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Le capital secret des milliardaires du pétrole

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oilprice.com
Published : April 05th, 2017
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Category : Editorials

Des politiques qui visent peu à peu à nationaliser des pans entiers de l’économie ne peuvent que créer des oligarques qui écument des profits sur les ressources naturelles de leur pays.

Ainsi, vous ne serez certainement pas surpris d’apprendre que les plus grosses sociétés énergétiques du monde appartiennent aux et sont gérées par les gouvernements. Elles incluent Aramco (Arabie Saoudite), Gazprom (Russie), China National Petroleum Corp (CNPC), National Iranian Oil Co., Petroleos de Venezuela, Petrobras (Brésil) et Petronas (Malaisie). Bien que la manière dont elles sont gérées varie grandement, il n’en va pas de même pour la direction que prend leur capital.

Bien que nous ayons été inondés d’articles concernant les scandales qui englobent la société brésilienne Petrobras, d’autres se démarquent aussi pour avoir créé et maintenu au pouvoir les hommes politiques les plus intéressants et les plus colorés du monde, qui ont accumulé leurs richesses au travers de sociétés publiques d’exploitation pétrolière et gazière pour certains, et par des moyens plus directs pour d’autres.

Cinq affaires d’accumulation de capital par le biais de sociétés pétrolières publiques se distinguent aujourd’hui : en Russie, en Azerbaïdjan, au Kazakhstan, en Angola et au Brunei.

Vladimir Poutine, Russie

Les estimations du capital du président russe, Vladimir Poutine, ne sont indiquées que sous la forme de fourchettes, parce qu’une majorité de son capital est dissimulé par le biais de sociétés offshores ou de dispositifs financiers clandestins.

La fourchette la plus basse commence à 40 milliards de dollars – un chiffre qui date de 2007 et qui est basé sur les recherches du conseiller du Kremlin, Stanislav Belkovsky, que ce dernier a plus tard porté à 70 milliards de dollars. Avec un tel capital, Poutine devrait figurer sur la liste des dix plus riches milliardaires du monde établie par Forbes mais, comme l’a expliqué le magazine en 2015, son incapacité à vérifier les actifs du président russe implique qu’il ne puisse y être inscrit.

Un peu plus tôt cette semaine, l’International Business Times a déclaré que la fortune de Poutine s’élèverait aux alentours de 200 milliards de dollars.

Une grande partie du capital de Poutine provient de ses intérêts sur le secteur pétrolier. Il est dit posséder 37% de Surgutneftegaz, 4,5% de Gazprom, et une part substantielle du négociant de produits de base, Gunvor.

« Au moins 40 milliards de dollars, a expliqué Belkovsy au Guardian en 2007. Nous ne pouvons pas déterminer de maximum. Je suspecte qu’il existe aussi des entreprises dont je ne connaisse rien. »

Les trophées de richesse de Poutine sont loin d’être subtils. Son palais d’un milliard de dollars sur la Mer Noire est composé « d’une magnifique façade à colonnes qui n’est pas sans rappeler les palais ruraux construits par les tsars russes du XVIIIe siècle, » comme l’a expliqué la BBC, qui a aussi publié des preuves selon lesquelles une caisse noire aurait été créée par un groupe d’oligarques pour construire le patrimoine de Poutine.

Ce n’est évidemment pas un mode de vie que pourrait se permettre quelqu’un dont le salaire annuel déclaré s’élève à environ 140.000 dollars.

 Dans un dossier publié en 2012, l’ancien vice-premier ministre Boris Nemstov (qui a plus tard été assassiné), a expliqué que le président russe possède un total de vingt palaces, quatre yachts et 58 avions.

« Dans un pays où 20 millions de personnes ont du mal à joindre les deux bouts, la vie luxueuse que mène le président est une effronterie, une défiance cynique par un potentat arrogant envers la société, » aurait-il dit, selon le Telegraph.

Mais selon Poutine lui-même, son capital ne se mesure pas en sommes d’argent. Dans le livre de Steven Lee Myers intitulé The New Tsar, Poutine est cité comme ayant dit : « Je suis l’homme le plus riche qui soit, non seulement en Europe, mais dans le monde entier : je collectionne les émotions ».

« Je suis riche dans le sens où le peuple russe m’a confié à deux fois la responsabilité d’une grande nation comme la Russie. C’est là ma plus grande richesse. »

Azerbaïdjan

En 2003, Ilham Aliyev est devenu le nouveau président élu de l’Azerbaïdjan. Treize ans plus tard, son nom des apparu dans les Panama Papers – une fuite colossale de documents financiers issus du cabinet juridique Mossack Fonseca, basé dans le Panama, qui ont révélé les ententes douteuses de certains des personnages politiques les plus puissants de la planète.

Quelques mois avant les élections présidentielles d’octobre 2003, Fazil Mammadov, le ministre des contributions du pays, a entamé la procédure de création d’AtaHolding – une société qui est plus tard devenue l’un des plus gros conglomérats du pays. Elle a de gros intérêts dans les télécommunications, la construction, l’industrie minière, et la production de pétrole et de gaz, qui représenteraient selon les déclarations de 2014 quelques 490 millions de dollars.

Une deuxième entité, cette fois-ci une fondation du nom d’UF Universe, possède plus d’actifs encore, mais les lois du Panama sur la confidentialité des fondations sont très strictes, ce qui rend plus difficile la divulgation d’une somme exacte en dollars.

Les deux filles et la femme d’Aliyev ont également des liens avec des sociétés offshores gérées par Mossack Fonseca. Par ailleurs, Aliyev vient de nommer sa femme vice-présidente de l’Azerbaïdjan.

Combien vaut aujourd’hui la plus grosse famille pétrolière du monde ? Personne ne peut en être sûr, mais elle vaut certainement assez pour figurer sur cette liste.

Kazakhstan

Le président à vie du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, a aussi vu son nom apparaître dans les Panama Papers. Il possède deux sociétés enregistrées dans les Îles Vierges britanniques, auxquelles il a eu recours pour opérer un compte bancaire au solde inconnu, ainsi qu’un yacht de luxe.

Ces révélations ont été particulièrement chargées d’hypocrisie, en raison de la campagne menée par Nazarbayev pour encourager les riches de son pays à rapatrier leurs fonds depuis l’étranger afin de les rendre plus facilement imposables.

« Nous avons éduqué beaucoup de riches : milliardaires, millionnaires, » a-t-il décrété quand le prix du pétrole s’est effondré en 2014, et que le gouvernement a commencé à utiliser des fonds souverains pour financer ses opérations. « Ils friment ; ils ont leur photo dans Forbes. Ils ont l’air bien, avec leur maquillage, leur apparence soignée, leurs beaux vêtements. Mais c’est le Kazakhstan qui leur a permis d’accumuler tout cet argent… Rapatriez votre fortune. Nous vous pardonnerons. »

Angola

La situation pourrait être sur le point de changer dans le pays, le président Jose Eduardo dos Santos ayant récemment annoncé son intention de quitter ses fonctions après plusieurs décennies au pouvoir, et de ne pas se présenter aux élections présidentielles au mois d’août prochain. Il prévoit toutefois de continuer de contrôler le parti au pouvoir. En Angola, la fortune n’est question que de la société Sonangol, qui a été entachée par la controverse depuis que le président a nommé sa fille directrice de la société publique.

L’Angola dispose d’énormes richesses pétrolières, mais une grande majorité des 22 millions d’habitants du pays vivent dans la pauvreté. Selon ses critiques, le président aurait créé une élite pétrolière qui consiste majoritairement en les membres de sa famille. Cette combine a toutefois été lourdement frappée par le déclin du prix du pétrole qui a commencé en 2014, et le peuple angolais appauvri se montre aujourd’hui bien moins complaisant.

La fille du président, dont la valeur était estimée à 3,4 milliards de dollars avant qu’elle prenne les rênes de la société publique, a été qualifiée par Forbes de « plus riche femme d’Afrique ».

Brunei

Voilà un pays qui ne figure certainement pas sur votre radar.

Les vastes réserves de pétrole et de gaz naturel du pays ont fait du sultan Hassanal Bolkiah l’un des chefs d’Etat les plus riches du monde. Le patrimoine du sultan s’élèverait à au moins 40 milliards de dollars, et bien que « son » capital appartienne officiellement au Brunei, il est en réalité entre les mains de la famille royale.

Le Brunei est le plus gros producteur de pétrole de l’Asie du Sud-est, avec une moyenne de 180.000 barils par jour. La famille royale du Brunei contrôle tout ce qui touche au pétrole depuis les années 1970, et la distinction entre les actifs de la famille royale et les actifs nationaux est de plus en plus floue.

Vulnérables ou pas ?

Aucun de ces chefs politiques pétroliers n’est véritablement vulnérable – pour le moment. Pour qu’ils le deviennent, il nous faudrait un évènement tel que celui qui a fait tomber Kadhafi (qui aurait eu une valeur de 200 milliards de dollars) en Lybie.

Au Brunei, la situation est peut-être en train de changer, auquel cas le patrimoine du sultan se trouvera considérablement réduit. La production de pétrole du pays a diminué de 40% depuis 2006, et ce qu’il en reste a perdu énormément de valeur en raison du déclin du prix du pétrole. Le pétrole représente près de 96% des exportations du Brunei – ce qui est plus encore que les exportations pétrolières de l’Arabie Saoudite, du Koweït et des Emirats Arabes Unis. Le Brunei pourrait tomber à court de pétrole d’ici vingt ans, quoi que le sultan possèdera alors encore suffisamment de biens fonciers pour s’en sortir.

Le président de l’Angola va quitter ses fonctions, et la crise du pétrole l’a beaucoup affecté. Il n’en est pas moins qu’il continuera de contrôler le parti au pouvoir, et que le nouveau président devra s’en remettre à lui (ainsi qu’à sa fille).

Au Kazakhstan, Nazarbayev est président à vie. En Azerbaïdjan, la famille au pouvoir est plus puissante que jamais, et s’efforcera de le rester par tous les moyens nécessaires. En Russie, les sanctions n’ont simplement pas fonctionné, parce qu’elles ont été pensées pour prendre pour cible ceux qui entourent Poutine, et que Poutine semble avoir érigé un système qui les rend plus exposés à lui-même qu’à qui que ce soit d’autre.

Comme l’a expliqué l’homme d’affaires russe et ancien ami de Poutine, Sergei Pugachev, au Guardian - des propos qui ont été rapportés par l’U.S. News and World Report : « Poutine considère sien tout ce qui appartient au territoire de la Fédération Russe. Tout – Gazprom, Rosneft, les sociétés privées. Toute tentative de calculer son patrimoine ne peut qu’échouer. Jusqu’à ce qu’il quitte le pouvoir, il sera l’homme le plus riche du monde. »

 

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Bonne occasion de se rappeler qu'en 1789, l'homme le plus riche de France était le Duc d'Orléans, cousin du roi et qui voulait prendre sa place. C'est lui qui spécula sur le blé provoquant une famine ( le Boulanger, la Boulangère et le petit Mitron), et organisa la prise de la Bastille, qu'il suivit avec sa cour depuis les jardins du palais Royal, en plaisantant.
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(13 avril 1747 – 6 novembre 1793 (à 46 ans).
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Monrose - 4/6/2017 at 8:37 AM GMT
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