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Bernanke diminue le QE avant de quitter la Fed : est-ce durable ?

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Published : February 05th, 2014
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La Fed entame donc la réduction de son Quantitative easing (QE). De 85 milliards de dollars par mois, la "planche à billets" a ralenti à 75 milliards il y a un mois, puis à 65 milliards mercredi dernier. Pour bien comprendre ce qui se passe, il faut savoir que ce QE, lorsqu’il tournait à son rythme de croisière de 85 milliards de dollars par mois, se partageait entre 45 milliards d’achat de bons du Trésor et 40 milliards d’achat aux banques de crédits hypothécaires (MBS, Mortgage-backed security). C’est le premier poste qui diminue, et passe donc de 45 à 20 milliards, tandis que le second se maintient au même niveau.

La baisse des achats de bons du Trésor s’explique par la diminution du déficit budgétaire, qui est passé du niveau abyssal de 10% du PIB en 2009 (comme la Grèce en proportion, plus de 1.000 milliards de dollars) à 7% en 2012, avec une prévision (optimiste) de 4% en 2013-2014 (l’année budgétaire commence en septembre). Par contre, le maintien des 40 milliards d’achats de crédits hypothécaires démontre que les bilans bancaires sont encore remplis de créances immobilières douteuses que seule la Fed accepte d’acquérir.

Il faudra observer la suite et voir si Janet Yellen suivra cette inflexion de Ben Bernanke, maintenant qu’elle dirige officiellement la Fed depuis le 31 janvier, car à ce rythme (- 10 milliards par mois) le QE sera ramené à zéro cet été. Cependant les créances immobilières pourries des banques seront, au moins en partie, encore présentes ; pourront-elles le supporter seules ? Le déficit budgétaire n’aura bien sûr pas disparu cet été, l’Etat fédéral pourra-t-il se financer intégralement sur les marchés sans faire monter les taux ? Voici de lourdes interrogations.

D’autant que ce repli du QE est justifiée par Bernanke par la baisse du taux chômage (6,7%) dont chacun sait qu’il est moins provoqué par des créations d’emplois que par le découragement des chômeurs et leur sortie des statistiques. Ce repli du QE est aussi expliqué par le retour de la croissance, qui dépasse certes les 2% annuels mais demeure balbutiante. Il existe surtout un "effet richesse" provoqué par la hausse de Wall Street, mais pas de véritable redémarrage de l’investissement des entreprises… Tout ceci est bien fragile.

Ben Bernanke n’a-t-il pas fait un cadeau empoisonné à celle qui lui succède ? N’a-t-il pas enclenché une baisse pour partir avec une image positive, tout en sachant qu’elle n’était pas tenable ? Et puis cet hypothétique arrêt complet du QE laisserait entier le problème de toutes ces liquidités injectées dans l’économie à la faveur des différents plans de Quantitative easing depuis mars 2009 et qu’il faudra retirer un jour (en vendant ces bons du Trésor et ces MBS que la Fed a acheté). Le bilan de la Fed dépasse les 4.000 milliards de dollars, soit un quart du PIB des Etats-Unis, contre moins de 1.000 en 2007 avant la crise. Ces 3.000 milliards de liquidités constituent une menace pour la stabilité des prix, et pour l’économie tout court. D’un autre côté les risques demeurent, dans les bilans bancaires, dans la bulle du Dow Jones, dans l’absence de véritable reprise. Et la crise des pays émergents vient encore assombrir les perspectives. Oui, cela ressemble à un cadeau empoisonné.

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"Un politicien en CDi, avec une stratégie sur plusieurs générations... là... par contre... ça commence à les faire réfléchir car ce serait là un adversaire de leur calibre".
C'est notre Monarchie durant 15 siècles: les Rois plantaient des forêts ( entre autres) pour leur petit fils, cf les instructions de "reformation de la forêt royale" de Colbert ce "boeuf au labour » de Louis XIV, (ainsi MICHELET surnommait COLBERT dont la devis était "perite et recte"), Louis XIV qui emprisonna Nicolas Fouquet, surintendant aux Finances, quand nos "fermiers généraux" se retrouvent avec un sursis et une amende ridicule au bout de 15 ans de procès.
Attention !!

Le bon-sens et la vérité sont tabous.
Ils attirent à eux les insultes et plus si absence d'affinités.
Comment transposer Fouquet aujourd'hui ?

Mosco serait milliardaire ou bien Bouclierrouge serait ministre...
Il aurait le pouvoir d'émettre tout seul des obligations d'Etat sans en référer à personne...
Il en fixerait tout seul le taux à 18%...
Il en achèterait plusieurs milliards à titre personnel...
Et s'appliquerait bien à ce que personne d'autre ou presque n'ait le tuyau et puisse en acheter aussi.

Evidemment qu'il mériterait la cachot et la confiscation.

Que les subalternes "prennent moins lourd" que leur chef ne me choque pas. Du moment que la peine de leur chef les dissuade.
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Comment les autorités peuvent-elles accepter que la FED comptabilise à leur pleine valeur les 3,000 milliards d'actifs acquis avec le QE?
Plus de 1400 milliards de mauvaises créances achetés des banques dont la valeur réelle est certainement plus près de zéro que de la valeur nominale et ± 1600 milliards de bons du trésor dont une majeure partie à des taux sensiblement inférieurs au taux du marché. La plus élémentaire prudence exige que ces actifs soient comptabilisés à leur valeur marchande. Il m'apparait réaliste (peut-être même optimiste) d'estimer la valeur globale réelle à ±50% de la valeur nominale.
Pendant ce temps, les banques affichent des rendements artificiels des plus attirants et rassurants pour les investisseurs, versent des salaires astronomiques à leurs dirigeants, alimentent copieusement les caisses électorales des partis politiques et investissent leur surplus de liquidité sur le marché boursier pour soutenir artificiellement les cours.
Le gouvernement lui perçoit des impôts sur les profits des banques et reçoit les surplus engrangés par la FED réduisant ainsi le déficit déjà gargantuesque. Rien de bon ne peut résulter de ce maquillage permanent de la réalité économique. Nos élus et les grands décideurs de la finance se prennent pour des illusionnistes et se croient autorisés à mettre en place un nouvel ordre économique virtuel dans lequel il suffit de comptabiliser des actifs sans valeur pour créer de la richesse et faire croire au bon peuple que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Si ce type d'opération financière était pratiqué par des entreprises privés, tous s'entendraient pour réclamer que la justice intervienne et emprisonne les fraudeurs ayant utilisés de tel procédés.
La question n'est pas de savoir si Bernanke laisse un héritage empoisonné, mais de savoir qui osera l'emprisonner?
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"Comment les autorités peuvent-elles accepter que la FED ..."

Parceque ces autorités se situent hiérarchiquement plus bas.
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Merci Russ65, vous devez bien vous douter que je ne cherchais pas une réponse à ma question...
Mon seul but était de mettre en lumière que ces gens n'ont aucune conscience sociale, se permettent d'agir comme les derniers des criminels et ce en toute impunité.
En tant que citoyens, nous devons nous mobiliser et trouver de nouveaux moyens pour nous en sortir car la voie démocratique ne nous est plus d'aucun secours.

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"ne nous est plus d'aucun secours."

Mais elle ne l'a jamais été, au contraire. Tous les systèmes électifs deviennet une braderie du pouvoir contre des promesses présentes ou futures. La dette est fille de l'élection. Et les systèmes de promesses finissent tôt ou tard en Ponzi.

On ne peut pas prendre la situation pour une nouveauté. Il ya plus de 200ans que Bouclierrouge a crânement expliqué que si on lui donnait le droit d'émettre la monnaie, il ne craindrait plus aucune loi.

Qui règne sur le Monde? L'argent.
Qui règne sur l'argent? Ceux qu'on laisse l'émettre (et le détruire).
Alors les petits semi-fonctionnaires des Zotorités de contrôle... tout comme les petits politiciens en CDD... les faites pas rire... ils ont les lèvres gercées.

Un politicien en CDi, avec une stratégie sur plusieurs générations... là... par contre... ça commence à les faire réfléchir car ce serait là un adversaire de leur calibre.
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Le grand Monarque , le retour ?
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Se payer de mots est aussi un écueuil.

Il est nécessaire d'avoir des outils, des moyens, des armes proportionnés à ceux de l'ennemi.

Si l'ennemi porte une arme automatique, on ne s'avance vers lui ni avec un couteau ni avec une arme à un seul coup.

En l'occurence, ils ont ici l'avantage de l'initiative, de la durée et de la patience.
En face, le plus lourd qu'on puisse mettre en place (un Président) n'est pas du matériel léger pour autant (peu d'homologues dans le monde ont autant de pouvoirs) mais ça ne suffit pas. Et surtout, les P. ont besoin de nos ennemis pour accéder à la fonction.
Il faut donc un P. qui n'ait pas à se faire coûteusement connaître, qui n'ait pas à plaire ni à promettre AVANT d'accéder et à qui on laisse faire des plans à 300ans comme ils les font bien contre nous.
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Comment transposer Fouquet aujourd'hui ? Mosco serait milliardaire ou bien Bouclierrouge serait ministre... Il aurait le pouvoir d'émettre tout seul des obligations d'Etat sans en référer à personne... Il en fixerait tout seul le taux à 18%... Il en ach  Read more
Rüss65 - 2/8/2014 at 12:47 PM GMT
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