Je ne cesse plus de dire, depuis
le début de la campagne présidentielle, que le candidat qui ressortira
gagnant des élections n’importe que très peu. Donald Trump et Hillary Clinton
sont tous deux des candidats autoritaires, et ni l’un ni l’autre ne s’opposera
à l’Etat Léviathan qui détruit aujourd’hui nos libertés sur le territoire
domestique tout en mettant en danger notre économie et notre sécurité au
travers de guerres incessantes à l’étranger. Les candidats n’ont que peu d’importance,
contrairement à ce que voudraient nous faire croire les médias. Les idées, en
revanche, en ont beaucoup. Et peu importe quel candidat sortira gagnant, la
bataille des idées est désormais devenue critique.
Dès le lendemain des élections,
il nous faudra concentrer nos efforts sur l’établissement de politiques
étrangères pacifiques et la prospérité qu’elles pourront nous apporter. Bien
que les élections d’aujourd’hui n’aient rien de réjouissant, nous avons pu en
apprendre beaucoup sur l’état de notre nation tout au long de la campagne.
Depuis le succès surprenant de Bernie Sanders jusqu’à la campagne de Donald
Trump qui a su briser toutes les règles du parti républicain – et a peut-être
aussi brisé le parti lui-même – nous avons pu apprendre que le peuple
américain en a assez du système politique tel qu’il fonctionne aujourd’hui.
Et il en a assez des politiques employées.
Le mois dernier, un sondage très
intéressant a été conduit par le Centre pour les intérêts nationaux et l’Institut
Charles Koch. Mille Américains ont répondu à une série de questions
concernant les politiques étrangères des Etats-Unis et la « guerre
contre le terrorisme » lancée il y a quinze ans. Nous pourrions croire qu’après
une décennie et demie et des milliers de vies perdues, les Américains aient
adopté une vision plus positive de cet effort de débarrasser le monde du mal
qui le ronge, comme le leur avait à l’époque promis le président George W.
Bush. Mais selon le sondage, seuls 14% des Américains sont d’avis que les
politiques étrangères employées par leur gouvernement ont renforcé leur
sécurité. Plus de 50% d’entre eux estiment que le prochain président devrait
moins intervenir à l’étranger, et 80% pensent que le président devrait
obtenir une autorisation du Congrès avant de déclarer une nouvelle guerre.
Ces résultats devraient
renforcer notre optimisme quant à notre mouvement, parce qu’ils montrent bien
que nous approchons rapidement d’une « masse critique », et que de
nouvelles idées pourront bientôt l’emporter sur le statu quo.
Nous savons que ceux qui à
Washington tirent des intérêts du maintien d’un empire américain à l’étranger
se battront jusqu’au bout pour que le train puisse continuer d’avancer. Les
interventionnistes néoconservateurs et libéraux continueront sans cesse de
nous dire que nous devons diriger le monde, sans quoi il connaîtrait la
ruine. Mais ces élections et de nombreux sondages nous démontrent que cette
époque est révolue. Ils ne le savent peut-être pas encore, mais leurs échecs
sont devenus trop évidents aux yeux des Américains, qui en ont assez de payer
les pots cassés.
Que faire désormais ? Il
nous faut continuer de nous instruire et d’enseigner aux autres. Nous devons
résister à ceux qui prêchent un interventionnisme allégé comme alternative.
Décréter que nous devons protéger nos intérêts à l’étranger ne signifie
vraiment qu’avoir recours à des forces armées au bénéfice d’intérêts
spéciaux. Ce n’est pas à ça que servent des forces militaires. Nous devons
rester fidèles à nos idéaux. Nous devons renoncer à nos programmes de
déstabilisation internationaux. Nous avons besoin d’un budget militaire de
défense, et non d’un budget militaire impérial. Il nous faut rapatrier nos
troupes aujourd’hui présentes en Syrie, en Irak, en Afghanistan, en Somalie,
et ailleurs.
Les Américains veulent du
changement, peu importe qui gagnera les élections. Il nous faut nous tenir
prêts à leur apporter cette alternative.