La grande falsification.

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Published : December 04th, 2016
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1. Le vocabulaire de l'économie politique.

Dans son livre intitulé Harmonies économiques (1850), Frédéric Bastiat a eu l'occasion d'écrire :

"Chapitre X.

L’économie politique n’a pas, dans tout son vocabulaire, un mot qui ait autant excité la fureur des réformateurs modernes que le mot concurrence, auquel, pour le rendre plus odieux, ils ne manquent jamais d’accoler l’épithète : anarchique. [...]

concurrence, ce n’est qu’absence d’oppression.[...]

Il est évident que la concurrence, c’est la liberté.

Détruire la liberté d’agir, c’est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de comparer ;

c’est tuer l’intelligence, c’est tuer la pensée, c’est tuer l’homme."  (Bastiat, 1850, chap.10)

Aujourd'hui, et depuis maintenant un certain temps, la concurrence qui fait toujours se dresser un maximum de gens, n'est plus "anarchique", mais "imparfaite".

Des économistes postérieurs à Bastiat, lui ont opposé la concurrence "pure et parfaite", prétendu idéal qu'ils s'étaient chargés d'écrire en termes mathématiques (avec la "théorie de l'équilibre économique général" de Léon Walras et consorts ...).

Il en a été ainsi car nos économistes ont appliqué une notion mathématique pour pouvoir interpréter la notion économique de concurrence ou, si vous préférez, la notion réelle de liberté.

2. L'élasticité-prix en monnaie.

Cette notion, c'est l'"élasticité-prix" de la courbe d'offre de marchandises, notion mathématique largement employée par les physiciens, d'où d'ailleurs sa dénomination...

Dans un billet récent (cf. ce texte d'octobre 2016), il a été vu que les notions de courbe d'offre et de courbe de demande avaient été inventées par Antoine-Augustin Cournot en 1838.

Pour préciser ces deux hypothèses économiques, des économistes ont introduit le rapport arithmétique de la variation relative de la quantité à la variation relative du prix en monnaie qui est dénommé "élasticité-prix".

La courbe de demande a été caractérisée par une élasticité-prix décroissante de 0 à +∞ tandis que la courbe d'offre l'a été par une élasticité-prix croissante.

Et nos économistes de passer, sous prétexte de simplification, à l'une des deux limites de l'élasticité-prix de l'offre, à savoir l'élasticité-prix nulle et l'élasticité-prix infinie.

Ils ont interprété l'élasticité-prix nulle comme une quantité de marchandises fixée et l'élasticité-prix infinie comme une offre de marchandises dont l'opposé de l'élasticité-prix infinie correspondait à un prix en monnaie fixé...

3. L'"élasticité-prix" infinie et la concurrence.

Pour cette dernière raison, ils sont même allés au-delà et ont interprété l'élasticité-prix infinie comme la "concurrence" - "pure et parfaite" ... pour une partie d'entre eux -.

Et des économistes qui avaient fui le communisme, ont pu, à partir de la décennie 1930, en particulier aux Etats-Unis d'Amérique, y développer des textes à n'en plus finir sur la "concurrence imparfaite".

Soit dit en passant, J.M. Keynes y a été sensible...

4. Les fixations de prix en monnaie par les hommes de l'état.

Reste que l'interprétation a été biaisée pour ne pas dire volontairement falsifiée.

Si les hypothèses de leur économie politique n'avaient pas exclu d'emblée les règles de droit et les réglementations du législateur ou des pouvoirs publics, ils se seraient vraisemblablement rendu compte que l'"élasticité-prix" infinie de l'offre de marchandises ouvrait des chemins différents.

Elle avait, au moins, une autre grande interprétation possible que celle de la concurrence.

Cette interprétation, c'est tout simplement les réglementations de fixation des prix décidées par les hommes de l'état.

5. L'ambiguïté.

Pour l'extra-terrestre de passage dans le monde..., les prix en monnaie fixés témoignent ainsi autant de la concurrence que de la réglementation des prix en monnaie par les hommes de l'état.

Mais alors que la concurrence va de pair avec des "marchés blancs" et ne saurait cacher quelque coût économique que ce soit, les réglementations des prix en monnaie vont de pair avec des "marchés noirs" et cachent des coûts économiques importants, le plus souvent laissés de côté par les économistes officiels.

Il n'y a pire opposition que la concurrence et les réglementations de prix en monnaie.

Tout cela fait apparaître le mal que peuvent constituer l'application d'une mathématique à l'économie politique, puis sa prétendue interprétation (cf. ce texte de décembre 2009).

 

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L'ECO POL que j'ai apprise, pratiquée et enseignée était d'une grande humilité.
Il s'agissait simplement de constater jusqu'à quel moment, le prix devenait dissuasif et induisait une baisse de la consommation d'un produit ou d'un service opposée à son besoin cerné au mieux dans la population donnée d'un Pays donnée, à la zone monétaire stable. Autrement dit jusqu'à quel point des fournisseurs-producteurs pouvaient, en quelque sorte, "tirer sur l'élastique" ! Comme le dit le proverbe populaire. Avant qu'il ne casse ! Comme la déformation du ressort en physique, presque...

Le monétarisme qui inclut une fixation autoritaire des prix en monnaie enduit toujours des effets pervers progressivement, comme on la vu sous Raymond BARRE, dont une inflation à deux chiffres et des dépassements systématiques de la progression des composantes monétaires illustrent la vanité.
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