L'oubli tragique.

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Published : September 24th, 2016
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1. Jean Baptiste Say.

Il y a deux siècles, en 1815, J.B. Say constatait que les gouvernements des pays, au moins ceux à quoi il portait attention, s'étaient réservés exclusivement le droit de frappe de ce qu'on dénommait "monnaie" alors (cf. p.59).

Mais il n'a pas approfondi les raisons de la démarche outre mesure sinon en disant :

“Pourquoi les gouvernements se réservent-ils exclusivement le droit de frapper les monnaies ?

Afin de prévenir l’abus que des particuliers pourraient faire de cette fabrication, en ne donnant pas aux pièces le titre (1)

(1) Le titre est la proportion de la quantité de métal précieux et de la quantité de cuivre ou d’autre alliage qui se trouve dans la pièce de monnaie.

et le poids annoncés par l’empreinte ;

et aussi quelquefois afin de s’en attribuer le bénéfice, qui fait partie des revenus du fisc (2).

(2) Fisc veut dire le trésor du prince ou celui du public. (Notes de l’Auteur)” (ibid. p.59).

Soit dit en passant, l'histoire a montré que, loin de protéger les gens contre la contrefaçon de la monnaie, les hommes de l'état s'en sont fait les suprêmes contrefacteurs jusqu'à aujourd'hui inclus.

Mais Say n'aura pas le loisir de voir les mêmes se réserver exclusivement aussi l'émission des billets bancaires puisqu'il mourra en 1832 et que le monopole d'émission fleurira à partir de la seconde moitié du XIXème siècle.

2. Friedrich von Hayek.

Qu'à cela ne tienne, d'autres se sont engouffré dans la démarche pour la dénoncer.

Et ils ont été nombreux.

Et ils ont fait apparaître les "mauvaises" raisons de la démarche.

Je laisse de côté le développement.

Dernier ouvrage en date sur le sujet, à ma connaissance : Denationalisation of Money, le livre de F. von Hayek qui a été traduit en français, il y a un an, sous le titre Pour une vraie concurrence des monnaies (P.U.F., 2015).

Mais les conclusions de ces ouvrages ont été sans lendemain.

3. CQDAMA.

Pour autant, personne ne parle de ce sujet gravissime de "ce qu'on dénomme abusivement 'monnaie' aujourd'hui" (sigle "CQDAMA")

On oublie ainsi ce qu'avait écrit Jacques Rueff dans son livre de 1971 intitulé Le Péché monétaire de l'Occident (Plon, Paris) sauf à demander davantage de réglementations pour les banques (par exemple, en France, depuis le débat de la loi de 1973...) et à confondre "crédit" et passif bancaire adossé à ce crédit.

Faut-il le répéter dans ce billet : ce qu'on a dénommé "monnaie" jusqu'à la décennie 1920 a disparu, pour les particuliers et les entreprises, dans la décennie 1930, puis pour tout le monde au début de la décennie 1970, à cause des réglementations décidées par des puissances politiques nationales (cf. ce texte de mai 2015 ou celui-ci de janvier 2014).

4. Les absurdités "argent" et "liquidité".

La monnaie n'existe plus en économie politique réelle et pourtant le mot continue à être employé par tout un chacun comme s'il avait une réalité, quand il n'est pas question d'"argent" ou de "liquidité".

Au moins en France là encore, il est en effet ordinaire d'entendre parler d'"argent", quoique ce mot n'ait aucune signification et soit une absurdité, sauf en socialisme triomphant...

Depuis la décennie 1930, le mot "liquidité" n'a fait qu'augmenter son audience auprès des économistes comme des non économistes (cf. ce texte de décembre 2013).

Malheur à J.M. Keynes qui y a contribué dans son ouvrage de 1936 avec son faux concept de "préférence pour la liquidité", fondement des socialismes des banques centrales (cf. chap. XV).

En 1962, John Hicks en est arrivé à s'interroger sur ce que le mot pouvait bien dire dans une conférence donnée à Londres (1)

(1) Hicks J. R. (1962), “Liquidity”, The Economic Journal, Vol. 72, No. 288, Décembre, pp. 787-802

après que William Hutt a eu la même démarche et l'a écrite en 1956 dans un ouvrage collectif (2)

(2) Hutt, W.H. (1956) “The Yield from Money Held”, dans Sennholz, M. ed., On Freedom and Free Enterprise: Essays in Honor of Ludwig von Mises, Mises Institute.

Ces interrogations rejoignaient celle de Fritz Machlup (1958) qui, à propos de l'équilibre économique (cf. ce texte d'août 2015), considérait que l'expression "équilibre économique" ne voulait plus rien dire tant elle avait des définitions nombreuses et différentes.

Quoique Machlup ne l'évoquât pas, il faut savoir que c'est Keynes... qui a fait valoir dans le livre de 1936 que David Hume (1711-76) aurait convaincu les économistes, au XVIIIème siècle, de s'intéresser à l'équilibre économique plutôt qu'aux situations économiques changeantes.

5. Un dernier mot.

Toutes ces interrogations témoignent en vérité de la destruction, alors implicite, de l'économie politique en tant que science par les socialistes heureux, en particulier, des oxymorons qu'ils créaient et de l'oubli de CDQAMA.

Mais les faits sont têtus.

CQDAMA doit disparaître et les intermédiaires récurrents des échanges dignes de cette expression être restaurés.

Sous quelle forme ?

L'avenir, c'est-à-dire les choix des gens, le montrera. 

L'or ou l'argent est une possibilité, mais il y en a bien d'autres dont celles à inventer ou à découvrir...

 

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