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Quel avenir pour la langue française

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Published : July 25th, 2014
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La langue française est l’objet de nombreux préjugés qui lui collent désespérément à la peau et qui expliquent, en partie, son manque de popularité auprès des étudiants étrangers. Parmi ces derniers, le fait qu’elle soit extrêmement difficile.


Hélas, lesdits étudiants étrangers ne sont pas les seuls à « souffrir » face à l’hermétisme de la langue française : les premières victimes sont les Français eux-mêmes dont la maîtrise de la lecture est peu évidente, y compris au lycée. Ces maux ne datent pas d’hier. Les critiques remontent à la loi Jules Ferry qui, dès son adoption, a créé des problèmes dans un pays moins centralisé qu’on pourrait le penser à ce moment, surtout en ce qui concerne les aspects linguistiques.


Certains penseurs français ont même récemment appelé à une simplification de l’orthographe de cette langue. En Belgique, certains souhaitent également une réforme profonde, insistant sur le fait que les nouvelles technologies incitent à la rapidité et, donc, à des fautes.


Malheureusement, ces constats s’apparentent à une grossière capitulation et s’écartent du problème principal : l’échec de l’éducation, seule cause de la faible maîtrise du français. De plus, Internet ne doit pas excuser le massacre d’une langue et le langage SMS n’équivaut pas nécessairement à un gain de temps. Françoise Candelier institutrice, rappelait en 2009 que ce déclin est dû au fait que l’enseignement de cette langue s’appauvrit quantitativement. Réformer profondément le français serait aussi irrespectueux à l’égard de ceux qui ont fourni de grands efforts pour le maîtriser et qui seraient donc dans l’obligation de réapprendre une nouvelle version inspirée par la médiocrité.


La grammaire et l’orthographe de la langue française regorgent incontestablement de certaines complexités. Les accords des participes passés avec les auxiliaires – notamment l’auxiliaire avoir – peuvent dérouter jusqu’aux Français.


Mais, aujourd’hui, même des étrangers chevronnés, tels que le lauréat Nobel de littérature, Gao Xingjian, remettent en cause ce cliché erroné. Certains linguistes mettent aussi en exergue le fait que leurs études montrent que toutes les langues sont d’égale difficulté. De plus, tout dépend des origines de la personne qui s’initie au français : ainsi, l’Espagnol ou l’Italien, latins comme le Français, auront sans doute plus de facilités à maîtriser cette langue.


Ensuite, certaines langues subissent une réputation encore plus hermétique que le français : c’est le cas de l’allemand dont les origines sont plurielles. Souvenons-nous des mots de l’écrivain américain, Marc Twain : « Mes études philosophiques m’ont convaincu qu’une personne douée devrait être capable d’apprendre l’anglais en trente heures, le français en trente jours, et l’allemand en trente ans. ».


L’anglais est souvent vu comme plus abordable que le français et, cerise sur le gâteau, il est la langue de la superpuissance américaine. Nier sa domination est ridicule. Certes, vouloir ne pas la subir peut être vu comme salutaire mais l’Académie française n’a peut-être pas intérêt à « franciser » des mots anglais outre mesure sous peine de succomber à l’absurde. Conservatisme, oui, mais l’évolution du français ne doit pas se faire en opposition avec les langues étrangères, surtout dans un contexte de développement de la mondialisation.


Il est donc possible de ne pas suivre François de Closets et sa « révolution » de l’orthographe tout en prônant un cheminement intelligent non caractérisé par une fermeture peu souhaitable.

 

 

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Ronny Ktorza, diplômé de l'IEP d'Aix-en-Provence et d'HEC, est avocat depuis janvier 2011
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En tant qu'étranger, je pense que j'ai le droit de vous dire que vous n'avez aucune idée du tout.
La vraie richesse d'une langue est toujours dans la façon dont les gens ordinaires parlent. La façon dont leurs ancêtres parlaient modifié pour un contexte moderne. La langue écrite est simplement un moyen d'expression de l'enregistrement. Le moyen officiel d'écrire un CV en France ne comprend pas suffisamment d'informations. Si l'on écrit, «la souris que le chat a mangé était blanche», il ne sera pas un problème sur un CV. Si vous écrivez Les accords des participes passés avec les auxiliaires , vous pourriez avoir un problème, parce que c'est du charabia.
Oué sé pa grav onnaka ékrir an fonétik !

Pardon, j'arrête.
Remarquez que malgré tout, le langage sms est plutôt banni des forums depuis quelques années, ajoutez a ça les correcteurs qui soulignent en rouge, ça favorise quand même paaaaaaaas mal l'écriture correcte, la relecture et la correction !

La langue évolue et s'adapte, c'est bien normal et c'est TANT MIEUX, tant que cela ne se fait pas au détriment des combinaisons de mots qu'une nouvelle expression remplace ; elle doit évoluer mais ne pas s'appauvrir, c'est ça le challenge !
Alors on dit qu'effectivement elle s’appauvrit petit a petit a cause du manque d'éducation ; mais tout dépend de vos exigences personnelles et de vos relations sociales aussi, un "manque de culture" n'a jamais empêché quelqu'un de chercher a en savoir plus.
Bon ok, peut être qu'il en faut un minimum a la base...
On voit quand même sortir des nouvelles choses dans la culture "populaire" qui exigent une bonne maitrise de la langue, ne serait-ce que pour faire des rimes percutantes dans un texte.
Un DRH qui va recevoir 2 CV similaires, l'un écrit en sms ou bourré de monstruosités grammaticales, et l'autre écrit en Français correct, ne va certainement pas hésiter longtemps. Je conseillerai donc de lire quelques livres et de s'instruire dans ce sens plutôt que de changer de cravate ou de coupe de cheveux...la sélection (qui a dit naturelle ?) se fait aussi comme ça.

En bref tout n'est pas perdu, il y a aura toujours du monde pour tenter de sauvegarder la langue, sous tous ses aspects possibles. Mais il ne faut pas oublier qu'en l'utilisant tous les jours, nous en sommes aussi les gardiens.
Personnellement je m'aperçois que j'y trouve une certaine fierté a ne pas trop faire de fautes, et a pondre des phrases qui sont relativement construites.

La langue évolue avec des anglicismes parce c'est avant tout une langue assez "intégrable" dans la nôtre, je ne vois pas vraiment le rapport avec "c'est la langue de la superpuissance Américaine". Encore un complot des Chinois du FBI ça...
La Chine justement, je la considère elle aussi comme une superpuissance, sauf que sans rire, avez-vous déjà essayé d'inclure du Chinois dans du Français vous ?

Ce n'est donc pas là qu'une question de facilité, c'est aussi une question de compatibilité inter-langues (j'attends les blagues coquines)...
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Il faut aussi trouver la juste mesure entre aspect pratique et respect de l'autre. Ceci s'applique à toutes les langues.

Un jour, sur un site de rencontres, j'entre en contact avec une flamande. En néerlandais, comme certains mots courants sont assez longs et fastidieux à écrire, il arrive souvent de les abréger (peut-être = misschien = mss ).
Néanmoins, dans le cas de cette fille, étudiante dans une haute école assez prestigieuse, j'estimais me trouver face à un manque total de respect. Elle abrégeait quasiment un mot sur deux, incluant parfois des chiffres pour la phonétique. N'était pas néerlandophone, encore moins rompu au langage sms-néerlandophone, cela me demandait un sérieux effort de concentration que de déchiffrer ses dires. Lorsque je lui fis remarquer que ce n'était pas très sympa de sa part d'écrire de la sorte, elle rompit immédiatement le contact, trop fière de son petit système égoïste.

Les gens n'ont tellement plus le temps (ou pensent n'avoir plus le temps) qu'ils négligent leur langage, ce qui mine peu à peu le vivre-ensemble. Genre les amoureux qui s'échangent des "jtm".
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Ah mais une écriture correcte est un critère majeur de rencontres !!
Je ne suis plus célibataire depuis longtemps, mais mes amis célibataires m'avouent sélectionner aussi comme ça : Une femme incapable de savoir écrire Français plutôt correctement, c'est rédhibitoire !!
Bon sang, ça ne coute pas plus cher de commencer ses phrases par une majuscule, de mettre des accents un peu de ponctuation.

Entres nous, des amoureux qui ne s'écrivent même pas "je t'aime" correctement, ça en dit long sur leur implication...je leur souhaite bon courage pour la gestion de leur couple !
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c' est absolument scandaleux !

j' ai vu à la "télé" que Normal premier avait chouré les vieilles binocles de Djack Chirac !
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Mort du français, par Claude Duneton :

Tous les livres de Claude Duneton sont de purs plaisirs de lecture. Parce que le bonhomme écrit dans une langue toute de verve et de vivacité. Et parce que le style y sert des propos d’une fameuse intelligence.
Avec La Mort du français, Duneton se fait prophète de malheur. Et il parvient à nous convaincre qu’on l’aura bien mérité.
La langue française, nous dit Duneton, «est une plante en pot». Bichonnée dans les serres chaudes des académies, bouturée de savantes locutions grecques et latines, elle a besoin pour survivre d’être arrosée de torrents de littérature. Le français n’est vraiment chez lui que dans les livres. Pour nous, le dictionnaire est le premier et l’ultime garant de l’authenticité lexicale.
Duneton démontre que les Français n’ont pratiquement jamais parlé le français. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ils avaient pour langues maternelles le picard, le normand, le provençal, le lorrain, le gascon, des patois par dizaines. Et de prédire que c’est parce qu’elle persiste à rester sourde à la richesse de ses parlers régionaux et populaires que la langue française va rapidement s’étioler.
Duneton vaut d’être cité longuement: «Un exemple pour ne pas rester dans l’abstrait: au Québec, on dit "barrer la porte", pour la fermer à clef; ça fait bizarre pour des Français. Et pourtant… Durant toute mon enfance nous avons barré les portes, nous aussi, au village, de l’occitan barrar, fermer. Ailleurs aussi – le hasard m’a fait passer sans transition de Montréal, où l’on me dit: "Il faut barrer la voiture", à Saint-Jans-Cappel dans les Flandres, où la gouvernante de la villa Mont-Noir, Madame Claudine, ne connaît qu’une consigne: "N’oublie pas de barrer ta porte, le soir"… J’ai l’impression que toute la France des racines utilise le verbe barrer – mais à cause de sa connotation très justement "populaire" le mot fait tache, il rend un son inadmissible, toute la gentry le dédaigne – nous bavons sur notre propre chemise! C’est là notre faiblesse – et ce n’est plus un talon d’Achille,c’est la jambe et la cuisse et les deux fesses que nous exposons aux coups de pied au cul! J’entends de plus en plus souvent, à Paris, cette formulation "fraîche" comme l’eau de mer: "Tu as locké ta bagnole?"…»
Duneton conclut que ce n’est pas à coups de «Dites…, ne dites pas…» qu’on peut soigner le moribond. Il faudrait plutôt l’ouvrir à toutes les manières différentes de dire les choses en français: prendre le risque de transplanter cette fleur en pot dans le riche terreau des parlers populaires qui ont trop longtemps été considérés comme de la mauvaise herbe.
Avec La Mort du français, Claude Duneton nous invite à arrêter de pleurer les préciosités perdues du subjonctif, et à nous rendre compte que la beauté du français n’est pas dans le ronron des alexandrins de Racine, mais dans la verve d’un Rabelais.
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Le franglais en 1917 :

http://www.lefigaro.fr/histoire/centenaire-14-18/2014/07/02/26002-20140702ARTFIG00050-le-franglais-tel-qu-on-le-parle-1917.php

Quand est-ce que les rosbifs vont arrêter de nous polluer notre jolie langue si précieuse, déjà un siècle de pulvérisation, maintenant, je dis, il suffit !

Claude Duneton : la carpette anglaise :
https://www.youtube.com/watch?v=gQlzGCQZRYU
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Français: 16 noms différents pour les 16 premiers chiffres, 17 avec le 0
Anglais, Néerlandais ... 12
Curieux !
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On a beau connaître sa langue, ça n'empêche pas qqs fautes d'orthographe. Le nez sur le clavier ce n'est pas la même vue qu'une tierce personne relisant votre texte !!!
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Tout à fait d'accord avec cet article.
Nous avons le privilège d'être les dépositaires d'une langue complexe mais d'une subtilité que n'ont pas beaucoup d'autres langues. Il se disait que l'anglais était la langue du commerce et le français la langue de la diplomatie, ce n'est pas pour rien !
Malheureusement le premier responsable de l'apauvrissement du français est bel et bien l'éducation nationale et en particulier le primaire. Attention ! Les instit' font bien leur boulot, mais avec le programme qu'on leur demande d'appliquer en haut lieu. Déjà un gamin du primaire travaille une année de moins (en heures de travail) que ses grand parents qui ont été instruits jusqu'au années 60. De plus, le niveau d'instruction de base a forcément baissé pour laisser la place à des heures de découverte. Moralité, en sixième l'orthogtraphe est globalement mauvaise et la lecture maîtrisée sans plus. Tout cela est fort dommage !
Cela dit, je pense effectivement qu'il est plus facile pour un latin d'apprendre une autre langue latine. Là où ça se corse (pour les européens) c'est l'apprentissage des langues germaniques. Perso, j'ai étudié l'allemand pendant 11 ans, c'est également une langue extraordinaire, mais il faut entrer dans le principe de construction des phrases. L'acquisition des déclinaisons ne se fait que par la répétition, puis viennent les automatismes. Après, ce n'est essentiellement plus qu'une question de vocabulaire. Un européen connaissant le français et l'allemand à accès à peu près à tout ce qui se parle en Europe et dans une grande partie du monde excepté le chinois et l'arabe. L'anglais effectivement s'apprend en trente heures. La boutade n'est pas loin de la vérité.
Mais c'est vrai que ce n'est pas dans une civilisation d'audiovisuel et de sms que l'on progresse dans une langue. Une langue se sauvegarde beaucoup par l'écrit. Les traditions anciennes transmises par oral en ont fait les frais. Un alphabet n'a pas qu'une simple fonction scripturale, il transmet également d'autres messages comme les hiéroglyphes égyptiens. Pourtant cela n'empêche pas les civilisations de disparaître.......










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Le principal problème des l'allemand est qu'il relève d'une construction de phrases différente de celle du français et ceci implique une autre manière de penser.
Le français (et l'anglais aussi) permet une certaine spontanéité : on peut commencer une phrase sans avoir pensé à sa fin, on improvise la suite et - avec un peu de pratique - ceci se révélera grammaticalement correct.
En Allemand, point question. Il faut aborder chaque phrase en ayant une idée assez précise de son contenu et de sa forme, sinon la grammaire ne suivra pas.

Ceci peut être associé à l'esprit allemand, plus prévoyant, plus apte à prendre en considération la place de chaque chose dans un ensemble (ex : quel impact aura telle ou telle décision sur les autres ? ), mais également beaucoup plus rigide, ce qui conduit à une forme de naïveté dangereuse.
A chacun ses qualités et ses défauts.

Perdre une langue, c'est perdre un point de vue sur le monde, perdre une facette de l'esprit Humain.
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@ Ralph Z
Tout à fait. Sachant qu'en allemand le verbe est renvoyé 9 fois sur 10 à la fin de la proposition ou de la phrase, on ne peut pas couper la parole à un allemand....car il faut bien avoir attendu/entendu la fin de ladite phrase pour en connaitre le sens exact !
Par contre, connaissant un peu le néerlandais/flamand, je trouve la langue dans son ensemble plus simple avec des constructions grammaticales moins rigides qu'en allemand. Mais bon, les bataves et les teutons, ce n'est pas le même monde !!!!!!
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ctcommerce - 7/28/2014 at 3:08 PM GMT
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