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Des économies d’eau qui finiront par coûter cher

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Published : October 15th, 2014
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Depuis quelques années, les économies d’eau s’imposent comme un thème récurrent du discours écologiste. Il n’est plus un site, une brochure, un journal qui ne nous incite à faire attention à notre consommation. Il s’en faut de peu que l’eau soit bientôt présentée comme une espèce en voie de disparition. Jusqu’à l’Europe qui se sent toujours obligée de légiférer. En droit communautaire, l’eau n’est plus un « bien marchand comme un autre », mais un patrimoine qu’il faut protéger. Mais, comme toujours avec ce genre d’hystérie collective, il n’a pas fallu attendre longtemps pour qu’apparaissent les premiers effets pervers des économies d’eau.


C’est d’Allemagne que nous vient le premier signal d’un dérèglement dans la consommation d’eau. Comme souvent, le pays est à la pointe de la mode en matière d’écologie. L’économie d’eau est devenue une sorte de passion nationale. Les enfants apprennent « les gestes qui sauvent » depuis la maternelle. Les adultes rivalisent d’ingéniosité pour recycler leurs eaux usées. Les fabricants de toilettes se font concurrence sur la faible taille de leurs réservoirs. Idéal de bonne conscience écologiste, la consommation d’eau des ménages a baissé de 20% en vingt ans.


Seulement, il y a un problème !


La tuyauterie des égouts a été calculée en un temps où l’augmentation de la consommation d’eau apparaissait comme une avancée évidente du confort. Et aujourd’hui, elles souffrent parce que l’eau qui y circule est trop sale, du fait de la réutilisation, et pas assez abondante. Les eaux usées stagnent dans des conduites trop larges et produisent des gaz nauséabonds et corrosifs. Dans les égouts de Berlin, la ville verse désormais des produits chimiques pour réduire la puanteur. Dans la Ruhr, comble de l’ironie, la compagnie des eaux locale purge ses canalisations en y déversant de l’eau potable.


Du coté des fournisseurs d’eau, la baisse de la consommation pose d’autres problèmes. Les infrastructures représentent la plus grande partie du coût de distribution de l’eau. Or, ces coûts sont quasiment fixes alors que le consommateur paye son eau au litre. La diminution de la consommation nécessite de répercuter les coûts d’infrastructure sur un plus petit nombre de litres. Le prix apparent augmente donc. Et le consommateur  se trouve renforcé dans sa recherche d’économies. On conçoit aisément qu’il serait absurde d’offrir l’eau courante à toutes les maisons si plus personne n’en consomme. Sans tomber dans cet extrême, c’est le chemin qu’a pris l’industrie de l’eau en Allemagne et qui génère un vrai problème d’efficience économique. Alors même qu’elles consomment moins, les familles allemandes dépensent finalement plus pour leur approvisionnement en eau.


Depuis près de 10 ans, Hans-Jürgen Leist, spécialiste allemand de l’environnement, interpelle la société allemande pour lui faire comprendre qu’économiser de l’eau dans un pays où il pleut en abondance est une absurdité. Si des économies doivent être réalisée, ce n’est pas sur l’eau domestique, mais sur l’eau virtuelle. Celle-ci représente l’eau nécessaire à la production de nos biens de consommation, irrigation, élevage, nettoyage industriel, etc. Un occidental consomme environ 20 fois plus d’eau de cette façon que via son robinet. C’est là que se situent les marges d’action pour une gestion rationnelle des besoins. Insister sur l’eau de consommation ne sert à rien sinon à distiller la mauvaise conscience dans la société. Comme il le rappelle, éviter de tirer la chasse à Berlin ne fera pas pleuvoir sur le Sahel !

 

 

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Consultant, formateur et écrivain, Thierry Damaux se passionne pour les processus de changement et d'innovation. Après des études de Science Politique et une spécialisation en management, il s'est consacré à la formation dans le milieu associatif. Aujourd'hui, il combine ses activités de consultant indépendant avec le journalisme économique et social. A travers ses articles, Thierry cherche à rendre perceptible l'effervescence actuelle du monde que cause l'effondrement des vieilles structures centralisées et bureaucratiques au profit d'initiatives individuelles.
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de l'eau? il y en à a profusion sur 60-70% de la planète. on devrait le savoir.
ce n'est pas vraiment ce qui manque.

par osmose elle peut être rendue potable. (voir la ville de Tampa ou les pays arabes)
nous avons l'énergie du soleil à profusion, nous avons l'eau à profusion.

ne créons pas une nouvelle peur (la peur de ne pas avoir d'eau à boire)
Nestle et consorts sont déjà bien positionnés sur le marché de l'eau
potable pour empocher le jackpot si nous y croyons. (l'or bleu)

aujourd'hui je paye 3-4 euros pour 1000 litres d'eau potable, donc 1m3
en bouteille PET, ce sera au minimum 20 cents d'euro par 1.5 litre d'eau potable.
vous savez calculer.

et hop, une peur existentielle de plus.
à profusion oui, mais il faut la dessaler si on en veut beaucoup et ce n'est pas bon marché.
Avec 1000mm de précipitations moyennes, la France a de quoi abreuver ses enfants ET son agriculture, sans déssaler de l'eau de mer.
Tout au plus besoin de gérer au fil de l'année. L'eau coule h24/365 sans qu'on s'en serve. Quelques barrages seraient de bon sens, combiné à une petite relance de l'électricité hydraulique.
Des centaines de barrages existants rejettent l'eau sans la turbiner ! Une honte.
Bien vu Paris,

moi je collecte simplement l'eau de pluie sur le toit du garage du jardin (20m2) et je ne sais plus
qu'en faire pour arroser mes plantes. donc, si je collectais le fruit annuel du toit de la maison (100m2)...

samideano:
t'as pas écouté... je disais que nous avons de l'eau salée à profusion "ET" de l'énergie solaire à profusion.

j'ai 16m2 de capteurs solaires (20% de rendement, c'est peu! en laboratoire, la prochaine génération
arrive déjà à 40-50% en multichrome) et je produis en europe centrale quelques 3600-4000 kwh par an.
ma consommation ménagère annuelle! autour de nous des paysans ont tapissé leurs granges de photovoltaique.

extrapole l'énergie solaire à disposition sur tous les toits des maisons en europe.
c'est suffisant pour produire de l'eau potable (par osmose) pour beaucoup de monde.

bon, c'est pas l'idée de Nestlé. eux ce serait plutôt s'acheter le glacier "Perito Moreno" et le faire fondre à petit feu et le mettre en bouteilles
pour 1 euro par décilitre!

bémole: les capteurs sont encore trop chers. le prix devrait être divisé par deux. là ce sera game over. les chinois y travaillent.
on ne va plus savoir que faire de cette manne électrique.

attends un peu... on pourrait en faire de l'eau potable gratis.
Alors pourquoi avoir fait des barrages, si c'est pour ne pas s'en servir ?
La génération qui a bâti les barrages, n'est pas celle qui a renoncé à les utiliser.
Les centrales Nuc tournent à 50%, elles n'ont pas besoin de concurrence interne.
En dehors des pics de consommation, la gestion du stocks d'eau et du niveau des eaux en aval est plus compliquée (plus fatigante!) que de tourner le bouton de puissance un cran plus loin. Donc ils jettent l'eau.

Travailler dans le nucléaire est déjà en soi un défi à la nature.
Ne comptez pas sur eux pour se soumettre à la nature pour ce qui est de la gestion de l'eau et la dépendance à sa puissance.

De même, avant, les trains de montagne se croisaient, de sorte que le descendant donnait à la caténaire l'énergie pour faire monter son pendant montant. Ca exige une certaine gestion des horaires. C'est moins fatigant d'acheter à EDF du kWh à 4cts et de compter sur la centrale aux moments où les trains en ont besoin.
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Demander aux particuliers de faire des économie d'eau est une connerie.
L'agriculture consomme 70% de l'eau alors qu'elle pourrait faire beaucoup moins, les particuliers 10%.
Les paysans préfèrent faire du maïs, grand consommateur d'eau, alors que le sorgo est très sobre en eau et on pourrait multiplier les exemples.
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Il n'y a pas qu'en Allemagne.
J'ai bossé il y a une dizaine d'années dans le sud de la France en production d'eau potable, puis en assainissement d'eaux usées, les deux en temps que laborantin (contrôle de qualité tout le long des process).
En période de sécheresse et donc de restrictions d'eau ; -enfin restrictions pour les pauvres hein-, les riches par contre, les municipalités et les pompiers ont toujours le droit d'en gaspiller comme ils l'entendent (piscines a remplir/vider, ronds-points arrosés par m3 a midi en plein mois de juillet dont la moitié finit sur la route, pompiers lavant leurs voitures perso a la lance a incendie....si si, je l'ai vu de mes yeux)...on a été confrontés a un problème inédit en station d'épuration :

Qui dit moins d'eau consommée dit moins de volume d'eau usée, ce qui baisse le facteur de dilution, donc tend a concentrer les polluants dans l'eau arrivant en station d'épuration...au point qu'il en devient impossible de l'épurer correctement.
Outre la puanteur générale du réseau que je confirme, il nous est arrivé assez fréquemment (malgré les changements constants de réglages de la station) de rejeter de l'eau encore très largement polluée, dépassant totalement les normes admissibles, tout en ne remplissant pas de fiches de non conformité pour ne pas alerter les autorités et la direction (qui de toutes façons étaient au courant et n'auraient rien pu faire).
Cette soupe chimique et organique partait donc joyeusement a la rivière, qui était bien sûr a sec a cause de la sécheresse....jusqu'à la mer, où des milliers de touristes étaient contents de boire la tasse pendant leurs vacances en famille........ si les gens savaient dans quoi ils se baignent, il n'y aurai plus un seul touriste sur les plages !
Alors pour les rassurer on a fait cette grosse blague des drapeaux...j'en rigole encore (jaune, comme la couleur de l'eau).

Il faut bien comprendre qu'une station d'épuration est prévue pour fonctionner dans une "fourchette" de pollution, a un débit le plus régulier possible.

En cas de débit trop élevé + eau trop concentrée (par exemple grosse pluie + non séparation des réseaux eau usée et pluviale), TOUT PART A LA MER
En cas de débit trop faible + eau trop concentrée, elle fait ce qu'elle peux et TOUT LE RESTE PART A LA MER

Depuis mon départ, la station s'est agrandie et modernisée...je croise les doigts pour que cette fourchette se soit améliorée...

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Ce n'est pas la consommation d'eau qui pollue mais son recyclage.
La densité de population allemande fait que l'eau y est plusieurs fois recyclée, lui donnant un goût tellement industriel que personne ne la boit. Vraiment personne.

Notez que dans la plupart des communes le lavage des autos est interdit (non pas pour sauver des m3 mais pour éviter que les crasses détachées aillent ailleurs que dans les canalisations) et que la plupart des communes ont un impôt sur l'eau de pluie calculé sur la surface foncière étanche (c'est pourquoi ils ont devant leurs garages des pavés autobloquants laissant passer l'herbe !)

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L'eau n'est absolument pas recyclée dans le sens qu'on l'entend (faire de l'eau potable avec de l'eau des chiottes pour faire simple).
Je ne comprend pas le sens de votre message, cela insinue que c'est effectivement le cas.

De part ma formation professionnelle et de mon expérience dans les 2, je peux vous assurer que les 2 filières sont séparées, et biennnnnnnn heureusement !!

L'eau potable au robinet provient de ressources brutes relativement propres a la base (forages, lacs, rivières), qu'on assainit par plusieurs procédés de filtration et de stérilisation, et qu'on envoi dans les tuyaux avec une bonne dose de composé chloré en croisant les doigts pour qu'il en reste jusqu'à chez vous.
C'est ce qui rend ce gout dégueulasse mais qui garantie qu'on ne chope pas une saloperie en la buvant.
On chopera certainement Alzheimer en accumulant le reste de WAC (oui je vous assure qu'il en reste dans votre verre) dans des décennies, mais c'est une autre histoire...

L'eau "usée" elle, est collectée par les égouts jusqu'à une station d'épuration, qui va se charger de la séparer tant bien que mal de tout ce qu'on y a mit dedans, sous forme de boues (+ huiles + sables + dégrillage) d'un côté, et d'eau RELATIVEMENT ET VISUELLEMENT propre de l'autre (mais NON POTABLE car contenant encore des sels, des antibiotiques, des médicaments et des hormones) qu'on rejettera si possible le plus loin possible des touristes en mer, ou en rivière en aval de captage si il existe.
La nature se charge alors de recycler tant bien que mal la ressource entres les 2 opérations, c'est ce qu'on appelle le cycle de l'eau.

Croire qu'on produit de l'eau potable avec de l'eau usée, c'est a dire en circuit fermé, est une grosse erreur !!!
"L'eau potable au robinet provient de ressources brutes relativement propres a la base (forages, lacs, rivières), "
"on rejettera si possible le plus loin possible des touristes en mer, ou en rivière en aval de captage".

Donc Bâle pompe dans le Rhin et rejette dans le Rhin.
Puis Strasbourg pompe dans le Rhin et rejette dans le Rhin.
Puis Mannheim pompe dans le Rhin et rejette dans le Rhin.
Puis Mayence pompe dans le Rhin et rejette dans le Rhin.
Puis Cologne pompe dans le Rhin et rejette dans le Rhin.
...
Quand l'eau arrive à Amsterdam pour servir de "ressource brute relativement propre", elle a déjà été tripatouillée une paire de fois !
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On est certain qu'ils pompent tous dans le Rhin et n'ont pas de forages ?
En général on fait en sorte de diluer une ressource moins potable par une autre plus saine pour justement pouvoir la potabiliser. Exemple une eau de barrage saturée en manganèse diluée par un captage d'eau de fonte en montagne.

Si ils ne peuvent que pomper tous a 100% dans le Rhin, c'est clair que ceux en bout de fleuve boivent un sacré cocktail...
Avez-vous un article a partager, ça m'intéresse !
Non, pas à 100%.
Bâle a des sources de montagne, Strasbourg fait descendre des Vosges etc.
Mais les sources du Taunus ne suffisent pas aux 5,5 millions d'habitants et aux industries du Rhein-Main-Gebiet (Francfort-Mayence-Wiesbaden). Toutes les petites sources de plaine sont canalisées (300Km de conduites) + forages etc mais c'est "limite", c'est "tendu" et la variable d'ajustement c'est bien sûr de pomper dans le fleuve.

Dans les années '70 une blague disait que si on trempait à Höchst (plus grand complexe industriel chimique du monde) une pellicule photo dans les eaux du Main, on pouvait l'en retirer DEVELOPPEE à Kastel (confluent avec le Rhin).
De grands progrès ont été réalisés, mais l'eau potable reste détestable.
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Culpabilisons, culpabilisons, il en restera toujours quelque chose, bientôt pour éviter les effets nocifs des textes règlementaires et des " conseils et incitations " de toutes sortes, on " obligera " ( pardon on incitera ) les consommateurs allemands a figer leur consommation d'eau, pour que le réseau soit en adéquation avec le besoin ?????, ne serait pas plutôt au réseau de s'adapter.

Heureusement que le Monde ne gaspille pas l'eau et les énergies, comme les Américains, et certains pays du Golf ( comme Brunei ou les Émirats ), même avec 10 planètes Terre, les disponibilités ne suffiraient pas.

Par contre, je suis d'accord avec Noumounke quand il dit : " La peur et la culpabilité ", les deux mamelles des écologistes et de toute dictature !

Combien de personnes dans le Monde, n'ont pas accès à une eau " potable ", alors que nous courons laver notre voiture ( pour un peu de poussière ou du sable du Sahara ) et que nos W.-C. fonctionnent aussi avec des litres d'eau, bien sur de l'eau potable, quand même, nous n'allons pas utiliser de l'eau de pluie pour cela ( à non alors ????? ) .
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Excellent article.

MERCI

La peur et la culpabilité, les deux mamelles des écologistes et de toute dictature !
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Non, pas à 100%. Bâle a des sources de montagne, Strasbourg fait descendre des Vosges etc. Mais les sources du Taunus ne suffisent pas aux 5,5 millions d'habitants et aux industries du Rhein-Main-Gebiet (Francfort-Mayence-Wiesbaden). Toutes les petites  Read more
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