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Explosion de l’euro, saison 2 épisode 1 !!

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Published : January 06th, 2015
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Category : Editorials
24hGold - Explosion de l’euro,...

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Mais quel début d’année mes amis, quel début d’année ! Tout d’abord, n’imaginez pas que je sois particulièrement satisfait d’avoir raison… Il y a des fois où, même en ayant raison, on aurait préféré avoir tort tant la situation actuelle est grave et peut dégénérer en chaos finalement beaucoup plus rapidement que ce que l’on pourrait penser ou que ce que l’on voudrait croire. Cela ne retire néanmoins rien à la satisfaction intellectuelle d’avoir eu et d’avoir la bonne approche.

La lucidité permet de voir et de comprendre ce qu’il se passe loin du politiquement ou de l’économiquement correct affiché comme il se doit.

La réalité c’est qu’encore une fois, il était évident que nous allions connaître de nouveaux épisodes de crainte et de peur des acteurs économiques en particulier en Europe, pour l’Europe et pour l’avenir même de la monnaie unique européenne.

L’effondrement du pétrole et les conflits géopolitiques

Entre baisse de la demande, excédent de l’offre, croissance économique mondiale anémique et conflit géopolitique entre pays producteurs de pétrole, c’est l’or noir qui n’en finit plus de s’effondrer depuis quelques semaines. Résultat ? Cette baisse du pétrole ne peut que finir par entraîner les marchés vers le bas, ne serait-ce parce que la plus grosse capitalisation à la Bourse de Paris, pour ne prendre que cet exemple, est la société Total, qui représente plus de 15 % de l’indice CAC 40.

Il ne faut pas oublier non plus que les banques américaines comme canadiennes sont particulièrement impliquées dans le financement de l’industrie nord-américaine au sens large du gaz de schiste. Or ce secteur est non seulement responsable d’une très grande partie de la fameuse croissance économique américaine (qui du coup va commencer à battre sérieusement de l’aile) mais en plus n’est rentable qu’avec un baril dont le prix de vente est au moins supérieur à 70 dollars… Or le pétrole s’approche très dangereusement de la zone des 40 dollars le baril…

Enfin, il est à noter sur le front des relations internationales – la seule annonce importante du président Hollande lors de son intervention sur France Inter d’hier – que le Président français pour la première fois depuis maintenant plusieurs mois semble montrer des signes de détachement vis-à-vis du positionnement américain à l’égard de la Russie. L’inflexion sémantique est particulièrement notable et Hollande semble vouloir faire la paix avec Moscou. Ce faisant, la France retrouve sa place historique de pont entre les USA et la Russie, et c’est évidemment de mon point de vue une excellente chose. Néanmoins, cela risque d’agacer à Washington, et les Américains aiment « punir » la France (expression employée par Georges Bush après le refus de la France de s’engager en Irak). Lorsque nos grands zamis les Zaméricains sont agacés, leurs rétorsions sont généralement économiques.

« Pour François Hollande, il faut désormais trouver une issue rapide au conflit qui, en Ukraine, oppose les rebelles pro-russes et l’armée. « M. Poutine ne veut pas annexer l’Est de l’Ukraine. Il me l’a dit », a-t-il rappelé. Pour aider à désamorcer le conflit, le chef de l’État se dit prêt à se rendre à la réunion internationale qui doit se tenir à Astana le 15 janvier. Pour François Hollande, les sanctions contre la Russie « devront être levées s’il y a des progrès » : « Si la Russie a une crise, ce n’est pas forcément bon pour l’Europe. Je ne suis pas pour la politique du pire. Et le président Poutine lui-même doit savoir s’arrêter, il le paye suffisamment cher. » »

L’euro n’est plus irrévocable

Vous pouvez être pour ou contre, vous pouvez aimer l’Europe et l’euro ou les détester, cela m’importe peu car intellectuellement et économiquement parlant, il ne s’agit pas de savoir si on aime l’euro ou pas mais de savoir si, dans le contexte actuel, l’euro est viable, et je répète depuis des années que ce n’est pas le cas.

Une monnaie unique sur des économies hétérogènes n’est, par définition, pas possible longtemps et à la première crise elle s’effondre. Ceux qui veulent sauver l’Europe et l’euro doivent mettre en place une Union de transfert, c’est-à-dire une Europe avec un impôt européen, des obligations européennes et une Europe où les plus riches payent pour les plus pauvres. Dans un tel cadre, alors oui l’euro est techniquement viable.

Le seul gros souci c’est que les Allemands, aussi sympathiques soient-ils, n’ont pas du tout envie de payer pour tout le reste de l’Europe. Par conséquent, ils refusent (et on peut les comprendre) obstinément toute idée d’Europe fédérale et c’est exactement ce qu’a laissé entendre ce week-end Angela Merkel. Si la Grèce ne veut pas de la gestion budgétaire allemande, alors elle dégage de l’euro…

Ces déclarations rapportées par le journal Der Spiegel ont d’ailleurs commencé à mettre un tel bazar en Europe que « la Commission européenne a voulu couper court aux spéculations, estimant que la présence d’un pays au sein de la zone euro était irrévocable », ce que je trouve cocasse par rapport au titre de mon édito d’hier et de ma conclusion où j’écrivais « désormais l’euro n’est plus irréversible »… Non pas que le Contrarien Matin donne le ton de l’opinion mondiale à Bruxelles, rassurez-vous, plus prosaïquement, nous dirons simplement que tout le monde a bien interprété les paroles de la chancelière allemande comme elles devaient l’être (en tout cas pour ceux qui ont plus de deux neurones).

« «L’appartenance à l’euro est irrévocable», a déclaré Annika Breidthardt, porte-parole de l’Union européenne (UE) au cours d’un point de presse, rappelant que cette règle était inscrite dans le Traité de Lisbonne, signé en 2007, «article 140, paragraphe 3». «Nous n’allons pas entrer dans des spéculations et des scénarios qui risquent d’être interprétés dans un contexte qui ne se pose pas», a ajouté un autre porte-parole, Margaritis Schinas. »

Les marchés baissent fortement… parce qu’ils ont peur de l’explosion de l’euro !!

Les marchés démarrent donc logiquement assez mal l’année avec une belle baisse de presque 3,5 % sur la Bourse de Paris, en Grèce c’est un carnage (en Russie n’en parlons même pas…).

L’euro baisse à un plus bas de 9 ans et c’est paradoxal…

Pour certains, cette baisse de l’euro s’expliquerait par l’arrivée prochaine du QE européen lancé par Draghi… Je ne crois pas du tout à cette interprétation des événements car si les marchés étaient persuadés que Draghi aura bien les mains libres pour lancer un énorme QE (impression monétaire massive), alors les marchés devraient monter… S’ils baissent, c’est parce que justement les « zinvestisseurs » ont peur, et à très juste titre, que la BCE ne puisse pas se lancer dans un programme de rachat massif d’actifs en raison de l’opposition allemande… constante depuis 7 ans maintenant, le tout avec des conflits portés devant les juridictions et la volonté germanique de faire appliquer les traités… Et les traités n’autorisent pas le financement direct des États.

Je pense donc que ce qui fait baisser l’euro ce n’est pas l’éventuel QE européen, qui sera au mieux très décevant et au pire inexistant, mais bel et bien les craintes de sortie de la zone euro de la Grèce…

Or, là encore, c’est paradoxal (enfin pas vraiment vous allez très vite comprendre). Si la Grèce, qui est l’économie la plus moisie d’Europe, sort de la zone euro alors l’euro en réalité deviendrait plus fort car il n’aurait plus à supporter le poids mort de la Grèce. Je parle bien évidemment de l’économie et des dettes, pas du peuple grec qui endure les pires souffrances économiques depuis maintenant presque 7 années. Résultat logique : si le maillon le plus faible sort, à ce moment-là la « chaîne » globale devient plus forte et l’euro sans la Grèce devrait, en réalité, s’apprécier… Si nous poussions logiquement le raisonnement, si tous les pays sortaient pour ne laisser plus que l’Allemagne dans l’euro alors l’euro serait la monnaie la plus forte au monde…

Conclusion : si l’euro baisse, ce n’est pas parce qu’il va y avoir un QE européen lancé par la BCE.
Si l’euro baisse, ce n’est pas parce que la Grèce pourrait sortir de l’euro.
Si l’euro baisse, c’est parce que la sortie éventuelle de la Grèce risquerait de créer un précédent politique majeur avec, partout en Europe, des partis politiques eurosceptiques qui n’attendent que cela et dès lors, c’est le risque d’explosion de l’euro qui revient comme prévu et, comme je l’ai écrit à de multiples reprises, sur le devant de la scène en cette nouvelle année 2015.

Logiquement donc nous assistons à une baisse de l’euro, à une appréciation du dollar américain et des autres devises hors euro (nous pouvons mettre le rouble de côté). Logiquement, nous avons aussi assisté à une forte hausse de l’or coté en euro… (Or nous achetons et vendons notre or en euro… C’est donc le critère essentiel pour nous autres, européens.) Et l’or vient même de se payer le luxe de franchir un seuil très important : celui des 1 000 euros l’once !!!

Logiquement, nous voyons également les emprunts d’État des nations européennes les plus solides, à commencer par l’Allemagne, atteindre de nouveaux plus bas historiques… Les « zinvestisseurs » préfèrent avoir de la dette allemande ne rapportant rien mais l’assurance d’obtenir de futurs marks plutôt qu’être juste détenteurs d’euros pouvant disparaître…

C’est donc bien la peur du désaccord politique qui désormais mène la danse en Europe et nous devront faire le choix politique le plus crucial de ces 30 dernières années. Soit nous voudrons collectivement plus d’Europe, soit nous ne voudrons plus de cette Europe et par conséquent de cet euro qui ne fonctionne pas.

Il arrive un moment où l’on doit quitter le monde de l’incantation et de l’idéologie pour se concentrer sur la réalité des faits. C’est ce qui commence enfin à se passer, et la volatilité sur les marchés ne fait que matérialiser ces inquiétudes autour d’une question fondamentalement politique. Le calme sera sans doute ramené par quelques déclarations bien senties auxquelles tout le monde voudra encore croire mais à un moment, il faudra des actes et plus seulement des mots pour s’occuper de nos maux. Et ce moment c’est l’année 2015.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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Le mot de l'année 2015 : le Grexit (= Greece exit).

Mardi 6 janvier 2015 :

Allemagne : pour le patron de l’Ifo, la Grèce doit quitter la zone euro pour éviter le défaut.

Après Angela Merkel, c’est au tour de Hans-Werner Sinn, patron de l’Ifo, d’évoquer sans tabou l’hypothèse du Grexit.

C’est ce que l’on appelle « jeter de l’huile sur le feu ». Après la chancelière allemande Angela Markel, qui a fait savoir qu'une sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus un problème, le patron de l’institut Ifo, Hans-Werner Sinn, scelle le destin de la Grèce. Ces propos sont rapportés par l'agence Handelsblatt. Pour Hans-Werner Sinn, la Grèce peut éviter un défaut en sortant temporairement de la zone euro.

« Avec une forte coupe de la dette, évidente ou dissimulée, il y aurait une autre banqueroute. S’ensuivraient de nouveaux prêts et de nouvelles coupes de la dette, encore et encore lors des prochaines années, si on ne rétablit pas la compétitivité du pays via une sortie de la zone euro et une dévaluation de la monnaie », renchérit-il.

Ce n’est pas la première fois que l’homme évoque le « Grexit », un scénario qui coûterait 77 milliards d’euros à l’Allemagne, selon les calculs de l’Ifo. Et 66 milliards d'euros à la France. « La situation grecque est insupportable pour la population et les prêts continus ne sont pas soutenables pour la communauté », a-t-il déclaré, rappelant que la Grèce a subi une chute de 30 % de sa production industrielle par rapport aux niveaux d’avant la crise.

http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/pour-le-patron-de-l-ifo-la-grece-doit-quitter-la-zone-euro-pour-eviter-le-defaut-1023134.php
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"« «L’appartenance à l’euro est irrévocable»,...cette règle est inscrite dans le Traité de Lisbonne"

Ben voila tout est dit. Cette irreversibilité ne tient qu'à un traité. Elle est aussi solide et aussi fragile qu'un traité. Il suffit de sortir du traité pour sortir des règles que celui-ci impose. Ceux qui ont eu le pouvoir d'entrer dans un traité ont nécessairement le pouvoir d'en sortir.

(D'ailleurs on n'a jamais vu dans un système démocratique une génération imposant ses choix aux suivantes)
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En Belgique 30 000 personnes ont été exclues du chômage dès le premier janvier.... voilà qui fera du bien aux statistiques. On peut dire que tout va bien en Belgique vu que le chômage baisse.

Et pour les exclus, ils n'avaient qu'à faire des études de droit et à bosser pour la justice.... qui a dû reporter des dettes et opérer des "glissements de budget" pour payer les magistrats.

Mais bon, le pétrole baisse, donc les gens sont contents.

Et puis l'Europe est forte, tellement forte qu'elle reste absolument unanime sur la question Russe et que toute sortie de l'Euro est simplement impensable car tout le monde est content de l'Euro.
n'oublions pas également que nous venons de gagner la guerre en Afghanistan, les soldats rentrent après avoir exterminé les talibans, gagné les coeurs de la population et pacifié toute l'Asie centrale.
Notre action a également été très bénéfique en Libye, où tout va très bien. Trop bien même...ils avaient des bombes en trop, et comme l'économie de la Grèce va trop bien, il avait risque de surchauffe. Ils ont trouvé une solution : larguer les bombes sur un pétrolier grec. Danger écarté.

Sinon, je ne sais pas quel est votre degré d'information au sujet des USA, mais ils sont quasi en guerre civile là-bas : les attaques contre les policiers se multiplient et une nouvelle mode apparaît : des gangs de jeunes vont créer des bagarres dans les centres commerciaux.
La militarisation de la police américaine n'est donc pas prête de s'arrêter...
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Alors, l'avenir de la Grèce dans les urnes ??? On leur avait déjà sucré un referendum (pour leur bien !) il n'y a pas si longtemps il me semble...
Quant à l'appartenance irrévocable à l'UE, c'est à mourrir de rire. Personne n'a envie de couler avec les autres s'il peut sauver sa peau. C'est tellement basique qu'il faut être un haut fonctionnaire européen pour ne pas comprendre ça !
Par contre, la sortie de la Grèce, s'il elle a effectivement lieu, sûr que ça fera école, c'est une évidence.
Merkel n'a plus envie de se trainer le boulet grec, elle défend son pays et c'est normal. Et pendant ce temps, nous attendons toujours la position française sur la question...
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"Et pendant ce temps, nous attendons toujours la position française sur la question"

France ! Mère des arts, des armes et des lois...

Allô ? Ah? Bon... C'était avant ?
Quelques siècles et une révolution sont passés entre temps. Il y a eu de l'eau sous les ponts puisque les clochards sans dents qu'ils abritaient sont trempés et grelottent.
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