Le commentaire fait aujourd’hui par David Olive, de chez Toronto Star, au sujet de Barrick Gold et de son président du Conseil Peter Munk, fait preuve d’une connaissance parfaite des tactiques de diversion qui sont habituellement utilisées contre l’investissement sur l’or et suggèrent que les acheteurs d’or ne sont rien de plus que des adeptes du culte du jugement dernier. Olive refuse toutefois de reconnaître la menace que l’or pose pour le contrôle du monde financier par les banques centrales et de mentionner les efforts de ces dernières à en supprimer le prix. N’importe qui pourrait mettre sa main à couper qu’Olive, un journaliste financier grand public, a juré de ne jamais remettre en question les actions d’une banque centrale, tout particulièrement pour ce qui concerne l’or. Des invités polis n’oseraient jamais faire une telle chose. Mais être un invité poli ne revient jamais à être un bon journaliste.
Le commentaire d’Olive est intéressant parce qu’il transmet le dédain que le directeur de Barrick ressent pour le produit de sa société. Bien entendu, comme le suggère succinctement Olive, il y a plusieurs années, Barrick dénigrait non seulement son produit mais était aussi un intermédiaire dans le dispositif des banques centrales visant à maintenir le prix de l’or très bas au travers d’opérations de prêt. La société est allée jusqu’à dire, devant le tribunal de Nouvelle-Orléans, qu’en tant qu’agent de banques centrales, elle devrait partager leur immunité contre les poursuites judiciaires.
En dehors de la perspective d’avenir de l’or, les investisseurs doivent se demander pourquoi investir sur une société si peu enthousiaste de son propre produit. Mais la question ne semble pas interpeler Olive. Il se contente d’utiliser Munk pour discréditer l’or et, par extension, l’industrie minière aurifère tout entière.
Mais puisque cette industrie garde encore le silence après des décennies d’assauts de la part des banques centrales, dont celui de ce mois-ci, l’un des plus importants de tous, elle se discrédite elle-même sans même avoir besoin de l’aide de Munk.