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Les Visiteurs

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Published : July 30th, 2013
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Changer brutalement de contexte historique a de quoi déstabiliser un homme. Lorsque Godefroi de Montmirail et son écuyer Jacquouille la Fripouille se retrouvent soudain au 20e siècle, le premier ne songe qu’à retourner dans son époque alors que le second saisit vite les avantages du déplacement fortuit.


Le comte de Montmirail est scandalisé par les bouleversements survenus en 1000 ans : abolition des privilèges, des corvées, éliminés le donjon et le pont-levis de « nostre château », propriété désormais du descendant de son serviteur. Ce dernier, en revanche, s’en réjouit, fier du « réussissement » de son petit-fillot.


Ce film sorti il y a 20 ans illustre à merveille le clivage entre deux France qui subsiste encore aujourd’hui : la première s’accroche au passé et refuse le progrès, persuadée que le pays reste un modèle qu’il faut à tout prix protéger contre les invasions barbares (la mondialisation, les marchés financiers, la prise de risques et les entrepreneurs, ou du moins ce qui en reste).


La seconde tente tant bien que mal de produire, de travailler et de créer quand bien même les pouvoirs publics font tout pour l’en empêcher. Tel Jacquouille la Fripouille, ceux qui constituent cette seconde France s’adaptent au gré des changements politiques pour en tirer le meilleur parti. Quant à lui, Godefroi le Hardi n’a d’objectif que de retrouver le monde qu’il connaît : « J’ai droit de vie et de mort sur mes terres : prosternez-vous devant votre seigneur si vous voulez qu’il soit magnanime. »


Excellente perspective, à condition de revenir dans le contexte : revenus assurés, pouvoir certain, épouse promise par le roi … Tout ceci rappelle étrangement le point de vue de nos soi-disant dirigeants qui n’ont de cesse de s’étonner lorsque la boîte à outils ne fonctionne pas comme prévu.


Il ne doit guère surprendre non plus que nos parlementaires ne comprennent pas pourquoi le fait de ponctionner toujours davantage ceux qui produisent ait l’effet inverse de celui recherché. On a beau chercher, personne ou presque, à l’Assemblée Nationale ou au Sénat, n’affiche une expérience dans l’entreprise et encore moins en tant que créateur d’entreprise.


Dans leur course effrénée au rendement fiscal, ils font penser au commentaire désarmant du célèbre braqueur de banques britannique, Willie Sutton :


-          Pourquoi braquez-vous des banques ?

-          Parce que c’est là qu’on trouve l’argent.


Ainsi vont nos élites : on va chercher l’argent où il se trouve. De préférence, il faut cibler des contributeurs qui n’ont pas les faveurs de l’opinion publique, notamment les sociétés multinationales, coupables de lèse-fiscalité : Google, Microsoft, Amazon … Et tant mieux si elles sont américaines, elles ne voteront pas en France (sauf avec leurs pieds).


À ce titre, le rapport commandité par le G20 et effectué à la hâte par l’OCDE début 2013 est symptomatique. Son titre « Fiscal Base Erosion and Profit Shifting » (BEPS) revêt quelques vérités comptables finalement assez prosaïques :


1)      les États de l’OCDE sont en faillite virtuelle

2)     ils sont largement incapables de mener à bien les réformes structurelles susceptibles de réduire les dépenses publiques

3)     aussi, il faut de l’argent frais : et les multinationales en ont, puisqu’elles exploitent honteusement les niches fiscales grâce à une armée d’avocats fiscalistes et moyennant des arrangements avec certains États.


C’est l’œuf de Colomb : il n’y a pas de petits profits. La solidarité en temps de crise exige de taxer tout ce qui bouge pour financer ce qui est stérile, à savoir la fonction publique.


Ici le péristaltisme de l’État révèle enfin tout son dynamisme, puisqu’il prouve une fois de plus qu’il est capable de noyer toute initiative productrice de valeur économique.


Comme disait Patrick Devedjian : « Le modèle social français n’est pas un modèle,  puisque personne ne l’imite ; il n’est pas social puisqu’il a produit un taux de chômage de 10 % ; et il n’est pas français puisque fondé sur le marxisme. »


Il suffirait donc de changer de modèle ; vaste tâche.

 

 

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Pouvait-on attendre une réflexion pertinente de quelqu'un qui se nourrit au petit lait des "réservoirs à pensée" ?
Quand la réflexion prend sa source dans le comique-fiction populaire, cela ne peut aller bien loin...

Je propose d'autres pistes de réflexion
la monnaie: qui la contrôle, et qui la pervertit, enrichissant ainsi très peu de gens improductifs, au détriment des autres, fussent-ils actifs ou chômeurs, intelligents ou peu doués.
Les politiques: d'où vient l'argent qui leur permet de faire campagne électorale et qui leur offre tribune en étouffant les voix qui dérangent ?
L'état: les citoyens ne seraient-ils pas responsables de sa main mise sur nos libertés, qu'il s'agisse d'un état marxiste comme la chine ou Cuba ou d'un état ultra libéral comme les USA ou la perfide Albion.
(ex: le terrorisme qui justifie une guerre sans fin qui se retourne contre nos libertés d'agir, d'entreprendre, de circuler, et même de protéger notre épargne)
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Les réservoirs à pensée contiennent surtout les virus mortels de ce qui fut notre société et les ferments d'un néo féodalisme bien entendu pour le plus grand bien de la population.

Ces gens là sont payés pour la propagande ploutocratique , lire le contraire est s'approcher de la vérité.
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Je vais de ce pas noter le commentaire de Devedjian dans le cahier où je note les citations intéressantes car celle-là est criante de vérité.
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Comme disait Patrick Devedjian : « Le modèle social français n’est pas un modèle, puisque personne ne l’imite ; il n’est pas social puisqu’il a produit un taux de chômage de 10 % ; et il n’est pas français puisque fondé sur le marxisme. »


SUPER !
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Pouvait-on attendre une réflexion pertinente de quelqu'un qui se nourrit au petit lait des "réservoirs à pensée" ? Quand la réflexion prend sa source dans le comique-fiction populaire, cela ne peut aller bien loin... Je propose d'autres pistes de réflex  Read more
Philippe62 - 7/31/2013 at 9:29 AM GMT
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