Il y a encore une fois du
nouveau dans le domaine des véhicules autonomes.
Quatre anciens ingénieurs
Google, dont l’homme qui a construit la première voiture sans chauffeur de
Google, ont annoncé « Otto », une entreprise de modernisation de
camions.
Le service est déjà existant, et
Otto opère déjà sur les autoroutes du Nevada.
Voici un extrait de The Man Who Built Google’s First Self-Driving Car Is Now a
Trucker :
Fondée par quatre anciens ingénieurs
Google – dont Anthony Levandowski, l’homme qui a construit la première
voiture sans chauffeur de Google - la société Otto applique l’approche du
tout ou rien de Google aux poids-lourds. Ses objectifs : nous
débarrasser des chauffeurs routiers, réduire le nombre de morts sur les
routes, venir en aide à l’environnement et, si tout se passe bien,
enregistrer des profits conséquents.
Otto, basée à San Francisco,
compte aujourd’hui quarante employés, dont d’anciens de chez Apple, Tesla, Cruise
Automation et Here Maps. Bien que la société ait été fondée en janvier, les
profils LinkedIn de trois des quatre fondateurs d’Otto mentionnent encore qu’ils
travaillent chez Google.
Otto s’intéresse plus aux 4,3
millions de poids lourds qui parcourent déjà les routes des Etats-Unis qu’aux
nouveaux véhicules. La société a déjà acheté et modernisé trois camions Volvo
à l’aide de radars et de caméras, et fait conduire des véhicules sans
chauffeurs sur plusieurs kilomètres – sans même un chauffeur de secours – sur
les routes du Nevada.
Son kit d’automatisation
arrivera sur le marché pour une petite fraction du prix (100.000 à 300.000
dollars) d’un nouveau semi-remorque.
Entretien avec un
co-fondateur d’Otto
Blackchannel a discuté du projet
Otto avec son co-fondateur, Lior Ron, un ancien de chez Google Maps. En voici
un extrait :
BackChannel: Pourquoi les transports commerciaux ?
Existe-t-il quoi que ce soit de plus old-school qu’un semi-remorque ?
Lior Ron: Parce que selon la loi fédérale, un
poids-lourd ne peut conduire que onze heures par jour s’il n’est habité que
par un seul chauffeur. Après dix heures, le risque d’accident augmente
exponentiellement. Si nous pouvons les faire rouler en sécurité 24 heures sur
24, et doubler leur capacité et leur utilisation, nous avons un argument
financier fort.
BackChannel: Je suppose que naviguer les
règlementations locales et fédérales représentera une grande partie de l’avenir
d’Otto ?
Lior Ron: Le Département des Transports et d’autres
institutions sont déjà impliquées dans le développement de nouvelles
régulations. Dans de nombreux Etats hors de la Californie, il n’existe aucune
réglementation en la matière, ce qui signifie qu’il est légal de faire rouler
et de tester nos véhicules sur de nombreuses routes. Nous allons poursuivre
nos tests et travailler avec des agences de règlementation pour leur prouver
que nous disposons d’un produit plus sûr qu’un poids-lourd habité.
BackChannel: Mais votre technologie ne pourra
fonctionner que sur les autoroutes ?
Lior Ron: C’est vrai. Il n’y a que 350.000
kilomètres d’autoroutes aux Etats-Unis, soit 5% des routes du pays. Elles
sont plus faciles à cartographier et posent moins de problèmes que les routes
de campagne ou les zones urbaines. Il n’y a ni feux rouges ni piétons, et
elles permettent de conduire vite tout en donnant une visibilité de longue
distance.
C’est ce genre de conduite que
nous cherchons à optimiser, en montant des capteurs sensoriels sur la cabine
pour permettre une meilleure visibilité. Toutes nos modernisations concernent
la cabine, mais nous pourrions un jour ajouter de nouveaux composants à la
remorque et l’arrière du véhicule.
BackChannel: Quand pouvons-nous espérer voir un
premier camion sans chauffeur effectuer un transport de cargaison commerciale
de longue distance ?
Lior Ron: La technologie existe, et nous la
testons déjà sur les voies publiques. Nous cherchons à prouver de la
viabilité commerciale de notre projet dans un avenir proche. Nous sommes
entièrement financés par nos employés, qui espèrent y parvenir aussi
rapidement que possible. Notre approche et notre équipe auront la capacité d’y
parvenir très rapidement.
Vidéo
Des camions sans chauffeur sur les
routes
Le 16 février, un lecteur a
mentionné avoir vu, sur une route du Nevada, un camion sans chauffeur. Je l’ai
évidemment cru.
Pour les intéressés : Driverless Truck Update: Next Phase “No Backup Driver” Hits
Nevada Highways.
Les commentaires de certains
sceptiques sont assez amusants :
TZ a écrit ceci : « La
prochaine fois, prenez une photo. Les aliens d’Area 51 ne sont pas très
grands, peut-être que l’un d’entre eux était au volant »
Mesomorph : « Je suis
impatient de voir arriver les camions sans chauffeur. Je passerai mon temps
sur les routes jusqu’à en croiser un. Et puis mes amis et moi-même nous
arrêteront devant lui, et le camion devra s’arrêter. Il ne pourra pas faire
marche arrière parce que nous aurons un autre camion derrière pour récupérer
sa marchandise. Le travail sera fini en moins d’une minute. Considérez-vous
chanceux que nous n’y mettions pas le feu pour couvrir notre piste. »
Mark : « Il est
possible de forcer un camion sans chauffeur à s’arrêter en mettant un cône
orange sur la voie. Faites cela sur les deux voies et même la police sera
coincée par les embouteillages générés. Quelques kilomètres d’embouteillages
suffisent à perturber l’économie d’un pays tout entier. Mais c’est une bonne
idée… »
Rich : « Vous ne vous
énervez pas un peu trop ? Je sais que c’est votre truc d’anticiper les
pertes d’emplois associés à l’adoption de camions sans chauffeur, mais cela
ne va pas en votre faveur de répandre des théories de la conspiration
concernant des tests de véhicules de ce type. »
Les Francais : « La
semaine dernière, dans mon pays, Telco a perdu son réseau GSM à l’échelle
nationale pendant deux heures. Des millions de services ont été affectés,
dont des systèmes de contrôle qui avaient récemment été adaptés à la
technologie GSM. Les technologies qui reposent sur les systèmes GPS, GSM et
radio sont allées trop loin. »
Justaned : « l’I-80 ne
traverse pas le Nevada. Bien essayé quand même ! »
Mesomorph a commenté à nouveau :
« Vous parlez d’ajouter du matériel, des programmes et de la bande passante,
et de peupler des centres de contrôle d’humains. Voilà qui me semble très
cher pour quelque chose qu’un ou deux tirs de paintball suffiraient à rendre
hors d’usage. Si la police intervenait à chaque fois qu’un camion était mis à
l’arrêt, elle serait vite débordée. Et si elle ne l’était pas, je m’assurerais
à ce que les choses changent. Mish, je sais que vous êtes un homme occupé,
mais je m’attendais à plus de votre part que de m’accuser de quelqu’un sans
confiance ou vision. Je suis convaincu qu’une majorité des gens sont
simplement des primates assoiffés par le gain et l’opportunité. Dire qu’un
groupe de gens intelligents toucheront suffisamment de mes impôts pour mettre
sur les routes des camions sans chauffeur n’a rien de visionnaire. Voilà mon
avis. Comment pensez-vous m’arrêter ? »
Ma réponse
- L’I-80
traverse le Nevada.
- Des tests de
véhicules sans chauffeur ont été conduits.
- Personne ne
couvrira les routes de cônes pour arrêter les camions autonomes. L’idée
est ridicule. Et même si quelqu’un y parvenait, il ne serait pas
possible de prendre le contrôle d’un camion sans en payer les
conséquences.
- La technologie
de poids-lourds sans chauffeur existe déjà.
- Et cette
technologie continue d’évoluer.
Des relais routiers
comme solutions aux problèmes
J’ai échangé quelques emails
avec mon lecteur Vooch pendant quelques semaines. Selon lui, des camions
autonomes seront visibles partout d’ici à 2018. Je pense qu’il est un peu
optimiste, notamment en raison du besoin de relais routiers.
Vooch m’a cependant expliqué qu’onze
chaines nationales de relais routiers existent déjà, et que « Flying J
dispose de 550 infrastructures ».
Otto correspond parfaitement à
la solution de relais routiers que j’ai avancée il y a plusieurs années.
Des chauffeurs emmèneront les
camions depuis les entrepôts jusqu’aux relais. Les camions iront eux-mêmes
jusqu’au prochain relai, où un autre chauffeur s’occupera des derniers
kilomètres.
Au vu du rapport publié aujourd’hui,
j’avancerai ma prévision de 2020 à 2019. Et je pense également que des
millions d’emplois de chauffeur routier disparaîtront non pas avant 2024,
mais avant 2022.
Nikola One
Voyez aussi ceci : “Nikola One” First-Ever 2000 horsepower (HP) Electric Class 8
Semi-Truck.
Beaucoup pensent que le projet n’a
rien de concret pour le moment. Mais ce n’est pas mon cas. D’ici à 2019, un
grand nombre de solutions seront en place pour faciliter le transport routier
sans chauffeur.