A Paris, le 21 mars 2018.
La science ne consiste pas à chercher les clefs qu'on a perdus au pied d'un
lampadaire parce qu'il éclairerait.
Les choses sont certes rares aux yeux de chacun, mais, avant de les juger
telles, il faut admettre qu'est unique l'action de l'être humain qui lui permet
d'adhérer ou non au jugement que les choses sont rares.
C'est un fait : il est infirme.
Et la science n'est que l'accord des savants, eux-mêmes infirmes (cf. Poincaré,
1908), sur les résultats de leurs actions, un accord qui peut bien
évidemment varier...
Beaucoup d'économistes voudraient qu'il existât des "monopoles
naturels" et se satisfont que les hommes de l'"état" s'en soient rendus
maîtres sans s'intéresser aux dégâts qui en ont découlé.
1. Des économistes.
Primo, qui sont ces économistes ?
Ce sont des gens qui, comme tout un chacun, ne mènent qu'une action à la fois,
une action unique, à cause de leur infirmité d'esprit ou de corps!
Et ils font se succéder leurs actions, les unes aux autres, les mêmes ou
d'autres.
Mais ils l'oublient dans leurs travaux scientifiques... où ils semblent se
croire omniscients (le biais est évident en économie politique…).
Ils ont cette démarche comme l’ont d'ailleurs les hommes de l'"état", ces
hommes d'une organisation tacitement unique dénommée "état" qui ont la capacité
de la violence légale, en particulier, sur vous et moi ...
2. Le "monopole naturel".
Secundo, avant qu'il y ait des "monopoles naturels", il y a donc eu
des actions humaines uniques et successives des gens qui ont donné lieu à la
création et au fonctionnement d'entreprises.
Les "monopoles naturels" n'en sont qu'une des conséquences perçues.
Laissons de côté
- que la notion de "Nature" est une entité imaginée par des gens,
- que, par définition, son action est un monopole de production qui ne
saurait être mise en équivalence de quoi que ce soit et
- que la notion de "monopole naturel" appliquée à la "Nature" est par
conséquent un pléonasme.
Pourquoi alors cette notion de "monopole naturel" en économie politique ?
Pourquoi faire référence à la notion de "Nature" pour caractériser un
monopole donné à une entité alors qu'en général, tout ce qui est dit par nos
économistes, à partir de leurs hypothèses, laisse en général de côté la notion
de "Nature" et a fortiori celle de "droit naturel" ?
Serait-ce parce que la Nature est "unique" et que certains veulent insister
néanmoins, sans le dire, sur son "nombre naturel", à savoir le chiffre
"1" ?
Ou parce qu'ils ne la comparent pas à quoi que ce soit d'autre et qu'elle ne
saurait être "rare" en conséquence ?
3. "Unicité" ou "rareté".
Serait-ce pour cacher ou pour ne pas s'intéresser à l'alternative "unicité"
ou "rareté ultime" de l'organisation "entreprise" dont ils parlent
?...
Par définition, un monopole est un type d'organisation, tacitement
"unique" et jamais dénommé "rare".
Si le mot "unique" cache un "nombre naturel", à savoir le chiffre "1", le
mot "rare" n'en cache aucun mais une référence tacite donnée par tel ou tel
économiste à un ensemble plus ou moins bien cerné de choses qu'ils jugent
"rares" ... sans raison et à quoi est proportionnée l'entité en question.
Pour quoi cette façon de parler qui met l'accent sur "rare" plutôt que sur
"unique" ?
Serait-ce à cause de l'habitude ?
On réserve le mot "rare" aux jugements portés sur des choses et on ignore
les actions humaines ...
On laisse de côté le mot "unique".
Admettons un instant la démarche, reste que la rareté ultime est le
monopole.
En effet, en deçà, le type d'organisation n'existe pas ou bien il a disparu et,
au delà, il ouvre la voie à la "concurrence pure et parfaite"...
La question est d'autant plus grande que sa réponse n'est jamais
évoquée...
Autant la "rareté" a donné lieu à une littérature économique abondante et non
pas l'"unicité", autant le rapprochement entre les deux mots est sans
écho.
4. Illusion ou réalité.
Dans certaines théories économiques, la notion de "pays" utilisée en hypothèse
fait croire au lecteur que les hommes de l'"état" (dont on ne parle pas...) ont
le choix entre différentes actions humaines (en
fait celles que mènent les citoyens, une par citoyen ...) pour les
y fixer comme ils l'entendent (on est donc dans le "plus ou moins
socialiste"...).
Exemplaire a été la fameuse théorie des coûts ou des avantages comparatifs,
imputée à David Ricardo au début du XIXème siècle, où "on ne sait qui", hormis
le savant sur quoi on n'insiste pas:
- fait le choix entre deux produits imaginés et comparés de deux pays, et
- montre pourquoi il faut préférer l'un des deux pour un pays et l'autre
pour l'autre, étant donné toutes les hypothèses autres...
Et la démarche a conduit à conclure que le "libre échange" est à préférer à
l'"autarcie" ou au "protectionnisme"...
Illusion ou réalité ?
Peu importent les vérifications empiriques des études et les complications tant
théoriques qu'empiriques qui ont vu le jour depuis lors et qui contribuent à
remettre en question l'alternative.
L'ensemble des hypothèses n'a guère de sens...
5. Deux certitudes.
Deux choses sont certaines :
1) les pays n'ont pas d'action économique malgré ce qui est avancé largement
par nos économistes, à l'opposé,
- d'une part, des hommes de l'état, plus ou moins socialistes, et de leurs
monopoles naturels, et,
- d'autre part, de vous et moi contraints, en particulier, par les
absurdités de ces derniers ;
2) par infirmité (d'esprit, de corps ou de tout ce que vous pouvez imaginer),
l'être humain ne peut faire qu'une action à la fois:
- ce n'est pas la rareté des choses qui est importante en économie politique en
dépit de ce qui est là encore avancé par beaucoup,
- mais l'unicité de l'action humaine, de vous et moi, née de l'infirmité de
chacun, au terme de quoi on est contraint de ne rien faire sans rien de créé ou
produit dans ce but.
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