In the same category

La fermeté paie

IMG Auteur
 
Published : February 04th, 2015
392 words - Reading time : 0 - 1 minutes
( 8 votes, 4.6/5 ) , 1 commentary
Print article
  Article Comments Comment this article Rating All Articles  
0
Send
1
comment
Our Newsletter...
FOLLOW : Europe Poutine
Category : Editorials

L’équipe réunie par Syriza a déjà remporté une première victoire : elle a réussi là où François Hollande et Matteo Renzi ont échoué avec leurs tentatives timorées d’assouplir la stratégie gravée dans le Pacte fiscal. En prenant l’initiative, et en faisant preuve de fermeté, le dos au mur du défaut dont elle fait un instrument de chantage caractérisé, le gouvernement grec mène pour l’instant la danse là où les Italiens et les Français ont dû en rabattre, ayant fait la preuve du contraire. Qui l’eut crû ?

Mais pour que cette stratégie fonctionne, il fallait que la stratégie poursuivie par les dirigeants européens soit au bout du rouleau, ce que la BCE a entériné en lançant son programme massif d’achats de titres faute de mieux. L’ensemble de la situation européenne doit être prise en considération. Mais il reste vrai que les bêtes blessées sont dangereuses, même lorsqu’elles sont prises à leur propre piège : le dépit n’a pas besoin d’être amoureux pour être cruel.

Le gouvernement allemand est fragilisé, car il serait pris à contre pied par un défaut grec sur sa dette, qui a commencé à libérer des forces centrifuges dans toute l’Europe, et dont l’incidence financière est en réalité imprévisible. Il se trouve pris entre deux feux, l’Östpolitik qui depuis Willy Brandt sous-tend la poltique allemande heurtant simultanément à la stratégie de réalisation de la Grande Russie de Poutine qu’elle ne parvient pas à contenir. À son tour, le gouvernement allemand est un colosse aux pieds d’argile, comme on le disait jadis de l’Union soviétique. Sa force provient de la faiblesse de ceux qui ne lui opposent pas de stratégie alternative.

Si l’on veut regarder les choses en face, la proposition grecque de restructuration de la dette liant son remboursement à la relance de la croissance est la seule option réaliste sur le tapis de la négociation. C’est la solution de moindre perte pour le système financier, une fois les gouvernements poussés à faire collectivement défaut afin que les européens n’en fassent pas les frais et leur demandent des comptes. Mais elle heurte la conviction que l’activité financière doit être protégée de tous les risques et créerait une dynamique qui fait peur…

La porte-parole d’Angela Merle a assuré qu’Alexis Tsipras était « un hôte bienvenu » à Berlin, il ne pouvait pas en être autrement, question de rapport de force.

 

<< Previous article
Rate : Average note :4.6 (8 votes)
>> Next article
Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).
Comments closed
  All Favorites Best Rated  
Je loupe un point ou l'Allemagne doit elle 80 milliards d'€ à la Grèce ?
Soit quand même un quart de la dette grecque .
Voyons, voyons, voyons . . .
Disons que l'Allemagne s'acquitte de cette dette , disons que la Grèce se serve de cette somme pour désintéresser ses autres créanciers . . .
De la dette grecque il ne reste plus que la moitié .

Me trompe je ?
Latest comment posted for this article
Je loupe un point ou l'Allemagne doit elle 80 milliards d'€ à la Grèce ? Soit quand même un quart de la dette grecque . Voyons, voyons, voyons . . . Disons que l'Allemagne s'acquitte de cette dette , disons que la Grèce se serve de cette somme pour désin  Read more
Y.Jullien - 2/4/2015 at 10:19 PM GMT
Top articles
World PM Newsflow
ALL
GOLD
SILVER
PGM & DIAMONDS
OIL & GAS
OTHER METALS