Les Romains, dans leur voyage vers la décadence, manquaient du voltage et du câblage nécessaires à l’amplification de l’anomie qui les accablait. Nous baignons dans des images qui nous rappellent à quel point nous sommes répugnants. Consommateurs, brisez les chaines de l’endettement. Imaginez gouverner une telle société. Mais sachez que personne n’essaie vraiment – bien qu’il soit difficile de dire si c’est par manque de conviction, de courage ou d’intelligence, ou par simple mépris.
Je trouve réconfortant de voir l’Europe tenter de s’extirper des intrigues de notre Konfédération Klownesque, du moins pour ce qui concerne l’Ukraine, ce territoire de mangeurs de patates éternellement piétiné, ruiné aujourd’hui par le désir imbécile des Etats-Unis de l’écarter de la sphère d’influence millénaire de la Russie. Merkel et Hollande se sont entretenus avec Poutine la semaine dernière à Moscou. Ils ont bien évidemment omis d’en informer notre chère coupe de cheveux à la recherche d’une cervelle, le Secrétaire d’Etat John Kerry. Qui aurait voulu de cette mule autour de la table des négociations ? Les Européens commencent à dire des choses sensées, comme « la Russie et l’Europe appartiennent à la même civilisation » - notez le sous-entendu : les Etats-Unis ne font après tout peut-être pas partie du club. Peut-être faut-il les laisser s’adonner à une séance de twerk endiablée sur une de leurs autoroutes perdues jusqu’à ce qu’ils soient complètement rincés.
L’Europe, bien évidemment, a ses propres problèmes, qui sont difficiles à comprendre, puisqu’ils sont dérivés d’un système financier devenu si abscons et impénétrable que l’art de la magie noire ressemble en comparaison à un jeu de Pêche. A ce stade, elle ne peut plus que prétendre comprendre où la mèneront toutes ces obligations entremêlées, et ce qui se passerait si quelqu’un décidait de tirer sur une ficelle. La question est donc pour le moment de savoir si elle pourra continuer de prétendre. Le sentiment étourdissant d’avoir à regarder ce qui nous attend en bas se disperse parmi les êtres les plus sensibles.
Une chose est claire : l’Europe n’a ni l’envie ni le besoin de se retrouver projetée dans une guerre contre la Russie sur l’insistance des Etats-Unis. Ce dont l’Amérique a besoin est d’une guerre contre elle-même, une guerre contre le narcissisme fainéant qui l’a rendue susceptible aux armées de racketteurs et d’escrocs, parce que les gens ordinaires étaient trop occupés à pratiquer le twerk pour prêter attention au démembrement de leur culture. Ne serait-il pas choquant de commencer à percevoir des actes de fortitude et de valeur parmi nos rangs ?