Le fascisme : une affliction bipartisane

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Published : June 15th, 2016
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Si les néoconservateurs et les progressistes comprenaient vraiment le fascisme, ils cesseraient d’utiliser ce terme à la va-vite. En effet, les deux groupes, comme une majorité des personnages politiques, embrassent des idées et des politiques fascistes.

L’une des caractéristiques du fascisme est une économie mixte. Contrairement aux socialistes et aux communistes qui cherchent à écraser l’entreprise privée, les fascistes sont satisfaits de pouvoir maintenir les entreprises entre des mains privées. Les fascistes ont recours à des régulations, à des mandats et à des taxes pour contrôles les entreprises - et ruiner l’économie. Un système fasciste est un système au sein duquel les entreprises servent les politiciens et les bureaucrates plutôt que les consommateurs. L’économie américaine moderne ne correspond-elle pas à cette définition du fascisme ?

Le fascisme bénéficie aux grosses entreprises qui peuvent se permettre de s’adapter aux régulations du gouvernement, chose que ne peuvent pas faire leurs plus petits compétiteurs. Les grosses entreprises, qui ont plus d’influence politique que les entrepreneurs ou les petites entreprises, bénéficient aussi significativement des subventions du gouvernement. Afin de conserver leur pouvoir, elles financent le Deep State – le réseau de lobbyistes, de journalistes, de groupes de réflexion, de bureaucrates et de membres du Congrès qui travaillent en coulisses pour établir les politiques du gouvernement.

Obamacare est un exemple de fascisme qui est souvent étiqueté, à tort, comme étant socialiste. Obamacare n’a pas donné lieu à un régime à payeur unique tel qu’il en existerait dans une nation socialiste. Obamacare a permis l’élargissement du contrôle du gouvernement sur la santé au travers de mandats, de régulations et de subventions. Le caractère le plus décrié d’Obamacare – le mandat individuel – force les gens à acheter un produit à une industrie privée.

Les politiques militaristes des Etats-Unis modernes, qui visent à contrôler et perfectionner le monde, sont un autre exemple de fascisme qui profite d’un support bipartisan. Les néoconservateurs de droite et les interventionnistes humanitaires de gauche pensent que nos objectifs supposément nobles justifient toutes les actions entreprises par le gouvernement américain. Ces champions des droits de l’Homme défendent ainsi la guerre, la torture et les listes de personnes à assassiner.

Bon nombre des hommes politiques qui défendent les politiques étrangères militaristes s’inquiètent plus de faire preuve de largesses envers le complexe militaro-industriel que de l’expansion de la démocratie. C’est la raison pour laquelle certains conservateurs du marché libre pourraient passer pour des Paul Krugman sous stéroïdes lorsqu’ils discutent des bénéfices économiques des dépenses militaires. De la même manière, certains progressistes anti-guerre soutiennent des budgets militaires importants lorsqu’une partie de cet argent est dépensé au sein de leur Etat ou de leur district.

La surveillance de masse et les limites à la liberté individuelle sont d’autres caractéristiques des régimes fascistes. Bien qu’il y ait aujourd’hui un mouvement de réforme de l’Etat policier, très peu cherchent à abolir la surveillance de masse, la confiscation des actifs, la militarisation de la police et d’autres politiques adoptées en le nom de la guerre contre la terreur et les drogues. Le gouvernement fédéral a même usé la force pour empêcher les gens de vendre du lait cru ! Les tentatives des progressistes de faire taire leurs opposants politiques sont d’autres exemples de la manière dont des Américains supposément opposés au fascisme en adoptent les grandes lignes.

La croissance de l’Etat providence et guerrier a été accompagnée par une croissance du pouvoir présidentiel. Cette centralisation du pouvoir, et le soutien qu’elle a reçu de la classe politique, est un exemple de plus de la nature fasciste de notre régime actuel. Bien évidemment, un grand nombre de membres du Congrès se battent pour régner sur la branche exécutive, et le feront tant que l’occupant de la Maison blanche appartiendra au parti opposé. Même les opposants les plus acharnés à un pouvoir présidentiel excessif se transforment en chiens de poche dès que leur parti accède à la Maison blanche.

Malgré leur supposée opposition au fascisme, les conservateurs et progressistes d’aujourd’hui soutiennent les uns comme les autres l’usage de la force pour façonner la société et le monde. C’est là la caractéristique première non seulement des fascistes, mais aussi des autoritaires. Les véritables antifascistes sont ceux qui s’opposent à l’usage de la force. Notre retour aux marchés libres, à la paix et à la liberté individuelle commencera par le rejet de l’autoritarisme bipartisan en faveur du principe de non-agression.

 

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C'est bien là tout le problème de la démocratie en général, et pas seulement aux USA, comme l'avait déjà souligné Tocqueville dans son célèbre ouvrage " De la Démocratie en Amérique " et plus spécialement de sa quatrième et dernière partie, " Le despotisme démocratique" , parue en 1840.
Mais c'est dans une de ses dernières oeuvres , " L'Ancien Régime et la Révolution " ( 1856 ) que la chose apparaît le plus clairement. En général, les historiens et autres commentateurs retiennent de cette oeuvre que la Révolution, loin de créer tout ex nihilo, a puisé ses racines dans des tendances déjà présentes dans l'Ancien Régime. Mais ils n'insistent guère sur ce corollaire qui veut que la prétendue démocratie tend essentiellement à se nier elle-même en restreignant toujours plus la liberté au nom de l'égalité.
Cent soixante ans plus tard, les choses n'ont fait qu'empirer, sans que la majorité s'en rende compte car on l'a conditionnée à penser que le totalitarisme, c'est essentiellement une affaire de dictateurs, de préférence avec moustaches, et qu'en dehors de ce cadre, il n'y a pas de dictature possible. Or, les faits prouvent le contraire chaque jour. Nous vivons dans des dictatures sans moustaches, d'autant plus dangereuses et vicieuses qu'elles n'ont pas de visage à afficher et à combattre. La majorité n'y voit que du feu et la démocratie totalitaire n'existe que par son ignorance et son aveuglement.
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