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Le puit sans fond des gestionnaires de fonds

IMG Auteur
Published : July 12th, 2012
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Category : Editorials

 

 

 

 

Les récentes révélations quant à la manipulation du taux d’intérêt interbancaire (LIBOR) par un essaim de termites ancré au plus profond du système bancaire Britannique afin de tirer systématiquement quelques milliards de centimes de bénéfice des opérations effectuées en salle des marchés, représentent le dernier coup porté à la crédibilité du système monétaire global – et probablement un pas de plus vers l’implosion de l’édifice rafistolé qu’est celui des promesses brisées, des obligations piégées, et de toutes ces autres manipulations encore enterrées trop profondément pour que nous puissions en apercevoir la fumée. Nous finirons peut-être un jour par apprendre que le grand homme de Goldman Sachs qu’est Lloyd Blankfein a bricolé avec la rotation de la Terre pour apporter un avantage de quelques micro-millisecondes aux fraudes commerciales de sa société. Après tout, en 2008, Lloyd lui-même avait déclaré faire ‘le travail de Dieu’.


En clair, le système bancaire mondial est complètement bousillé, et je ne suis absolument pas certain que l’édition moderne du projet de civilisation puisse continuer ainsi. Les handicaps de la formation de capital sont désormais si profonds que nous ne pouvons plus faire confiance en rien ni personne. Les anciens paris sont non seulement clos, plus personne n’ose miser sur quoi que ce soit – j’entends par là ‘investir du capital dans un projet visant à maintenir le bien-être de l’Humanité’. Ce qu’il nous reste à faire aujourd’hui n’est plus que d’amasser ce qu’il nous reste d’actifs n’ayant pas encore été contaminé par de trop nombreuses promesses.


Nous ceci contribuera à nous mener vers un dangereux épisode de notre histoire politique. Un Hobbesien menaçant avance péniblement vers la porte de sortie de l’édifice enflammé qu’est celui du contrat social mondial. C’est là que se situe toute l’importance du principe de légitimité : il est la condition de base de la gouvernance, tout particulièrement au sein de nations supposées libres. Vous pouvez bien vous pencher des heures durant sur des questions de redistribution – qui reçoit quoi -, mais lorsque vous commencez à trafiquer les opérations monétaires les plus simples au point que plus personne ne sache ce que vaut réellement la monnaie ou ce qu’elle représente, alors vous portez atteinte à votre société. C’est là la raison pour laquelle nos républiques sont aujourd’hui sur le point d’être pulvérisées.


La réalité n’aime ni la fraude ni les astuces comptables. Elle est bien trop sérieuse pour cela. Elle finit toujours par intervenir et mettre fin aux singeries.


L’Europe et les Etats-Unis se sont achetés un mois par ci, un mois par là, dans le cadre du fragile statu quo qu’est celui des contrats de vente à crédit. C’est pourquoi ils ont créé le quantitative easing, les TARP, les opérations de refinancement à plus long terme, et cetera… Pensez-y comme à une série d’extincteurs achetés à crédit pour plusieurs milliards d’euros. L’Europe n’a aujourd’hui plus du tout les moyens de s’en procurer de nouveaux. Ces derniers mois, il n’a plus été question que de savoir si l’Allemagne avait l’intention de continuer de supporter l’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal, l’Irlande et les banques Françaises (ainsi que d’autres pays dont personne ne connaît le nom, perdus entre le Danube et le golfe de Finlande), sans pour autant que ces dernier n’aient à lui expliquer ce qu’ils comptent faire de ces allocations. Bien que l’Allemagne se soit fait une joie d’observer l’apogée du système Ponzi en zone Euro, une lumière clignote désormais au-dessus du continent, signalant la fin de la partie. Tout s’effondre. Tout le monde devient très pauvre, et très vite. Mr Hollandaise a déjà scellé son destin avec son stupide projet qu’est celui de s’en retourner vers le plateau de jeu Ponzi. Et il ne fait aucun doute que le culte de la vache sacrée de Merkel sera réduit à néant lors des prochaines élections nationales. Les pays du Club Med deviendront bientôt le théâtre de violences de rues. La Hollande et la Finlande se noieront dans l’alcool, et de l’autre côté de la Manche, l’Angleterre ne ressemblera bientôt plus qu’à un vieux bol de porridge brûlé. Voici à quoi ressemblera la fin de l’été.


Aux Etats-Unis, les élections ressembleront de plus en plus à un combat de lutte entre deux otages de l’oligarchie corporatiste. Imaginez-vous cet idiot de Romney passer quatre mois à dénoncer Obamacare, réforme ayant été fondée sur l’exemple de sa propre réforme des services de santé au Massachussetts, dans le même temps qu’Obama continuera de prétendre qu’il tient encore les rennes d’une économie au sein de laquelle l’importance de la Loi diminue du fait même de ses propres omissions et négligences.


Si vous ne vous sentez pas la force d’observer ce spectacle, jetez simplement un œil sur les Etats-Unis : un terrain vague servant de royaume à de futiles engins motorisés, terre de soldes et de shopping à pas cher, peuplée de clowns déprimés fardés de tatouages et se prenant pour des Guerriers des Etoiles. Aucune nation de l’Histoire n’avait encore pondu un œuf aussi décevant.


 

 

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James Howard Kunstler est un journaliste qui a travaillé pour de nombreux journaux, dont Rolling Stones Magazine. Dans son dernier livre, The Long Emergency, il décrit les changements auxquels la société américaine devra faire face au cours du 21° siècle. Il envisage un futur prochain fait de crises sociales à répétition, la fin de la Surburbia et du modèle économique associé, une guerre mondiale pour les ressources en énergie. Il prédit la déconstruction des empires européens et américains et pense que, lorsque les convulsions seront terminées, le monde fonctionnera de manière décentralisée et local.
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Cette crise est morale .
Pour la résoudre , il n'est pas besoin d'économistes mais d'hommes de bien .
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bonjour D, 100% d'accord !
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bonjour D, 100% d'accord ! Read more
zoppas - 7/13/2012 at 10:23 PM GMT
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