A la veille de l’investiture de M Trump, nombreux sont ceux qui se lancent dans des tentatives d’évaluation du bilan de l’administration américaine sortante.
Non moins nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les conséquences de l’arrivée au pouvoir de celle de M Trump.
Face à l’impuissance généralisée de cerner de manière objective les marasmes dans lesquels s’engluent l’économie et les finances planétaires, on personnalise le débat sur les bienfaits/méfaits de M Obama et les spéculations sur M Trump. Dans ce show lassant, la femme de l’un, la fille de l’autre, les starlettes font appel à nos éventuelles émotions. Un film digne de Hollywood se déroule sous nos yeux captivés avec des rôles sur mesure pour les bons, les méchants, le suspense et les drames….
Sauf que contrairement à un film, de vraies personnes sont en train de perdre leur travail, leur couverture sociale et médicale, leur épargne et selon les contrées leur pays et leur vie. Tout cela dans une absence de la moindre de lumière de projecteur.
Certains articles qui nous divertissent et nous éloignent des vrais enjeux sont de réelles propagandes à la gloire des uns ou des autres. La Pravda bolchévique est décidément de retour. Mais celle du 21ème siècle joue sur le glamour, les émotions et les théories de certains économistes promus – et peut-être enrichis- par un soi-disant marché usurpateur des droits régaliens des Etats publics (1)
Dans cette masse d’informations, E Delbecque publie une analyse qui rend compte de l’échec de la politique extérieure américaine. Il la limite néanmoins à un superleadership américain qui viendrait s’opposer aux autres pays de la planète. Ce faisant, il attribue aux Etats-Unis un pouvoir largement surfait.
Pour nous, la source des malheurs de l’humanité du 21 ème siècle est ailleurs qu’à la Maison-Blanche ou dans les arcanes d’un pouvoir politique public.
Et pour cause. La mondialisation, représentée par les firmes transanationales et le Casino qui les finance, livre une véritable guerre non seulement à la chose publique, mais aussi à TOUT ce que celle-ci représente, démocratie incluse.
Après avoir mis en pièces l’Etat en tant que Nation, nous vivons en direct la mise en lambeaux de l’Etat lui-même.
Or, qui dit Etat, dit Peuple.
Nous sommes en tant qu’Etres humains soumis au feu roulant et constant d’un marché pervers, avide, et impitoyable.
Grâce à la complaisance d’élus, le « marché » a mis la main sur chacun de nous, de nos avoirs mais aussi de notre droit à la confidentialité, à la vie privée et à la protection de nos avoirs personnels sous toutes leurs formes….
Une dépossession massive et collective est en cours sans qu’aucun média officiel n’aborde la thématique. Regardez ce graphique qui traduit l’explosion des réserves internationales des banques centrales au moment de la mondialisation.
Ces réserves sont composées traditionnellement de bons d’Etats. Mais voilà que depuis la mise en place de politique monétaires « accommodantes »(comprenez de l’argent facilement mis à disposition du Casino), les banques centrales se sont emparées de dettes ET d’actions d’entreprises privées.
Cette manne gigantesque a fabriqué de toutes pièces des mammouths privés dont les représentants sont devenus incroyablement riches! Les superlatifs pour décrire l’enrichissement privé manquent.
Regardez plutôt.
Selon une enquête de Wealth-X, les 50 personnes les plus riches du monde contrôlent 1,46 trillions de dollars. Les Etats-Unis est en tête du classement avec 29.
Et ce n’est pas près de s’arrêter. Voici les prévisions faites par UBS en collaboration avec Wealth-X. Edifiant!
Graphique: Les effets des crises chroniques sur l’enrichissement des privés. En vert, les milliardaires qui s’ajoutent chaque année. En jaune, leur nombre total.
Les banquiers centraux n’ont pas fait que financer des dettes publiques. Ils ont participé activement à enrichir des firmes transnationales – spécialement les américaines de la finance, de la high-tech ou des télécommunications-. Il ne faut donc pas s’étonner de trouver leurs actionnaires en bonne place dans les classements des plus riches.