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Correspondance : De l’autre côté du fouet ou Commande pour un « Manifeste des salauds »

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Published : January 04th, 2013
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1ère lettre de Valérie Picassiète, présidente de la Ligue Française des Ecornifleurs (LFE), à Paul Emphitrijon, président du Front de Libération des Entrepreneurs (FLE)




Cher Monsieur,


Sans doute êtes-vous étonné de recevoir une lettre de ma part. En effet, tout semble opposer nos deux institutions: Partant de la distinction classique entre les payeurs net d’impôts et la classe exploiteuse des consommateurs net d’impôts, vous militez pour ne plus avoir à entretenir ceux que vous qualifiez de « parasites » et d’ «assistés ».  Nous sommes quand à nous une association de ces mêmes parasites, vivant du vol légalisé de votre richesse, toutes catégories confondues : fonctionnaires, chômeurs, politiques, mères professionnelles, RSA-istes, etc. La condition nécessaire et suffisante pour faire partie de notre association est de vivre de l’argent pudiquement appelé public, ou du moins d’en avoir le projet.


Certains tentent de semer la zizanie dans nos rangs en distinguant ceux qui travaillent, même dans le secteur public, de ceux qui ne travaillent pas, ou encore en tentant d’opposer les assistés – qui seraient à plaindre-, à une classe politique corrompue dont ils seraient la clientèle captive. Nous rejetons fermement toute distinction de ce genre, qui, en réalité, n’est qu’une manœuvre de division interne à laquelle nous ripostons par un front uni.  Ce genre de distinction est une insulte à l’identité même d’écornifleur. Car un écornifleur est un écornifleur, qu’il soit président de la République ou bénéficiaire du revenu de solidarité active.  Et c’est au nom de tous les écornifleurs de France que je vous écris.


Votre organisation est financée de manière entièrement privée par ce que vous considérez comme étant le fruit de votre labeur, alors que la ligue dont je suis la présidente s’abrite derrière une association-écran d’amitié humano-féline qui lui permet d’obtenir des aides financières et en nature. Nous avons aussi un organisme de formation associé, qui organise notamment des stages de droit administratif dans lesquels les participants apprennent à calculer le rapport bénéfice/risque  d’une fraude, pour déterminer si elle vaut la peine d’être tentée[1]. Un séminaire-recherche sur « les meilleurs planques de la fonction publique » est organisé à l’intention de ceux qui, par atavisme, sont attachés au statut de salarié. Nos formations sont ouvertes à tous mais s’adressent particulièrement aux jeunes qui finissent leurs études secondaires, et qui n’ont souvent aucune connaissance des aides dont ils pourraient bénéficier.  En préparant leur transition du statut d’élève à celui d’adulte assisté, nos formations spécifiques répondent à un véritable besoin du marché.


C’est probablement la première fois que vous entendez parler de la LFE, mais cela fait des années que je suis de près vos activités, et que j’étudie votre discours à propos de ceux que je représente. Pas une seule fois ne vous ai-je vu donner la parole à ceux que vous vitupérez à longueur de journée. Vous parlez de nous mais jamais avec nous, et quand vous nous citez, c’est pour nous attribuer des positions dans lesquelles nous ne nous reconnaissons pas.  C’est pourquoi j’ai décidé de vous écrire, en mon nom et au nom de ceux que je représente, pour répondre de manière détaillée à tout ce que j’entends depuis trop longtemps. 


Tout d’abord, je souhaite mettre en valeur notre contribution injustement méconnue. Vous les libéraux, je vous connais bien, j’ai eu tout le loisir d’étudier vos biographies. Elles sont toutes sur le même modèle, celui des évangélistes et autres chrétiens « born-again » : « j’étais dans l’obscurité, puis j’ai rencontré Jésus Hayek/ Mises/ Rothbard/ ou l’un de leurs épigones,  mes yeux se sont décillés et j’ai vu la vérité ». C’est toujours la même histoire avec vous : vous avez vécu les premières années de votre vie en ne comprenant rien à rien, jusqu’à ce que vous découvriez le libéralisme qui vous a fourni une grille de lecture du monde, une validation et une explication rétrospectives de votre expérience, et – last but not least – l’assurance que les fous, ce sont les autres, et non pas vous. Quel soulagement ! Un soulagement que vous nous devez à nous aussi. Car que seraient vos théories sans nous ? Que seraient vos analyses de la démocratie et de l’État providence sans l’augmentation constante du déficit public et du nombre des personnes dépendantes de l’aide publique? Nous sommes ceux qui vérifient les prédictions de votre théorie. C’est grâce à nous que le réel est rationnel. Et c’est un service que nous comptons bien vous facturer.


Mais notre contribution la plus importante consiste dans le travail de sape effectif de l’État. Car vous les libéraux, vous êtes bien gentils, avec vos think-tanks, vos séminaires, vos « thés dansants du capitalisme »... Comment comptez-vous vous débarrasser du système fondé sur l’atteinte au droit de propriété ? En éduquant les masses, comme si elles ne savaient pas exactement ce qu’elles faisaient ? En essayant au contraire de changer la société « par le haut » ? Connaissez-vous un État qui renonce volontairement à son pouvoir ? Les États grossissent jusqu'à ce qu'ils s'écroulent. Et c’est grâce à nous qu’ils grossissent. Nous sommes les boulets qui tuent le chameau en le surchargeant. Nous sommes les termites qui minent lentement mais sûrement le monstre de l’intérieur. Nous ne nous faisons pas d’illusion : nous savons que sa chute sera aussi la nôtre. N’est-ce pas là un courage héroïque de notre part ? Ne méritons-nous pas au moins un petit satisfecit ?


Vous tolérez dans vos rangs des membres qui plaident pour un assainissement des finances publiques avec à la clef une réduction des dépenses de l’État.  Nous avons quant à nous rejeté l'objectif bourgeois de l'équilibre budgétaire. De quel côté se situe la radicalité ? 


Nous jouons notre rôle de parasite et en assumons le fardeau moral, et sommes quittes.  C'est vous qui trichez en ne démissionnant pas de votre rôle de vache laitière. C'est vous qui retardez l'effondrement de l'État-nounou en continuant de le financer, tout en profitant du bénéfice moral de votre statut de victime. Qui, de nous deux, est le passager clandestin ?


Je souhaite aussi répondre aux reproches qui nous sont constamment adressés. Depuis le temps que je vous suis, j’ai remarqué dans vos rangs deux attitudes concernant ceux que je représente.  La première est celle que je qualifierais de quiétisme magnanime.  C’est celle de vos membres qui, pour  éviter que votre organisation ne ressemble à un tribunal stalinien, distribuent des indulgences, et prétendent que, de toute façon, il est très difficile, dans l’état actuel des choses, de déterminer avec certitude de quel côté du fouet l’on se trouve. Bien que cette distinction soit fondamentale pour comprendre le monde,  il vaudrait mieux, selon eux, éviter de se la poser pour soi.  Que chacun fasse comme il peut, et Dieu reconnaîtra les siens.  Certains vont même jusqu’à considérer que prendre de l’argent à un voleur – et l’État est un voleur – est une bonne action en elle-même, quel que soit l’usage qu’on fait par la suite de cet argent. Le rendre à son propriétaire légitime serait vertueux mais surérogatoire, et on serait alors en droit d’exiger des frais de sauvetage.[2]


 La deuxième attitude, que je qualifierais de puriste, et dans laquelle vous vous reconnaitrez, rejette vigoureusement la position quiétiste qu’elle considère comme un dangereux laxisme qui remet en cause le droit de propriété et la distinction entre le bien et le mal,  et  qui signifie la fin de la morale et des haricots, et une capitulation honteuse devant l’empire du côté obscur. Les puristes vont jusqu’à soupçonner les quiétistes d’être eux-mêmes des écornifleurs cherchant à se donner bonne conscience. 


Quiétistes et puristes se disputent ainsi en notre nom sans jamais nous convier à la discussion. En réalité, non seulement notre action est plus efficace que vos gesticulations éducatives et votre lobbying qui n’a jamais réussi à faire reculer l’État d’un seul centime d’allocation, mais nous payons pour cela un prix plus élevé. Car après tout, de quoi vous plaignez-vous ? Des préjugés populaires contre les entrepreneurs ? Du pillage légal de vos biens ? D’un rythme de travail infernal ? Du peu de temps que vous avez à consacrer à vos proches ? Tout cela n’est rien comparé aux sacrifices auxquels nous avons dû consentir pour nous retrouver dans notre état de dépendance complète vis-à-vis de Big Mother.


Les fétichistes du droit naturel n’ont pas de mots assez durs pour nous, mais savez-vous seulement ce qu’il faut d’autodiscipline et de ténacité pour transformer un petit enfant si désireux d’aider et de contribuer à la vie d’autrui, en un adulte incapable d’imaginer sa vie sans aide publique ? Croyez-vous qu’on puisse accepter de l’argent indu sans conséquences physiques, pour ne pas parler des séquelles psychiques ? S’il y a un droit naturel, il existe un moyen intuitif de le connaître. Avez-vous idée de toutes les parties de soi qu’on doit éteindre afin de faire taire la voix de sa conscience ? On dit qu’une pomme a meilleur goût quand elle a été volée. Mais connaissez-vous le goût de cendres d’une pomme provenant d’un vol maquillé en redistribution légitime?


Vous vous plaisez à faire la liste de vos sacrifices, mais quel sacrifice fait celui qui, à l’âge adulte, accepte de rester emmailloté et suspendu aux mamelles de l’État ? Y a-t-il un nom pour cela ? Notre sort est pire que celui des femmes de la Chine impériale à qui l’on bandait les pieds, car c’est notre âme que nous avons laissé bander, c’est à notre potentiel d’être humain que nous avons dû renoncer.


Je dois vous dire quelque chose à vous en particulier : je suis une femme, mais j’ai soigneusement étudié les petits secrets des hommes. Qu’une femme croit que le monde entier lui doit un foyer et un nid pour ses petits, qu’elle n’ait aucun scrupule à ôter le pain de la bouche des enfants du voisin pour le mettre dans celle des siens, rien de nouveau sous le soleil[3]. Mais qu’un homme réduit au statut d’assisté, soit privé de la fierté et de la satisfaction profonde  de subvenir à ses besoins et aux besoins de sa famille, n’est-ce pas une condition infiniment triste ? Avez-vous idée de la détresse sans fond de l’homme jetable, qui n’est indispensable pour personne ? Si un tel homme arrive à fonder une famille, c’est encore l’État – et non pas lui – qui met le pain sur la table et décide de l’éducation des enfants, dont la mère pose la tête non pas sur son épaule à lui, mais sur celle de la CAF. Votre sort n’est-il pas infiniment préférable au sien ?


Qu’une femme ne comprenne pas pourquoi elle serait responsable de quoi que ce soit, rien de nouveau sous le soleil[4]. Mais qu’un homme soit littéralement empêché d’assumer la responsabilité de ses actes, une émasculation physique n’eût-elle pas été plus clémente ?


Votre littérature nous présente comme des cellules mortes du corps social, des simulacres d’individus irresponsables et dépourvus de valeurs, des déchets  irrécupérables. Ayez pitié de l’amoncellement de vies non-vécues !


Je vous laisse méditer mon propos avant de revenir vers vous au sujet de votre stratégie politique. Je vous prie d’agréer, cher Monsieur, mes salutations distinguées.



Valérie Picassiète


 

 



[1] Pour une réflexion sur le rôle social de ces formations, voir mon article : « L’art d’arnaquer l’Etat : un panel de compétences transférables. » in Cahiers de l’Assistanat, numéro 33,  2009  (Note de Valérie Picassiète). 

[2] C’est la position exprimée par Walter Block dans un article publié en 2011 :

http://www.lewrockwell.com/block/block175.html Ceux qui partagent cette position devraient approuver nos formations décrites plus-haut. (Note de Valérie Picassiète).

[3] Nous laissons à Valérie Picassiète l’entière responsabilité de ce propos (Note de l’auteur).

[4] Idem.

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De plus en plus de personnes souffrent de démence ou de la maladie d’Alzheimer. La législation sur l’incapacité a été modifiée pour leur permettre de faire malgré tout un don ou un testament.
Bravo, bravo, bravo, j'en redemande aussi !
Ca c'est tourné, et cela change de certains articles moins digestes :-), sauf pour les grands connaisseurs.
Cet article, n'en déplaise à ses admirateurs, est un non sens épistémologique, philosophique et économique patent. Il est navrant de constater qu'aujourd'hui des personnes qui sont pourtant (semble-t-il) allées à l'école sont incapables d'organiser leur penser sur un mode rationnel. Cet article semble aux incultes un sommet de finesse et d'intelligence puisque l'auteure a le génie de noyer le poisson et de tout mélanger en disant des choses parfois extrêmement justes par exemple lorsque'elle compare la société à "big mother" mais si elle croit redonner un "père" (fouettard ?) aux enfants perdus en gémissant sur un droit de propriété fantasmatique et en militant pour une abolition de l'état, elle fait sourire toute personne qui sait de quoi l'histoire humaine est faite depuis des dizaines de millénaires. J'ai pris le temps de former ces lignes par optimisme foncier, je doute pourtant qu'elles servent à quelque chose.
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L'auteure fait montre de solides connaissances et maîtrise bien son sujet. Il en ressort un exercice de style riche, élaboré, comportant de "nombreux tiroirs" humoristiques de premier et second degrés. Mais attention, cet article n'est pas forcément facile à appréhender pour le premier quidam venu, surtout en première lecture. Il n'en reste pas moins qu'il fallait oser sur bien des points, annihilant au passage les sempiternelles langues de bois hypocrites dans lesquelles nous baignons hélas, trop souvent aujourd'hui.
Même si certaines expressions peuvent être sujettes à vifs débats d'interprétation, on en redemande, car c'est grâce à de telles pensées, fleurtant avec des notions "quasi-cultuelles" parfois, que l'on pourra faire bouger les lignes et aller de l'avant.
Toutefois, un écueil subsiste: il y a une dichotomie entre une partie du titre et la non réponse dans le fond du texte. Et ceci pour la simple raison qu'il n'est pas complet. La suite a été éditée ultérieurement. Cette grossière maladresse de gestion éditoriale, altère évidemment la quintesque compréhension que l'on aurait pu/du retirer de sa lecture (ce qui par ailleurs, expliquerait qu'il n'ait obtenu que 4 (sur 5 max) étoiles, au lieu de 6 !!!). Heureusement, tout est bien qui finit bien lorsque l'on prend connaissance de l'entièreté de l'oeuvre. Et là:
un grand coup de chapeau, Madame !
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Je note ce jour que l'idiot insiste et ne s'est pas encore reconnu. J'attends toujours mon info.

Je suis un peu taquin, je vais terminer avec deux citations :
"Comme disait le grand-père que j'aurais rêvé d'avoir, je ne parle plus aux cons, ça les instruit"

"Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires" - Pierre Desproges
Je viens de consulter cet article où je posais une question pour avoir de l'info, et sans m'y attacher, je découvre une note négative à ma demande. J'avais oublié qu'il n'y a que les idiots qui ne posent jamais de question. D'ailleurs un penseur chinois avait bien dit "qu'il n'y a que les sots qui repartent avec leurs questions"
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Après lecture de votre article, j’ai tenté en vain de trouver quelque chose sur le FLE et les propos de l'auteur que vous apostrophez. RIEN. Pourriez-vous me mettre sur la voie ?
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Viva Rola . Des dents grincent ...mais la caravane passe.
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C'est un beau roman, c'est une belle histoire... mais non moins profondément enracinés dans le réel quand même !
Ca sent le vécu, même parfois, une certaine compréhension sérieuse et emprunte de gravité aussi, de la vie !
Cela laisse tout, sauf indifférent. Si c'était le but... il est assurément atteint !
De l'instruction, de l'humour, du concret, une certaine émotion même... bref un bon cocktail positif qui ne peut susciter que de la saine réflexion!
Merci Madame !
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J'ai un sentiment de soulagement apres lecture de cet article
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Oufti !
Attends ! Je lis une deuxième fois...
Super. On en veut encore.
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Bien vu : il y a plus de zélatrices de l'état que de zélateurs.
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Trop de "chiens" volent leur mangeaille et se battent pour la même gamelle pléthore trop facilement remplie;
Il est vrai que le Maître (Etat-Providence ) est le premier voleur et pourvoyeur de nourriture iatrogènique !
A cela deux questions prégnantes, s'il en est :
_ Comment voulez-vous que tout le monde ne finisse pas par en crever, faute de pouvoir reconnaître la bonne gamelle de la fausse, et quand bien même, faute d'une juste ration ?
_ l'irresponsabilité générale, car mondialisée, majorée de crétinisme a-t-elle rendue la situation totalement irréversible ( syndrôme du Titanic, de l'île de Pâques, etc... ) ?

Quoiqu'on en dise, l'article de Madame Younes est rudement bien imaginé et construit. Bravo à son auteure !

NDLR; j'ai modifié quelque peu mon premier "jet" car je pense que je me suis pas suffisamment bien exprimé et donc qu'il avait de grand risque d'être mal perçu. Méa Culpa! Quoiqu'il en soit, alea jacta est !


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En un mot, excellent.
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