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Les ravages de l’obstination idéologique

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Published : September 27th, 2012
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Les socialistes français restent fondamentalement prisonniers de leur subconscient marxiste et cette emprise est encore plus déterminante chez les écologistes et au front de gauche. Or l'analyse marxiste est totalement orientée vers l'objectif de destruction du capitalisme, inscrite selon eux dans les contradictions propres de l'économie capitaliste, mais que la dictature du prolétariat pourra considérablement accélérer.

Cet objectif conditionne les concepts, le vocabulaire et les méthodes de la pensée marxiste, interdisant une prise en compte objective des faits économiques au service d'une compréhension plus fine de la réalité économique. De là vient la méfiance quasi pathologique envers l'entreprise, le marché, les patrons, la bourse, les sponsors, l'argent voire la liberté individuelle assimilée à la jungle. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, ne s'est-elle pas déclarée choquée par l'irruption du sponsoring dans le financement de certaines manifestations culturelles?

Dans ces conditions, comment peut-on espérer que les socialistes au pouvoir puissent parvenir à relancer la croissance d'une économie qui reste, et restera, fondamentalement une économie de type capitaliste? Encore faut-il comprendre et accepter les mécanismes intimes de la création de richesse avant de pouvoir prétendre la redistribuer.

Parvenu au pouvoir, François Mitterrand s'était donné 100 jours pour « rompre avec le capitalisme ». Aujourd'hui, à défaut de renverser le capitalisme, le gouvernement français s'efforce d'accompagner la mise en place d'un capitalisme d'État, qui est une déviance du capitalisme fondé sur l'économie de marché, ou de multiplier les réglementations de tous les phénomènes économiques (prix, loyers, épargne, investissement, entreprises, travail, etc.). Comme les phénomènes économiques ne sont que les effets de nos comportements et de nos décisions, cette inflation réglementaire revient en fait à un encadrement de plus en plus serré de nos comportements qui limite toujours plus le champ de nos libertés individuelles, censées être protégées par l'État de droit.




Et comme l'économie repose sur la capacité de faire des choix et de prendre des décisions (la science économique n'est-elle pas la science du choix?), la réduction du champ de nos libertés et des incitations à prendre des décisions affecte nécessairement la dynamique économique. Aux choix individuels se substituent les choix collectifs prisonniers des calculs politiques, eux-mêmes soumis aux poids des lobbies et des corporatismes soucieux de préserver les rentes acquises.

Dans les années 1960-70, les pays « en voie de développement » tentaient d'explorer une voie alternative à l'économie de marché, largement encouragée par l'URSS, en mettant en place des politiques d'industrialisation fondées sur la substitution aux importations. Il s'agissait de se mettre en autarcie pour protéger les industries naissantes. Malgré les aides massives au développement versées par les pays riches, ces politiques ont abouti à une impasse. À partir des années 1980, et avec l'effondrement de l'URSS, ces pays ont radicalement changé de cap en s'ouvrant à l'économie mondiale et fondant leur industrialisation sur les exportations, ce qui donna naissance aux pays émergents. Ainsi s'explique la croissance vigoureuse de la Chine, la Corée du sud, l'Inde, le Brésil ou encore la Russie.

Mais les faits ont beau être têtus, les ornières idéologiques le sont tout autant. Et les gouvernements français se sont successivement fait élire, depuis trois décennies, sur la promesse de nous « protéger de la mondialisation capitaliste ». Même la droite française, profondément dominée par les schémas de pensée de la gauche, n'a jamais osé appliquer la politique du socialiste allemand Schröder qui a permis à l'Allemagne de retrouver la croissance fondée sur sa puissance exportatrice, après avoir digéré l'ex-RDA.

Mais pour bénéficier des leçons de l'histoire, encore faut-il avoir les prismes intellectuels les moins déformés.

 

 

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Docteur en sciences économiques de l'université de la Méditerranée et Maître de conférences – HDR - à l'IAE de l'université de Perpignan. Médaille du Bibliographical Institute of Cambridge (London, 2012), il est spécialiste de croissance économique ainsi que chercheur en tourisme international et consultant pour l’Organisation Mondiale du Tourisme (Nations-Unies). Il signe des chroniques économiques dans la presse nationale (Les Echos, Le Monde, le Figaro, Economie-Matin) et internationale (l’AGEFI le quotidien suisse des finances, le Boston de Providence aux USA, le Québécois Libre à Montréal). Il anime enfin, depuis plus de 15 ans, un blog à vocation pédagogique, Chroniques en liberté, à l'attention de ses étudiants et du grand public. Ouvrages [1] Les défis économiques de l'information, la numérisation, L'Harmattan, Paris 1996. [2] L’innovation dans l’industrie du tourisme - Enjeux et stratégies. En co-écriture avec B. Solonandrasana, L’Harmattan, Paris, 2001 [3] L’épopée de l’innovation – Innovation technologique et évolution économique, L’Harmattan, Paris, 2005. [4] L’innovation dans l’industrie du tourisme. Enjeux et stratégie, avec B. Solonandrasana, L’Harmattan, Paris 2006. [5] Fondements d’économie du tourisme. Acteurs, marchés, stratégies. De Boeck Université, Bruxelles 2007. [6] Le modèle français dans l’impasse, Tatamis Editions, Paris 2013. [7] Histoire thématique et contemporaine des faits économiques, Ellipses, Paris 2015. [8] Analyse de la finance internationale : le grand naufrage, en co-écriture avec Faouzzi Souissi (Trader),The Book Edition, Paris 2019.
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Pour rire : Les écolos sont des pastèques : Verts à l'extérieur et rouges à l'intérieur.

Plus sérieusement, je pense à quitter très sérieusement la France avec ma famille. Je pourrais développer mon activité ici, mais je n'en ai plus l'envie.
Le premier des moteurs c'est l'envie. (Au passage au moins trois emplois qui disparaissent et une création de richesse en moins...
Non seulement les textes réglementaires et le racket fiscal sont insupportables mais l'idéologie dominante depuis 30 ans l'est encore plus.
Principe de précaution, féminisation, peur du risque, plus de respect des valeurs communes, des ancêtres et des anciens etc.
Je pourrai énumérer encore longtemps les éléments de vie quotidienne que je ne supporte plus...Et ce n'est vraiment pas qu'une question d'argent....
Tour cela fait qu'il ne fait plus très bon vivre ici et que le chemin est désagréable.

Pour info, je n'ai aucune leçon de patriotisme à recevoir après 20 ans de Police et mon année de service militaire en bonne et dû forme...Changer de profession c'est fait... Reste plus qu'à changer de pays....
Je ne veux pas passer le reste de ma vie à râler.........

A LORO : Je suis d'accord que la parole donnée est vitale en économie...La trahison des banquiers s'apparente à la phrase des politiques : "Les promesses n'engagent...... Cordialement
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La "droite " et la " gauche " sont en réalité copains comme cochons pour réaliser exactement la même politique économique de "socialisation " des pertes des banques et , bien sûr , privatisation des bénéfices avec distribution de gros bonus.

Et même de plus fort , la "gauche " socialiste met en place le MES de droit privé luxembourgeois qui aura le pouvoir discrétionnaire de lever toutes sommes en tout pays pour sauver les banques , mises en faillite par l'usage immodéré de l'escroquerie ( légalisée par les crapules de "gauche "comme de "droite " ) de la création monétaire privée.
Car , ce Ponzi géant de création monétaire privée ne peut fonctionner qu'avec une économie florissante , lorsque les emprunteurs sont solvables , sinon , c'est la faillite assurée.

C'est tellement évident que ça en devient grotesque.

De même , " droite " et " gauche " participent activement avec les mêmes philosophes-bouchers et en bon caniches des 7 sœurs , à des guerres de conquêtes pour assurer que le gaz et le pétrole coule à flot entre les mains des compagnies d'exploitation anglo-saxonnes .

Guerres menées sous toutes sortes de prétextes fallacieux , comme "responsabilité de protéger " ou défense de la démocratie , guerres promues en association avec des ...monarchies corrompues aux mœurs moyenâgeuse...

Bienvenue au royaume d' Ubu .

Ça fait pitié de voir encore une partie de la population être assez stupide pour gober toute la propagande mondialiste , qui transforme le citoyen en larbin respectueux des parasites et des puissants maffieux.
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Comme je suis lent, j'ai toujours du mal à comprendre une chose: nous prenons donc tous l'exemple de cette magnifique Allemagne ou Chine et nous mettons à exporter à tel point qu'on a une balance commerciale exportatrice nette... Maintenant on s'éloigne un peu et on somme tous ces pays exportateurs, qui vont exporter vers... Vers où exactement ? Qui va absorber toutes ces exportations ?
Et comment crée-t-on un secteur économiquement compétitif à l'international sans le protéger d'abord ? Par une main d'oeuvre peu couteuse ? Mais alors comment absorbe-t-on les problèmes sociaux des pays à cout de main d'oeuvre supérieur qui se mettent à perdre un paquet d'emplois comme chez nous ? Les ouvriers ne deviennent pas ingénieurs aéronautiques en 1 an de cours du soir... Est-on sur de ne pas voir ces gens s'énerver méchamment à un moment ou un autre ? La question de la transition, sa durée, sa trajectoire, ses effets sociaux, sont rarement abordés.

Et d'ailleurs comment les pays économiquement plus "avancés" en sont-ils arrivés là ? Grace à une politique d'exportation massive, meme au 18e et 19e siècles ?
Quand la gauche se dit moderne ce n'est que pour actualiser une demande ponctuelle de la partie de son électorat la plus entreprenante, au nom des grands principes etc... concernant le reste, c'est à dire sa politique sociale ou économique, aucune adaptation ni modernisme, les dogmes font foi. Les écologistes ne sont que le complément qui leur permet d'occuper la totalité du terrain et rien de surprenant à ce que la gauche applique une politique de gauche. La droite elle paradoxalement, ne revient jamais sur les choix des socialistes lorsqu'elle prend le pouvoir, les 35 heures par exemple n'en finissent pas de mourir... vous dites qu'elle est profondément dominée par le schéma de gauche, et pour cause, leur moule est identique ils font parti l'un et autre de la pensée républicaine de laquelle ils sont issus, formatés à l'identique et grands serviteurs de celle-ci. ils sont incapable d'avoir une autre vision que celle là et doivent s'en tenir à ces dogmes. La république française reste le modèle de l'esprit de la gauche internationale, et la marseillaise... tout un programme ! "Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés ni seront plus, nous y trouverons leur poussière et la trace de leur vertu."
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À Erwin, la Gauche n'a pas la tête sur les épaules, la Droite est timorée et complexée face aux mouvements de foule et face aux riches. De toute manière la France est un pays socialiste + ou- ancrée à gauche en fonction des partis au gouvernement. Dernièrement avec Mr Sarkozy c'était plus évident. La solution? c'est la dette qui va nous la donner!
Cela risque d'être très intéressant je suis d'accord.
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"La droite elle paradoxalement, ne revient jamais sur les choix des socialistes lorsqu'elle prend le pouvoir, "

Je dirais: il faut avoir une étiquette de gauche pour réussir à faire passer une politique de droite et vice-versa.

Vieille schizophrénie gauloise.

Résultat: se font élire des menteurs, à la biographie ambigüe (Mitterand qui débute à l'Action Française et Vichy pour finir avec des ministres communistes etc...)
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Bon résumé de ce que nous vivons en France depuis plusieurs décennies. Il est plus facile de règlementer par la loi que de dérèglementer par la confiance car ce qui n'est pas de gauche est suspect et dangereux et forcément inamical. Or la base du contrat est la confiance de la parole donnée; l'Économie repose sur l'énergie individuelle et collective et sur le contrat en général donc par le dialogue et l'entente. Donnons la parole aux entrepreneurs et aux salariés et non aux politiciens et aux syndicats de tout genre. Peut-être que la vie serait plus rose sous un ciel bleu!
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Hmmmm... Ca me semble pour le moins optimiste. Le problème avec l'Etat Francais n'est-il pas qu'il a gonflé jusqu'à devenir difficile à supporter pour la population, et tend à imposer son interet et sa vision au lieu d'équilibrer les relations entre les différents acteurs du système ?
Parce que penser que ces acteurs vont tous se mettre d'accord dans la joie et le bénéfice mutuel j'ai du mal à y croire. D'ailleurs il me semble que si l'on dérèglemente complétement on finit par voir se créer des monopoles qui vont à l'encontre d'une "bonne économie libérale", ce pour quoi on a les lois anti-trusts... La société déréglée qui tend vers un équilibre harmonieux me semble plus une croyance qu'un fait avéré.
Si je suis d'accord avec l'auteur sur les "calculs politiques, eux-mêmes soumis aux poids des lobbies et des corporatismes soucieux de préserver les rentes acquises", pensez-vous que ces influences s'éteindront dans une société dérégulée ? Si oui de quelle manière ?
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À P.Hosteins, vous avez raison de souligner que la naïveté n'a pas de place au niveau de l'État et encore moins dans le monde économique. Pour construire et faire fonctionner une société dans une démocratie comme la nôtre il faut sans cesse reconsidérer son évolution sous la lumière de la devise républicaine qui est la nôtre. Pour cela il est nécessaire d'avoir un État indépendant bien géré, responsable de ses décisions (responsable mais pas coupable est une infamie ) qui vérifie la régularité des démarches, protège les personnes fragiles et la société de la violence au sens très large, et surtout prépare l'avenir pour nos enfants ( gouverner c'est prévoir - doter le pays du nécessaire pour favoriser les échanges, la création de la richesse et le fonctionnement de la société + relation avec le monde ). L'idéologie exclusive et bornée est fatale, le développement serait trop long mais je pense que vous me comprenez...
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Pour rire : Les écolos sont des pastèques : Verts à l'extérieur et rouges à l'intérieur. Plus sérieusement, je pense à quitter très sérieusement la France avec ma famille. Je pourrais développer mon activité ici, mais je n'en ai plus l'envie. Le premier  Read more
Noumounke - 10/22/2012 at 5:11 PM GMT
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