Les entreprises américaines enregistrent d’énormes pertes au Venezuela

Si des marchés noirs des devises se développent, c’est toujours parce que les taux de change sont sur-gonflés.

Au Venezuela, le taux de change fixe est de 6,3 bolivars pour un dollar, le taux de change flexible est de 50 bolivars pour un dollar, et le taux de change du marché noir est de 184 bolivars pour un dollar. Ce dernier taux représente ce que la devise vaut actuellement.

Entre 6,3 et 184, nous avons une perte de 96,6%.

Même au taux flexible de 50 bolivars pour un dollar, la devise du Venezuela représente une menace accrue pour les profits des sociétés américaines.

• Ford Motor Co a annoncé vendredi dernier une perte hors-taxes de 800 millions de dollars pour sa filiale du Venezuela. La société blâme les régulations de change du pays, qui ont restreint la capacité de ses opérations dans le pays à verser des dividendes et obligations en dollars. Ford a également ajouté être incapable de maintenir son niveau de production dans le pays, puisque la disponibilité des pièces automobiles y est désormais limitée.

• Vendredi dernier, le fabricant de couches et de mouchoirs en papier Kimberly-Clark a annoncé des pertes de 462 millions de dollars pour le quatrième trimestre de 2014.

• A la fin du troisième trimestre, American Airlines Group Inc. disposait de 721 millions de dollars sous forme de bolivars, à un taux de change de 6,41 bolivars pour un dollar. Théoriquement, si la compagnie aérienne avait décidé de rapatrier cet argent par le biais du marché noir au taux de 184 bolivars pour un dollar, elle n’aurait reçu que 25 millions de dollars.

• Les compagnies étrangères ont en moyenne 16 milliards de dollars de dividendes sur leurs bilans, qui n’ont pas pu retourner dans leur pays d’origine – selon la société de recherche Ecoanalitica, basée à Caracas.

Taux de change de Dolar Today

Voici le taux de change de Dolar Today :

Clorox a pris la bonne décision en quittant le Venezuela, mais je peux comprendre pourquoi Ford refuse d’abandonner son usine (qui de toute façon a de grandes chances d’être nationalisée).

Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est pourquoi American Airlines et Kimberly-Clark ne mettent pas les voiles.