participer aux séances de question réponse qui ont lieu régulièrement à la Maison Blanche. Ce privilège, rare pour une simple blogueuse, s’explique probablement par la disparition d’une partie des grands organes traditionnels de la salle de conférence en question ; pour rappel, le président Trump a en effet ostracisé une partie de ces médias récemment, jugeant ces derniers un peu trop hostiles à sa politique et, selon lui, n’ayant pas les capacités de relayer de façon pertinente les informations relatives à son mandat au reste du peuple américain.

Cela donne donc l’occasion à Southern de détailler ce qu’elle a observé des médias qui ont actuellement accès à la Maison Blanche. Dans cette vidéo, elle y décrit le décalage assez consternant entre la réalité, les affaires courantes sur le plan intérieur, mondial ou géopolitique d’un côté et, de l’autre, les questions que les reporters, massivement anti-Trump ou tout simplement déconnectés des réalités de terrain, choisissent de poser dans ce cadre formel.

La blogueuse ne peut s’empêcher de noter (et je la rejoins puisqu’on constate exactement la même chose de ce côté-ci de l’Atlantique) que ces médias et ces reporters ont une capacité stupéfiante à choisir des sujets particulièrement mesquins, ridicules ou sans intérêt réel pour l’énorme masse des gens auxquels ils croient ensuite s’adresser ; pire, il est aussi fréquent que les questions posées, frisant le ridicule, amènent des réponses d’une banalité affligeante.

Ceci posé, si on passe sur le côté anecdotique de la vidéo en elle-même pour se concentrer sur le message de base, on doit observer que deux problèmes se chevauchent ici.

D’une part, on note que les médias continuent d’employer, probablement par habitude, des méthodes qui sont de moins en moins acceptées par le public en général, et qui entretiennent l’écart entre les journalistes (qui ont accès à l’information) et le reste du peuple (qui doit boire leurs paroles).

D’autre part, on note l’existence d’une frange de journalistes qui génère de façon maintenant systématique une forme idoine et encombrante de bruit blanc qui prend quasiment toute la bande passante informationnelle disponible. De façon intéressante, ces jacasseries ont naturellement évolué ces dernières années précisément pour occuper un maximum d’espace médiatique classique et ça fonctionne assez bien (la quantité d’articles sur les sujets périphériques à ce qui touche vraiment l’individu lambda devient même affolante, tant là-bas qu’ici – il suffit de regarder les gros titres d’une semaine banale pour s’en rendre compte). Pas de bol cependant : c’est exactement ce moment qu’ont choisit ces médias traditionnels pour perdre leur influence au profit de l’internet, des réseaux sociaux et des nouvelles sources d’information.

Ainsi, quel sont les marronniers et les sujets qui prennent le mieux la place de la vraie information, de ces sujets qu’on voudrait voir traités mais qu’on ne voit abordés qu’à l’occasion, entre deux niaiserie (chômage, dette des états, tensions géopolitiques, gestion monétaire, immigration, etc…) ?

En France, ce sont les petites phrases des politiciens, leurs petites affaires, le prix de leurs costumes ou de leur coupe de cheveux. Aux États-Unis, c’est la politique communautariste. Or, autant l’un que l’autre sont complètement dépassés par ce que propose internet qui permet de retrouver l’information pertinente sans en passer par les médias traditionnels, notamment aux générations les plus aguerries.

[ À ce propos, on ne peut s’empêcher de noter que les anciennes générations ont du mal à discerner les vraies informations des articles plus ou moins bidons (« clickbait » du style « Ces 14 stars qui ont perdu tout leur argent » ou « Ces 5 légumes magiques qui… », etc. ]

Dans ce contexte, Hillary Clinton a par exemple très bien manœuvré avec son concept de « fake news » pour libeller les informations qui échappent justement aux médias traditionnels. En France, c’est tout à fait comparable à la volonté affichée de faire de l’internaute blogueur un pseudo-journaliste fiché et fiscalement tenu par les burnes.

Et la politique communautariste (sur les Noirs, les gays, les transgenres, les handicapés, etc…), les micro-sujets ou les petites phrases et les analyses de zinc sont lourdement utilisées par ces journalistes des médias traditionnels pour occuper l’espace. En soi, cela représente même une branche professionnelle (des activistes aux journalistes) qui peut vivre entièrement de ce genre de bruit de fond, sans jamais ou presque aborder les questions que l’écrasante majorité des individus voudraient pourtant voir abordées et qui ne sont finalement analysées, détaillées, débattues avec plus ou moins de finesse que sur internet.

Les exemples abondent : ce n’est que grâce à internet et aux supports que les médias traditionnels qualifient faussement pudiquement « d’alternatifs » qu’un peu de mesure et de science ont été réintroduits dans l’hystérie collective qu’on englobe dans le concept de réchauf pardon changement climatique. On ne compte plus le nombre d’affaires qui ont fait surface grâce à internet et qui seraient restées consciencieusement oubliées sinon (Cologne, janvier 2016, anyone ?). Est-ce vraiment la peine de s’éterniser sur ces images diffusées par les médias traditionnels aux angles extrêmement flatteurs ? Ou encore, quand un premier ministre parle de « bousculade » pour de véritables émeutes au Trocadéro, n’est-il pas utile d’avoir internet pour mesurer exactement ce que bousculade veut dire ? Ici, je pourrais multiplier, mais je crois hardiment que vous comprenez l’idée 😉

Certes oui, Internet, par nature même, offre aussi son lot de nouvelles complètement bidons, de rumeurs idiotes colportées avec gourmandises par les uns et les autres : par nature, c’est un médium sans filtre.

Mais justement : c’est cette absence de filtre qui en fait toute la valeur. Au contraire des médias traditionnels qui ont maintenant prouvé, tous, leur biais persistant, leur filtre parfaitement grotesque et qu’ils refusent d’assumer ou même de combattre au prétexte qu’il n’existe pas (ou qu’il serait pire ailleurs), Internet distribue l’information, sans distinction, à ceux qui veulent l’obtenir. Paradoxalement, le danger ne réside plus dans l’absence d’information, mais bien dans l’absolue nécessité de se servir de sa tête pour faire ses choix et, autrement dit, s’éduquer, ne plus laisser cette tâche indispensable à des journalistes qui ont montré leur incompétence : plus on utilise internet, plus l’utilité même du journaliste devient sujette à débat (et je suis certain de déclencher des hoquets chez eux à la lecture de ceci).

Mieux encore : par construction, Internet représente la liberté d’informer/déformer sans limite, la mise en concurrence directe des sources, des qualités et des quantités d’informations, ainsi qu’une réactivité indispensable dans la diffusion de ces informations. Ces éléments sont des arguments impitoyables face aux médias traditionnels puisqu’ils imposent la loi du marché, en direct et sans subvention, là où les médias traditionnels, de par leur fonctionnement même et l’imbrication dont ils bénéficient dans la société et la politique, favorisent le pipeau, la connivence voire la conspiration (on pourrait parler de la fausse stupeur de nos médias français lorsqu’ils « découvrirent » les frasques sexuelles de DSK, ou la stupeur des médias américains lorsque Trump fut élu).

Devant ce constat et avec l’accroissement palpable du fossé entre les médias traditionnels et ceux auxquels ils croient s’adresser, nul doute que les mois qui arrivent vont représenter une évolution majeure dans laquelle les moins adaptés, les plus rigides, périront inéluctablement.

Dans ce nouveau contexte qu’aucune subvention ne pourra retarder, je ne donne vraiment pas cher des médias français.

Source : h16free.com
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H. Seize rédige sur http://h16free.com ses chroniques humouristiques d’un pays en lente décomposition, et apporte des solutions dans son livre, Egalité, Taxes, Bisous. Dans un monde toujours plus dur, et alors que la crise, la vilénie, les aigreurs et les misères allant de la maladie aux bières tièdes font rage, un pays fait courageusement face et propose toute une panoplie de mesures plaisamment abrasives qui permettront d'aplanir les aspérités, gommer les difficultés et arrondir les angles. Ce pays, rempli de gentils et d'aimables tous les jours mieux pensant, est devenu un véritable phare scintillant dans la nuit noire de l'obscurantisme des méchants et des vilains. Et pour mieux scintiller, il s'est doté d'une devise qui est parvenue à se hisser au rang de slogan, d'accroche et de modus vivendi : pour chacun et pour tous, il faudra de l'égalité, des taxes, et des bisous.
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Dans cette vidéo, Lauren Southern, une Canadienne très active politiquement malgré son jeune âge raconte son expérience lors du "press briefing" durant lequel Sean Spicer répond aux questions du parterre de journalistes accrédités. Elle avait reçu une invitation pour être présente à une seule séance, pas d'accréditation permanente. Ce qui l'a marquée, c'est le vide total des questions posées et la répétition des sujets déjà abordés et déjà répondus des centaines de fois au cours des mois précédents. Elle parle aussi du fait que pour pouvoir arriver à poser une question, il faut faire partie du club des journalistes établis et ne pas traiter de sujets qu'ils n'approuvent pas sinon ils peuvent arriver à vous avoir votre accréditation supprimée. Comme elle le dit, elle a essayé en vain pendant toute la séance de poser une question qu'elle avait préparée au sujet de la CIA et de ses méthodes d'espionnage du citoyen dans sa vie quotidienne. Malgré le fait qu'elle n'ait pas eu voix au chapitre, elle s'est faite démolir sur Twitter pour ses opinions libertariennes et conservatrices, ce qui se marie bien avec ce qu'elle a vu de ce point-presse : une bande de journalistes de la gauche-MacBook et Starbucks Latte, comme elle dit, ouvertement anti-Trump et ne posant aucune question sur l'actualité ou sur des sujets cruciaux. Elle réclame un changement et un accès aux "nouveaux médias" à ces conférences de presse afin que, de nouveau, des questions fondamentales puissent être posées au président des USA.
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Info du jour 18 mars 2017:
A l'aéroport d'Orly un type vole son arme à un militaire. Dans les faits: immédiatement poursuivi et localisé il est abattu. On vérifie s'il ne porte pas une ceinture d'explosifs.
Gros titre: aéroport d'Orly évacué, opération déminage en cours.
Il faut "frapper" par un titre adéquat et instiller un climat de peur tout en valorisant "les-forces-de-l'ordre-qui-nous-protègent."
C'est à se demander si les médias ne sont pas plus dangereux que le type abattu...???
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Et qu'est ce que cela coute en indemnisations, retards, détournements d'avion, manque à gagner ! Et à moyen terme, quelle image pour le tourisme !
Hollande qui ose dire à Trump qu'en France on ne tire pas sur les gens ! De quoi a-t-il l'air ?
C'est le fric qui va tout faire exploser ! Quand les gens en auront assez de payer pour financer toutes les âneries des uns et des autres, ils basculeront dans la violence, et alors là ! Adios !
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incroyable exploitation de ce fait divers de Grasse qui a monopolisé l'information au détriment du reste.
J'ai pensé aux 8 ans de "guerre" d'Algérie où les ados côtoyaient les morts sur le chemin de l'école, où les bus, stades, poteaux téléphoniques éclataient aux heures d'affluence, où Mourepiane brûlait, où un ministre (Soustelle) manquait être abattu en plein Paris, où un élu arabe ( Ali Chekkal) mourait sous les balles aux côtés du Président René Coty à la sortie du Stade de Colombes. Là, pas de psychologues, de soutien par des cellules psychiatriques, d'indemnisations immédiates, et de Légions d'Honneur à la clé...
Et plus loin, les adolescents déblayant les rues d'Amiens pour dégager les morts sous les bombardements anglais en 1944, ceux qui ont vécu l'exode sous les Stukas ou ont vu les femmes tondues à la Libération serrant leur enfant dans leur bras sous les insultes de la foule ou encore ont vu leur copine juive hurlante emmenée par les Allemands, arrachée aux parents comme à Bar le Duc !
Quelle disproportion dans les réactions ! Quelle démesure dans le traitement de l'information, dans la diffusion, dans le coût final de tels affaires, qui devraient se résoudre par une bonne raclée... mais les châtiments corporels sont maintenant interdits, alors qu'ils donnaient radicalement à réfléchir.( Allez voir dans les pays arabes comment ils soignent la "radicalisation" ! )
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Dans l'affaire de Grasse, on s'est bien gardé de citer les persécutions dont faisait l'objet, de la part de ses gentils "camarades", le tireur !
"... on ne peut s’empêcher de noter que les anciennes générations ont du mal à discerner les vraies informations des articles plus ou moins bidons"

Ceci me semble un à priori, vos exemples n'étayant certainement pas une généralité, qu'on sait par expérience,"toujours fausse". Je ne sais pas à quel niveau d'âge vous considérez comme"ancienne génération" mais si on considère des tranches de 25 ans en moyenne, on peut me classer dans la troisième génération, les gens adorent les petites boites, pour y classer les autres et surtout se comparer "objectivement"...

Dans ma génération (65 ans) tous les gens que je côtoie utilisent journellement internet, et compte tenu du temps libre, il en est même qui en abusent. Principalement ils s'informent, alimentent leur passion. S'il est vrai que certains ne sont pas très doués en cas d'incident, j'aide parfois des biens plus jeunes à résoudre des problèmes comparables. (à titre de contre exemple, je monte moi même mes configurations PC, suis passionné d'Arduino).
Mon inquiétude à moi pour le "discernement" des vrais ou fausses informations, concerne plutôt les "nouvelles générations", il suffit pour s'en convaincre d'observer le niveau de la France dans le classement PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves- tranche des 15 ans) dont le recul, tous les trois ans, est constant et sert de justification à la "nécessité de réformer" le système éducatif.
La vraie question étant de savoir pourquoi les acquis de base en lecture, de compréhension de texte, et de structuration de sa pensée, qui montraient des résultats tangibles il y a deux générations, s'étiolent à mesure des "nécessaires réformes".
A qui profite le crime ?
Il faut savoir qu'on a toujours la politique qu'on "mérite"... ce dernier est en baisse… et tout suit. Les médias "officiels" et leur fournisseur unique, l'AFP dont il ne convient pas ici de rechercher leurs propres fournisseurs....

Certains militent pour une vraie réforme de l'enseignement (60 000) : http://soseducation.org/nos-actions/publications/quelle-ecole-pour-demain
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Il me semble qu'une problèmatique importante du net est que l'on va chercher l'information que l'on cherche.

Corollaire : à la différence de la presse, on est mis devant infirniment moins de diversité d'information, et pour les jeunes c'est un véritable problème.
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Orientation des médias, exemple: hier, suite au coup de folie du gamin dans son lyçée (Grasse 06), a été publié aux infos Orange le SMS d'une jeune fille: "On va tous mourir, Maman je t'aime." Bref, un SMS parmi combien d'autres (des centaines je suppose) et pourquoi celui-là...
Aucun SMS visant à rassurer et dire que le tireur avait été maîtrisé (par le proviseur).
Infos de tarlouzes! Les gens sont loin d'être tous dupes....
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Il me semble qu'une problèmatique importante du net est que l'on va chercher l'information que l'on cherche. Corollaire : à la différence de la presse, on est mis devant infirniment moins de diversité d'information, et pour les jeunes c'est un véritable  Read more
Jack A. - 3/20/2017 at 5:18 PM GMT
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