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Décentraliser pour refonder l’école

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Published : October 31st, 2013
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La mission du nouveau Conseil supérieur des programmes tout juste mis en place par le ministre de l’éducation nationale Vincent Peillon propose de redéfinir les programmes de l’école élémentaire et du collège. C’est supposé être le cœur du réacteur de la refondation d’une école en déshérence. Cependant ce projet est une nouvelle pierre à l’édifice de la centralisation et ne pourra pas résoudre la question centrale de l’uniformisation des programmes et des méthodes.


Au-delà des réformes à répétition, souvent mal comprises, on reproche au système éducatif de ne plus transmettre correctement les savoirs, en particulier la lecture, l’écriture et le calcul.


Les tous derniers résultats de l’enquête PIAAC 2012 réalisée par l’OCDE sont d’ailleurs très décevants. Les adultes Français sont classés en 22ème position sur 24 pour ce qui est de l’écrit et en 21ème position pour le calcul.


Une grande partie des problèmes sont liés au fonctionnement de nos écoles. La désormais célèbre enquête PISA (dont les nouveaux résultats peu prometteurs pour la France seront publiés en décembre prochain) fait état depuis des années d’une dégradation de l’efficacité du système scolaire dans toute une série de savoirs clef. 


D’où l’inquiétude grandissante des parents  


Les parents s’inquiètent du niveau de leurs enfants et ne restent pas passifs. Au contraire, ils sont devenus des acteurs majeurs dans l’apprentissage des savoirs.


Un phénomène intéressant est apparu au cours des dernières années. De plus en plus de parents prennent les choses en main avec de bonnes vieilles méthodes d’antan. Ils apprennent eux même à lire à leurs enfants de CP ou CE1, avec des méthodes syllabiques d’apprentissage de la lecture. La plus fameuse d’entre elle, la méthode Boscher date de 1906. Elle reste le best-seller des best-sellers avec des milliers d’exemplaires vendus chaque année. L’explosion du parascolaire en général fait partie de cette tendance, de même que le succès d’entreprises de soutien scolaire comme Acadomia.


Le constat est donc assez clair et il est évident qu’un énième Conseil ne fera pas l’affaire. Car l’un des problèmes majeurs de l’école en France vient justement de ce qu’elle est sous tutelle, avec un modèle pyramidal réduisant notamment la liberté d’action et de réflexion des enseignants.


Les enseignants au contact des élèves n’ont qu’une très faible marge de manœuvre. Ils appliquent les programmes et consignes édictées par des experts censés savoir ce qu’il faut faire. Ils sont contrôlés par les inspecteurs académiques, qui veillent au grain. Gare à celui qui voudrait se démarquer.


L’école fonctionne en quelque sorte comme le système tayloriste : il y a ceux qui pensent, ceux qui appliquent et ceux qui contrôlent. D’où sa difficulté à se réformer et l’impression de paupérisation de la profession mise en avant par les enseignants. Le Conseil de Monsieur Peillon accentue encore cette tendance.


Il faut donc plutôt envisager de faire machine arrière en évitant à tout prix ces Conseils supérieurs nationaux et en privilégiant des conseils plus proches des directeurs des établissements, des enseignants qui ont une connaissance du terrain sans autre équivalent et des parents via des représentants.


Il faudrait donc envisager sérieusement un déplacement du centre de gravité de la prise de décision en matière éducative.


 

 

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Cécile Philippe est docteur ès sciences économiques de l'Université Paris-IX Dauphine et d'un Desup en gestion des entreprises dans les pays en développement. C'est au sein d'un think tank américain qu'elle a terminé sa thèse portant sur les théories de l'information et l'émergence d'un marché de l'information sur Internet. De retour en Europe, elle a crée en 2003 l'Institut économique Molinari, dont elle assure depuis la direction. Auteur d'un grand nombre d'articles publiés dans des journaux aussi bien francophones qu'anglophones, elle a publié en 2007 son premier livre aux Éditions JC Lattès intitulé "C'est trop tard pour la terre". Le livre s'intéresse aux questions d'environnement et cherche à mettre fin à un certain nombre de mythes, en particulier celui qui consiste à croire que réglementation et taxation vont de pair avec amélioration de l'environnement. Elle est intervenue à maintes reprises à la radio (BFM, RFI, etc.) et à la télévision (France 3, LCI, etc.) sur des questions de politiques publiques.
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Il est plus facile de défaire que de faire.
Comme j'ai 2 enfants qui ont une génération d'écart, je peux facilement comparer entre mon CM2 et le leur... C'est affligeant.
Mais le plus grave, c'est qu'une grande partie des enseignants ont été formatés aux nouvelles règles. Attention, je ne dis pas que ces gens-là font mal leur boulot, au contraire. Mais ils font ce qu'on leur dit de faire et ils n'ont pas les moyens de comparer puisqu'issus eux-mêmes d'une génération déjà sur la pente descendante.
Ceci dit, l'Ed Nat a bien changé. C'est un état dans l'état et seuls les parents qui ont le temps et les capacités peuvent limiter la casse.
En 50 ans, j'ai calculé que les enfants actuels perdent un mois d'instruction par rapport aux "anciens" lors du primaire, c'est à dire qu'il leur faut maintenant 5 ans pour apprendre ce que nous apprenions en 4 ans...
Certes, "de mon temps" (!) on faisait beaucoup moins d'activités de découverte, mais calcul lecture et orthographe étaient privilégiés, surtout avec une langue aussi complexe que le français. Qui peut le plus peut le moins paraît-il !
Désolé pour beaucoup d'intervenants sur ce forum et d'autres mais souvent l'orthographe et la syntaxe me font frémir !
Je terminerai également en disant que le droit de grève est réservé aux travailleurs. Les lycéens ne font pas grève, ils font allègrement sauter des cours avec la bénédiction de certains enseignants dont le rôle fondamental est justement d'enseigner. J'appelle ça cracher dans la soupe et je les renvoie à une belle histoire qui est celle de "Pinocchio", en particulier le chapitre de l'ile aux plaisirs...et comment ça se termine !
Merci aux courageux qui auront lu ma prose de dinausore jusqu'au bout !!!!!

PS: "Et vos enfants ne sauront ni lire ni écrire" par Marc le Bris, instituteur.













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Je crois, madame, que vous faites une erreur sur les intentions de Peillon et de ses prédécesseurs néo-marxistes.
Ils ne cherchent pas à accroitre les connaissances des enfants et leur apprendre à apprendre, mais bien au contraire les rendre les plus stupides possibles pour leur déverser leur idéologie mortifère et en faire des moutons, chapons, qui obéiront à l'état-maman qui pensera pour eux !
Ainsi ils préserveront leur domination sur ce bas peuple ignare et escalve de leur volonté.

Cordialement
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Il est plus facile de défaire que de faire. Comme j'ai 2 enfants qui ont une génération d'écart, je peux facilement comparer entre mon CM2 et le leur... C'est affligeant. Mais le plus grave, c'est qu'une grande partie des enseignants ont été formatés aux  Read more
merisier - 11/1/2013 at 7:51 AM GMT
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