IV. Le Drame Actuel : crise financière, crise industrielle, crise de l’emploi

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From the Archives : Originally published September 23rd, 2010
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… Les méfaits de la désindustrialisation et du chômage



La situation est bien pire de nos jours. La Chine avec sa population de 1,3 milliards d’habitants est devenue une puissance formidable et personne peut lui faire concurrence au niveau des prix. La Chine vend de grandes quantités de biens au reste du monde sans que le reste du monde ne puisse vendre les mêmes quantités à la Chine et la Chine peut le faire parce que ses déficits commerciaux ne sont pas « payés » en or mais en dollars ou en euros ou en livres sterling ou en yens.  Aucune de ces monnaies n’est rare : toutes sont créées par la FED aux USA, la banque centrale européenne, la banque d’Angleterre ou la banque du Japon.


Un monstre inquiétant a été créé et c’est une conséquence directe de l’élimination de l’étalon or : il n’y a plus de limites. « Vous ne pouvez vendre qu’à ceux qui vous vendent, vous ne pouvez acheter qu’à ceux qui vous achètent quelque chose. » Cette limite n’est plus valable et tout est en déséquilibre. Un « déséquilibre structurel » prévaut parce que nous ne sommes plus dans un système d’étalon or.


Le boom de l’expansion du crédit s’est terminé et, à sa place nous avons maintenant une crise financière mondiale. Les phénomènes de désindustrialisation et de chômage que cette expansion du crédit a produit dans les pays précédemment industrialisés prennent de l’importance chaque jour qui passe. Que faire avec les masses de chômeurs hommes et femmes ? Personne ne connait la réponse parce que la réponse n’est pas acceptable pour les penseurs d’aujourd’hui.  La correction des « déséquilibres structurels » et la ré-industrialisation, en d’autres termes, la création de nouveaux emplois passe par la restauration de l’étalon or au niveau mondial.


La ”globalisation” si hautement louée par la presse financière ces dernières années est devenue le pire cauchemar que l’on puisse imaginer. Il n’est plus possible de subventionner les chômeurs avec les allocations gouvernementales. L’Etat souverain est proche de la faillite. Ainsi la nature prend sa revanche sur ceux qui ont osé violer ses lois en recherchant à imposer une fausse monnaie dans le monde entier.


L’élimination de l’étalon or par Richard Nixon s’est révélé être le plus grand cadeau stratégique possible que l’on puisse offrir à la Chine et au reste de l’Asie. Aujourd’hui la Chine possède une base industrielle qu’elle aurait sans doute mis des siècles à bâtir alors que les Etats-Unis se vident de leurs usines et qu’ils sont incapables de revenir à leur gloire passée. Quel tragique destin que celui des USA !


Commerce national et international


Le mot “commerce” est défini dans le dictionnaire « Précis d’Anglais d’Oxford » comme étant un “échange de marchandises ou de services en particulier à grande échelle » [du français ou latin « com », avec et « mercium » de  « merx, mercis », la marchandise].


Notez que “l’échange de marchandises ou de services” ne peut inclure comme complément à cet échange un paiement fictif avec de la monnaie à cours forcé qui n’est ni un service ni une marchandise mais plutôt un billet de papier ou une écriture comptable digitale qui dénote une dette remboursable contre « rien du tout ». Dans le cas des dollars, la dette est une dette de la Réserve Fédérale et elle est enregistrée en tant que telle sans ses livres de comptes (et n’est remboursable en rien d’autre en tout cas).


De fait, les dettes de la balance des paiements n’ont en aucun cas été réglées par le commerce international depuis 1971.


Le non-règlement des dettes de la balance internationale des paiements a produit une accumulation de réserves fictives en dollars de la part des pays exportateurs depuis 1971. La même chose vaut pour les paiements de déficits d’exportation en euros, livres, yens ou tout autre monnaie actuellement en circulation. Voir le graphique suivant :


 




 

L’or, jusqu’à l’accord de Bretton Wood en 1944, faisait figure de complément des échanges internationaux de marchandises ou services et permettait de solder les déficits des balances des paiements parce que c’était une marchandise ou matière première utilisée comme monnaie.


Selon les accords de Bretton Woods, le dollar fiduciaire était accepté comme l’or, avec la confiance des banques centrales de pouvoir le convertir en or à la demande. De 1944 à 1971, ces dollars fiduciaires étaient stockés dans les réserves des banques centrales comme des options de crédit sur l’or américain. Le paiement final n’a pas eu lieu et a été retardé en tant que crédit octroyé au dollar US jusqu’à ce que les dollars détenus en réserves soient convertis en or à une date future.


Finalement, la “fiducia” ou “confiance” était mal placée, puisqu’en 1971, les USA ont renié l’accord de Bretton Woods en rendant le dollar inconvertible en or, et ont donc dupé les pays créditeurs. Aucun règlement des dettes internationales commerciales n’a eu lieu en 1971 ou depuis lors ; la vérité de cette affirmation est occultée par l’idée fausse selon laquelle régler une dette internationale au moyen d’une monnaie à cours forcé constitue un règlement de cette dette.


Une fois cette idée fausse (selon laquelle la monnaie à cours forcé peut régler une dette) acceptée comme valide, le problème de ces déséquilibres énormes du commerce international se transforme en une énigme insoluble. Les meilleurs, les plus intelligents économistes reconnus de notre temps tentent en vain de trouver une solution à un problème qui ne peut être résolu sauf si on rétablit l’utilisation de l’or comme moyen international de commerce.


Concernant le commerce national, le même raisonnement peut s’appliquer. En réalité, personne aujourd’hui ne s’engage dans le commerce avec un autre pays en payant ses achat, c'est-à-dire qu’il n’y a pas de règlement d’aucune dette. Tous les individus, sociétés et gouvernements sont simplement en train de transférer des dettes (payables en rien du tout) entre eux, soit sous forme de papier ou d’écritures comptables, soit en dollars ou en d’autres monnaies mondiales.


Pour le commerce interne national, la plus petite unité de pièce d’argent était pratique pour les transactions quotidiennes au niveau populaire et constituait un règlement de la dette quand le paiement était effectué, parce que l’argent est une marchandise ou matière première qui comme l’or permet la participation à l’échange commercial.


Aujourd’hui la Chine et d’autres grands exportateurs asiatiques sont en train de réaliser, avec un certain retard, que ces dollars -qu’ils ont reçus en paiement pour leurs exportations massives- ne sont rien de plus que des nombres dans les ordinateurs américains. Et c’est pour cette
raison, que les chinois et les asiatiques en général achètent de l’or et continueront à en acheter indéfiniment : les ordinateurs ne peuvent pas effacer ces réserves d’or.


La triste vérité concernant la Chine, c’est que les chinois ont acquis leur formidable puissance industrielle en un laps de temps inférieur à trente ans à un coût exorbitant : pendant trente ans, ils ont travaillé pour rien. La Chine possède 2500 milliards de réserves. La Chine n’a aucune utilité pour ces réserves parce qu’elles n’ont aucune valeur intrinsèque et que la Chine ne peut s’en débarrasser en échange d’aucune chose ayant une valeur tangible. Ces réserves ne sont rien d’autres que des nombres dans les ordinateurs de l’occident. Clair, clair, très clair : la Chine a travaillé trente ans pour fournir à l’occident une quantité incroyable de marchandises et en retour :


Rien ! Trente ans d’esclavage pour bâtir un empire industriel !



A suivre…



Hugo Salinas Price

www.plata.com.mx/plata/






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La Chine n'accepte pas des Dollars qui ne valent rien! En fait, si la Chine accepte des Dollars, c'est qu'ils représentent des transferts de technologie. La Chine accède à la technologie occidentale quasiment gratuitement et, en échange, produit des biens qu'elle commercialise à des prix dérisoires. Tout le monde y gagne. Bien sûr, cela crée en occident un chômage massif. Mais ce chômage massif n'est rien comparé à ce qui nous attend avec l'entrée en scène des robots agiles. En réalité, ce chômage massif est même un moindre mal dans la mesure où il rend progressif l'obsolescence du travailleur humain remplacé avantageusement par le robot agile.

Notons en passant que lorsque les robots agiles auront totalement remplacé l'homme, la pénurie n'existera plus (si ce n'est la pénurie de terrains et de ressources minérales, et encore... on pourra prospecter le fond des océans et les astéroïdes). Or l'argent sert avant tout à fixer un prix aux choses convoitées. Or les biens pléthoriques ne sont pas convoités. Par conséquent, l'argent ne servira plus à grand chose. Ce qui signifie que même l’or ne vaudra plus grand chose…
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" Lorsque les robots agiles auront totalement remplacé l'homme... " ça c'est votre projection.
D'autres pourront dire : " Lorsque les robots auront été éclatés à coups de barre à mines par des nuées d'humains désespérés "

" Les prévisions sont très délicates à faire, pour peu qu'elles concernent l'avenir " . P. Desproges.
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Dans le livres de Science Fiction, les robots sont particulièrement coriaces... et je pense qu'on entre, mine de rien, dans une époque digne d'un roman de Science Fiction. Après tout, on s'y fera comme du reste. Lisez donc "Les Robots d'Isaac Azimov". Bonne lecture!
Tout ceci relève d'analyse et donc de myopie. au ras des pâquerettes. Reculons nous un peu pour mieux voir. Il y a quelques 60 ans la terre était composée de 1 milliard de "riches" vivant bien et de 2 milliards de pauvres et très pauvres. Une quantité fixe de moyens de règlements suffisaient à équilibrer un commerce international chiche. Quelques dizaines d'années plus tard les riches étaient toujours environ 1 milliard mais les "pauvres" étaient 6 milliard et présentaient une réelle menace à l'équilibre mondial que ne pouvaient régler quelques bombes même atomiques. Et des entreprises des riches demandaient par leur nature à se développer en augmentant leur clientèle d'une manière substantielle ; quoi faire ? la monnaie était gagée sur l'or et la quantité d'or disponible aisément ne pouvait pas suffire. Les plus riches, les USA, décidèrent de démonétiser l'or.
Plus rien n'empêchait le développement du commerce international et le développement des entreprises multinationales. Tout le monde a été satisfait pendant quelques dizaines d'années. Et les très pauvres, au lieu de faire la guerre aux très riches, prirent peu à peu la place et les travaux les plus pénibles des pays riches.
C'est ainsi que leur niveau de vie passa très rapidement de $1 à $200/mois. Et que leur évolution économique se fit d'une manière similaire à celle de l'occident mais bien plus rapidement.
Est-ce que cela va continuer de la même façon que nous : guerres et domination jusqu'à trouver une sorte d'équilibre ? Ou bien trouver des solutions plus intelligentes et moins brutales ?
Enfin la planète peut-elle supporter le très haut niveau de vie de quelques 9 milliard d'humains ? Et sinon comment réduire ce nombre ? Sachant que les énormes entreprises ne seront pas d'accord car cela réduirait leur développement et leur chiffre d'affaire.
Voilà quelques-unes des questions auxquelles devrait ou devra répondre un chef d'état ou leur regroupement en G quelconque mais le plus nombreux possible.
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Dans le livres de Science Fiction, les robots sont particulièrement coriaces... et je pense qu'on entre, mine de rien, dans une époque digne d'un roman de Science Fiction. Après tout, on s'y fera comme du reste. Lisez donc "Les Robots d'Isaac Azimov". Bo  Read more
Lokolelle - 11/9/2014 at 8:18 PM GMT
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