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zoppas
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>L’Espagne devra-t-elle être sauvée en 2013 ?  - Alex Korbel - 
L'expression "sauver une économie" est née avec la crise asiatique de 1997. Elle ne voulait rien dire il y a 20 ans. Elle est étroitement liée
- à une politique de libéralisation des flux de capitaux, que ce soit au sein d'une politique de change fixe (monnaie arrimée au dollar) ou flexible (Islande, Russie etc...).
- à une crise du surendettement déclenchée par les investisseurs internationaux.
La crise des dettes européenne étant un nouveau cas. La charrue de la monnaie unique ayant été mise avant les bœufs de l'intégration politique et fiscale (vieux débat "l'Europe est-elle une zone monétaire optimale?").

Pour sortir d’une récession économique profonde couplée à une crise de surendettement, on peut soit augmenter fortement les exportations, soit relancer la demande intérieure. Lors d’une crise mondiale, la relance par les exportations, qui est compatible avec une cure d’austérité désinflationniste, est exclue si on ne dispose pas de très faibles salaires. Il reste la relance par la demande intérieure : consommation et investissement. Elle est totalement incompatible avec une cure d’austérité désinflationniste.

L'Espagne cumule des déséquilibres macro-économiques. Pour sortir de la crise, elle doit résorber ces déséquilibres dans la mesure du possible : déficit budgétaire (8% du PIB en 2011), déficit de la balance commerciale (40 milliards d'euro en 2011), inadéquation de l’appareil industriel, surendettement avéré des ménages (130% des revenus en 2007) et en cours de l'Etat (63% du PIB en 2010), crise immobilière aigue source de risque systémique.

La première étape consiste à re-réglementer l’Epargne nationale pour rendre la dette publique moins dépendante de la finance internationale. Le cas du Japon est explicite. Avec une dette publique de 225% en 2010, le pays reste pour l’instant à l’abri d’une crise de surendettement grâce à la forte détention de la dette par les résidents. Pourtant la dette publique japonaise est trois fois plus importante que la dette espagnole. Le deuxième objectif est de drainer l’épargne nationale vers les PME industrielles et non plus vers des marchés de capitaux devenus économiquement stériles. L’Etat doit s’investir pleinement dans la politique industrielle afin de stimuler les secteurs industriels porteurs. Les taux d’intérêt réels se doivent d’être nuls pour ne pas favoriser les rentiers, ni les défavoriser.
Concomitamment une refonte totale de la politique monétaire doit être menée afin de contrôler les flux de capitaux aussi bien avec les pays européens qu’avec le reste du monde. Le choix du maintien ou non dans la zone euro dépend d’un consensus européen sur la politique monétaire. Il y a nécessairement la mise en place de moyens coercitifs de la part de l’Etat pour empêcher la fuite des capitaux du territoire national.


La deuxième étape consiste à instaurer des barrières tarifaires et des quotas douaniers afin de résorber le déficit budgétaire, de protéger les PME face aux multinationales, d’améliorer le bilan des PME pour permettre aux chefs d’entreprise d’investir. L’alourdissement de la fiscalité sur les multinationales est un point crucial, sachant qu’il faut cibler celles qui vendent directement au consommateur. Ces dernières ne sont pas en mesure de faire un chantage aux délocalisations si la fiscalité cible leurs ventes et non pas le coût du travail.

La troisième étape consiste à isoler dans les bilans bancaires l’ensemble des mauvaises créances (immobilières). Toutes les banques potentiellement insolvables doivent se voir interdire toutes distributions de dividende et de bonus pendant toute la période d’insolvabilité potentielle. Les provisions pour dépréciation doivent être étalées dans le temps. Toute recapitalisation par l’Etat passe par une nationalisation temporaire avec rachat des actions existantes à l’euro symbolique.

La quatrième étape consiste à augmenter les salaires pour relancer la demande intérieure et l’inflation. Que ce soit par la législation ou par la négociation entre les partenaires sociaux. Cette hausse des salaires doit se faire en décalage une fois que l’économie nationale est en mesure d’absorber la hausse de la demande en augmentant les investissements sans augmenter le déficit commercial

La politique monétaire se doit d’être expansive pendant toutes les étapes précédentes. Cependant, la création monétaire doit être limitée au financement de l’économie nationale.
Les objectifs atteints sont :
- relancer l’inflation pour permettre un désendettement étaler dans le temps des ménages et de l’Etat, apurer la crise immobilière
- Eviter une crise de la dette publique
- Résorber le déficit budgétaire
- Relancer la demande intérieure
Pour se protéger de l’inflation, les rentiers devront investir dans l’or, investir dans l’immobilier et dans les actions des PME.
Seul le déficit commercial reste une inconnue. La mise en place de barrière douanière et de quotas pénalisera les importations et les exportations de tous les secteurs ne bénéficiant pas d’avantages concurrentiels forts. Dans le cas espagnol, le tourisme et l’agriculture doivent compenser les importations de matières premières.

Le coût de cette politique doit être supporté par les multinationales bénéficiant de rente oligopolistiques, par création monétaire et par les rentiers.


La politique de rigueur désinflationniste ne doit intervenir qu’une fois l’ensemble des déséquilibres macroéconomiques ont été résorbés. Elle doit se mettre en place graduellement alors que les barrières douanières et les quotas sont levés avec les économies comparables économiquement. Les taux d’intérêt pendant la période désinflationniste sont par définition élevés permettant aux rentiers de récupérer par la rente ce qu’ils ont perdu par la baisse de valeurs de leurs actifs. La modération des salaires est une phase inévitable pour stopper l’inflation.
C’est lors de cette phase qu’on pourra chercher un nouveau standard monétaire (étalon-or, fin de la possibilité pour les banques de créer la monnaie etc…).
Je sais bien que ce genre de politique ne fera pas du tout plaisir aux goldeux qui sont par définition anti-inflation, anti-création monétaire, libéraux économiquement (au sens d’anti-interventionniste) etc…Je m’attends à une sanction dans les appréciations pour ceux qui auront eu le courage de lire jusqu’au bout…j’assume.
Cependant mon raisonnement ne se veut pas dogmatique, mais pragmatique économiquement. Il n’est évidemment pas du tout pragmatique dans sa mise en place. Les politiques sont malheureusement incapables actuellement d’élever leur moralité aux niveaux des enjeux. Mais les citoyens le sont-ils ?
C’est avec ce type de politique que les anciens ont stoppé le cercle vicieux de la déflation mondiale. Que ce soit Roosvelt, le Front Populaire ou Hitler, les politiques économiques étaient sensiblement les mêmes. Les premiers faisant payer les riches alors que les nazis faisaient payer les juifs. La deuxième guerre mondiale est due à la folie des nazis mais certainement pas à une politique protectionniste. Hitler n’a pas massacré et envahi parce qu’il y avait des barrières tarifaires…


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4402 days ago
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Beginning of the headline :L'Espagne est de retour sous les projecteurs de la crise de la zone euro. C’est une place qui lui revient de droit à cause de la mauvaise gestion budgétaire, financière et économique du pays par l’État. Depuis le début de la crise des dettes publiques des pays de la zone euro, la solvabilité des États concernés a été largement déterminée par les investisseurs internationaux... Read More
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