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Le libéralisme en action – 1ère partie

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Published : September 02nd, 2014
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Les rangements sont toujours surprenants. Outre le fait qu’ils permettent d’ordonner les choses et de se débarrasser de celles devenues inutiles, ils sont aussi bien souvent l’occasion de redécouvertes.


C’est ce qui m’est arrivé il y a quelques jours en mettant la main sur un rapport du groupe d’amitié France – Nouvelle-Zélande du Sénat. Daté de juin 1998, il s’intitule « La Nouvelle-Zélande : le libéralisme en action ».


Composée de cinq sénateurs, issus des groupes centristes et de droite, la délégation s’est rendue aux antipodes, du 18 février au 2 mars 1998, dans le but « d’analyser les racines politiques, les modalités de mise en œuvre et le bilan de ce libéralisme sans concession ». En effet, « au cours des quatorze dernières années, la Nouvelle-Zélande est passée d’une des économies les plus protégées et les plus réglementées des pays membres de l’OCDE à une des économies les plus ouvertes et les plus compétitives. La rapidité et l’ampleur de cette marche vers le libéralisme économique confère aujourd’hui un caractère assez unique à l’expérience néo-zélandaise ».


Les sénateurs nous rappellent qu’au début des années 80, « la Nouvelle-Zélande était habituellement considérée comme le pays développé qui avait le plus fort degré de protectionnisme tarifaire et d’intervention de l’État dans son économie ». Quant au FMI, il estimait que la politique économique néo-zélandaise « était la plus dirigiste des pays développés et s’apparentait par certains aspects à celles menées, à la même époque, dans les économies planifiées d’Europe de l’Est ». Le rapport sénatorial indique même que certains qualifiaient le pays « d’Albanie du Pacifique ».


L’État-providence instauré par les travaillistes en 1935 a été maintenu, voire renforcé, par le parti national (conservateur). C’est ainsi que la Nouvelle-Zélande connaissait le contrôle des prix et des salaires, qu’elle assurait une retraite indexée à partir de 60 ans, qu’elle offrait les frais médicaux et une garantie de ressources à toute personne victime d’un accident, que ses entreprises publiques sévissaient dans la banque, les assurances, les télécommunications…, mais aussi l’hôtellerie, l’édition ou l’exploitation forestière, etc.


Ajoutons qu’en trente ans, la Nouvelle-Zélande avait reculé de la 3ème à la 13ème place mondiale en termes de niveau de vie. Bref, comme le disent nombre d’interlocuteurs des sénateurs français : « Nous n’avions pas le choix, nous marchions à l’abîme », « Nous avons eu peur du gouffre », « On distinguait le fond du précipice, il fallait réagir ».


Les sauveurs seront des travaillistes (c’est-à-dire des socialistes) – David Lange, premier ministre, et Roger Douglas, ministre des finances – qui prennent leurs fonctions le 14 juillet 1984, après avoir remporté les élections législatives.


Tout de suite, « des réformes drastiques » sont « menées au pas de charge ». Ce sont les « Rogernomics » qui débutent par une dévaluation de 20 % du dollar néo-zélandais et se poursuivent par :

-       la disparition du contrôle des taux d’intérêt, des prix et des salaires,

-       la suppression des obligations de réserve pour les banques,

-       l’instauration de la liberté des mouvements de capitaux, des échanges boursiers et d’établissement des banques,

-       la renonciation aux parités fixes de change et le flottement du dollar néo-zélandais,

-       la suppression des aides à l’exportation et du système des licences d’importation,

-       la réduction des tarifs douaniers,

-       la mise en place d’une taxe générale sur les biens et services (la GST, Goods and Services Taxe), au taux uniforme de 10 %, se substituant à l’ensemble des taxes indirectes à taux et assiettes différents qui existaient précédemment,

-       la division par 2 (de 66 % à 33 %) du taux marginal de l’impôt sur le revenu,

-       la baisse de l’impôt sur les sociétés, dont les modalités de recouvrement sont standardisées,

-       la suppression de la plupart des subventions à l’agriculture.


Ce dernier point est des plus importants. Les subventions agricoles représentaient, disent les sénateurs français, « de l’ordre de 40 % des recettes brutes des exploitants, c’est-à-dire l’équivalent de leur revenu net pour beaucoup d’entre eux ». En 1985, elles avaient déjà diminué des 2/3 ; en 1987, elles équivalaient à 1/6 du montant initial ; en 1989, elles avaient complètement disparu. Cela ne se fit pas sans douleur : le cheptel ovin perdit 20 millions de têtes en une dizaine d’années et le chômage, quasi-inexistant dans les campagnes, monta rapidement à 10 %.


Mais les agriculteurs firent le gros dos. Il y eut peu de manifestations, et 1 % seulement des exploitations disparurent. En 1998, selon le rapport, aucun agriculteur « Kiwi » ne voulait « revenir à l’ancien système ».


Surtout, cette réforme en entraîna d’autres. Les fermiers et les industriels, moins protégés et donc davantage confrontés à la concurrence internationale, exigèrent une réduction des dépenses publiques pour être compétitifs.


Le gouvernement travailliste opéra alors de profondes réformes dans les entreprises publiques : ouverture à la concurrence dans les secteurs industriel et commercial ; transformation en société commerciale de droit commun ; privatisation partielle ou totale.


Il s’attaqua ensuite au domaine régalien de l’État. Les ministères adoptèrent « une comptabilité proche de celle du secteur privé avec un compte de résultat et l’obligation d’opérer des provisions pour risque ».


Par ailleurs, nombre de services furent transférés à des « agences », administrativement indépendantes, « dotées de ressources et d’une comptabilité propre mais liées par contrat à leur administration de tutelle. Ainsi, le service national de l’immigration est une unité organisée comme une entreprise au sein du ministère du travail ». Leurs dirigeants sont recrutés en contrat à durée déterminée. D’ailleurs, tous les cadres administratifs supérieurs, y compris dans les ministères, « sont recrutés par petites annonces nationales ou internationales ».


Et l’on sent la délégation sénatoriale surprise par le fait que le directeur-adjoint du Trésor qu’elle a rencontré soit d’origine japonaise, ait fait ses études aux États-Unis et soit venu s’installer en Nouvelle-Zélande « à la suite de l’obtention de son poste ».


En même temps, le périmètre de l’administration rétrécissait. En effet, les activités n’ayant plus lieu d’être sont supprimées (tutelle des entreprises publiques ou délivrance des licences d’importation), et d’autres (études par exemple) confiées à des experts indépendants.


Malgré tout cela, le déficit budgétaire n’était toujours pas résorbé en 1990, et la dette publique avait été multipliée par 1,5 depuis 1984. Les travaillistes perdirent alors les élections au profit du parti national.



À suivre.

 

 

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