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IMPORTANT : point sur la hausse des taux !!

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Published : May 13th, 2015
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Category : Editorials
Les taux d'intérêt multiple

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

Comme je vous l’avais promis, je suis avec attention l’évolution des taux d’intérêt, en particulier le bund allemand car ce dernier donne le « la » en Europe. Force est de constater que ce dernier poursuit inexorablement sa remontée et que le rythme est plus que soutenu, et c’est bien ce rythme qui est inquiétant.

Alors essayons d’y voir plus clair en étant le plus objectif économiquement et intellectuellement parlant. Il ne s’agit ici ni de vous faire peur, ni de vous rassurer mais de vous donner les outils de compréhension et d’anticipation nécessaires afin de faire vos propres choix et de prendre vos propres décisions de la façon la plus éclairée possible.

Il faut distinguer le taux du prix des obligations

Cette distinction est essentielle et vous allez voir rapidement pourquoi. Comme je l’ai déjà expliqué, lorsque les taux montent, le prix des obligations existantes émises à un taux inférieur baisse… jusqu’à ce qu’elles rapportent la même chose que les nouvelles obligations avec un nouveau taux. Évidemment, pour celui ou celle qui ira jusqu’au bout de l’obligation (disons 10 ans), il ou elle sera bien remboursé(e) de son capital et aura bien perçu les intérêts sous réserve que son emprunteur n’ait pas fait faillite, et que la compagnie d’assurance par laquelle le placement a été souscrit non plus… ce qui, dans l’état économique actuel, fait déjà beaucoup de « si ».

Ce n’est pas parce que les taux remontent en flèche que le prix des obligations s’effondre ou que des millions d’épargnants sont ruinés. Actuellement, ce n’est pas le cas.

Pour vous aider à y voir plus clair, je vais vous montrer deux graphiques.

Le premier c’est celui des taux du bund 10 ans (Allemagne). Comme vous le voyez, cela monte encore et de beaucoup !

24hGold - IMPORTANT : point su...

Il y a donc de quoi être inquiet, non pas pour le taux en lui-même, l’Allemagne reste solvable à 0,62 % et je dirais même à 2 % de taux d’intérêt, ce qui n’est en revanche pas le cas de la France. Mais peu importe. Pour le moment, il n’y a pas de danger particulier d’insolvabilité mais une rapidité d’augmentation des taux très préoccupante compte tenu du contexte macroéconomique sur lequel nous reviendrons dans la dernière partie de ce raisonnement que je voulais soumettre à votre réflexion.

24hGold - IMPORTANT : point su...

Sur ce graphique, vous voyez le PRIX des obligations (pour la faire courte et compréhensible par le plus grand nombre). Dans les 52 dernières semaines, c’est-à-dire sur un an, une obligation allemande à 10 ans s’achetait au plus bas à 144. Son prix a culminé à 160. Elle vaut, au moment où nous parlons, 153 environ, soit 7 de moins qu’à son plus haut.

Cela signifie que la baisse du prix des obligations n’est pas du tout aussi forte que ne peut l’être la rapidité de l’augmentation des taux.

« Je dirais même plus » (pour faire du Tintin) que les réserves de plus-values de ceux qui ont acheté ces obligations quand elles valaient 144 sont encore importantes par rapport aux rendements.

Les « zinvestisseurs » ont acheté ces obligations à 0 % ou presque de rendement (on part de 0,17 % de rendement pour le bund allemand 10 ans) non pas pour ce rendement minable qui n’a de rendement que le nom, mais pour jouer la plus-value potentielle sur le « nominal », c’est-à-dire l’augmentation de la valeur de l’obligation.
Tous ces spéculateurs sont, pour le moment, et restent largement gagnants… sauf pour les derniers entrants.

Mais vous voyez aussi que si nous avons culminé à 160, nous sommes déjà à 153… Et si nous descendons à 144, alors il n’y aura plus beaucoup de gagnants… Si nous baissons en dessous des 144, alors… il commencera même à y avoir quelques morts !!

Nous sommes dans l’anticipation et dans la détection des signaux faibles !

Dans la crise que nous traversons, et qui dure depuis maintenant plus de 7 ans de façon aiguë, nous cherchons tous à percevoir et à détecter les signaux faibles, les indices précurseurs d’un risque systémique. Cette remontée des taux en est clairement un et pas des moindres. MAIS pour le moment, il n’y a pas de krach obligataire Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’il n’a pas commencé… et c’était tout le sens de mon édito qui traitait de ce sujet « Le plus gros krach obligataire de tous les temps a-t-il commencé ? ». Je l’ai dit et je le répète : je n’en sais rien. D’où la nécessité de suivre l’évolution de la situation.

C’est encore plus grave compte tenu du contexte économique…

Derniers éléments que je voulais partager avec vous mes chers lecteurs. La BCE a lancé il y a quelques semaines son QE. Ce programme d’injection de monnaie permet de racheter pour plus de 1 100 milliards d’obligations d’États de la zone euro.

Tout le monde sans exception, et moi le premier, s’attendait donc à une baisse des taux… ce qui s’est produit.
Tout le monde sans exception, et moi le premier, s’attendait à ce que peu ou prou, et dans l’épaisseur du trait, cette baisse dure le temps du programme… en gros, à quelques « pouièmes » de variation près…

Or au moment même où la BCE lance son QE de 1 100 milliards d’euros, ce qui fait tout de même un peu de sous, « voilà-t-y » pas que les taux explosent à la hausse… contre toute attente et pour le coup – à part la déclaration de Bill Gross le pape de l’obligataire que j’avais vu passer et que j’avais gardé précieusement dans un coin – , moi aussi j’ai été presque surpris. « Presque » parce que quand Bill Gross dit qu’il faut vendre les obligations… en général, il vaut mieux l’écouter…

Alors question à 1 100 milliards d’euros : est-ce que la BCE a perdu le contrôle des taux et du marché obligataire ? Si c’est cela, alors le krach a déjà commencé.

Est-ce qu’il ne s’agit que d’un mouvement de spéculation suite justement aux déclarations de Bill Gross… Pour le moment, vous pouvez considérer cette hypothèse comme probable.

Certains vous expliqueront même qu’avec la reprise et le retour de la croissance en Europe, il est normal que les taux augmentent… Pensez-donc ma brave dame, avec toute cette croissance, l’inflation va repartir à la hausse et les taux aussi…

Sauf que je ne crois absolument pas à la théorie de la reprise de la croissance. Il s’agit donc soit d’un mouvement spéculatif qui sera ou pas contenu par les autorités monétaires comme la BCE ou la FED, soit il s’agit du commencement du plus gros krach obligataire.

Enfin, si les taux poursuivaient leur remontée, rapidement finirait tout de même par se poser la question de la solvabilité de certains pays comme, au hasard, la France.

Comment calculer le point d’insolvabilité de la France

Allez, réflexion bonus du jour…

Posons les variables de l’équation (n’ayez pas peur).

Soit un PIB de 2 000 milliards (à la grosse).
Soit une dette de 2 000 milliards, soit 100 % du PIB (à la grosse aussi).
Soit un déficit budgétaire dans le respect des critères de l’Europe (on y est pas hein…) de 3 % l’an… du PIB.
Soit des taux à 3 % sur 100 % du PIB…

Cela veut dire que chaque année, pour espérer financer les 3 % que vous coûtent les intérêts de la dette, il faudrait au moins 3 % de croissance économique (et on n’y est pas du tout).

Et comme le déficit est de 3 % (au mieux) l’année suivante, votre dette globale est encore en augmentation de 3 %, soit 60 milliards d’euros…

Bon, il n’y a pas à dire, il faut quand même pas que les taux remontent ni trop haut, ni trop vite. D’ailleurs, ils devraient rester à 0… Alors… que se passe-t-il ?

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Charles SANNAT

« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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Les taux remontent... l'étau se resserre. A écouter Delamarche du 11 mai , ce serait (?) dû semble-t-il à la crise de la dette grèque avec éventuellement un exit!
Ce qui expliquerait que les taux remontent par anticipation, et si la Grèce se soumettait à nouveau à la BCE, les taux redescendraient...si j'ai bien compris.
Ce qui peut s'interpréter comme une décision (?) en haut lieu de l' Allemagne de faire sortir la Grèce. Bll Gross devait être au courant et il a anticipé.
Les taux bien qu'en hausse rapide se retrouvent à une valeur somme toute à fait justifiée. La remontée rapide des taux traduit une inquiétude manifeste. et peut-être une "décision"...? Tant que ce n'est pas la mer qui se vide avant le tsunami, n'est ce pas ?
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PREVISIONS SILVER

« Les fondamentaux indiquent plus de faiblesses des cours », a affirmé Cooper, expliquant son point de vue dans le rapport de la LBMA 2015 Forecast.

« Nous estimons que les points bas de l’argent pour l’année pourraient tester les niveaux pas encore atteints depuis 2009 » à 12 dollars l’once."
Fin Octobre 2014, nous étions à 12.34 $


https://or.bullionvault.fr/actualites-de-l-or/les-cours-de-l-argent-devraient-baisser-pour-la-4eme-annee-et-l-or-devrait-se-maintenir-03022

"Et comme le déficit est de 3 % (au mieux) l’année suivante, votre dette globale est encore en augmentation de 3 %, soit 60 milliards d’euros…"

Tant que le prêteur du déficit sera le bénéficiaire des 3% sur la dette actuelle (prêteur fidèle) ça pourrait presque continuer.
Jusqu'à ? Jusqu'à ce que le stock de dette (les 2000Mds) atteigne le montant des dépôts du peuple, c'est à dire le réservoir de pognon sur lequel les prêteurs espèrent que la république saura se servir.
Si les dépôts ne sont plus à la hauteur, ou si le doute sur la capacité à prélever l'impôt contre l'avis des contribuables s'installe, alors la musique est finie et le manège s'arrête.
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l'assurance vie c'est 1500 mds d'euros d'encours (l'épargne à LT des français investie en dette souveraine et corporate), les dépôts à vue 700 mds, l'ensemble ne suffirait même pas à rembourser la dette publique (2100 mds d'ici la fin 2015) et encore moins la dette privée. Les dettes sont toutes impossibles à rembourser que ce soit pour la grèce, le japon, les usa, le royaume uni, italie ou la france etc.. c'est le même schéma de ponzi qui est pratiqué, un grand cirque
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Une nouvelle attaque de la propagande béate-optimiste : le Soir annonce que d'ici 2020, en belgique 200.000 emplois seront créés... et petit sous-titre "mais la baisse du chômage sera faible".
Quand on sait que la baisse actuelle du chômage (sauf en Flandre où il augmente) est surtout le fruit d'une politique de chasse aux chômeurs, on peut vraiment se poser des questions sur l'interprétation à faire de cette information.

(Peut-être qu'ils commencent à comptabiliser les futurs robots comme des "emplois" ?)

En tout cas, en 1999 on me disait qu'il y aurait le plein emploi d'ici la fin de nos études, ce serait un âge d'or, et comme en plus la conjoncture économique mondiale et nationale était bien positive... on l'a cru, et on s'est fait entuber.

Alors quand, en plein marasme économique (décroissance, croissance négative) on annonce beaucoup d'emplois à venir, je me demande ce que cela représente.

J'en profite pour vous demander à tous si vous avez une opinion sur une possible "bulle du tourisme" ?
- De nombreux pays/villes/régions développent une forte industrie touristique, la mode s'accélère, certains y trouvent leur principal moteur économique.
Très bien jusqu'ici, les riches occidentaux/chinois/russes vont dépenser leur argent dans des endroits attractifs, ce qui génère de l'emploi localement et fait bouger le fric des pays riches vers les endroits moins riches.
- Mais, toute l'industrie du tourisme tient essentiellement grâce au fait qu'il existe de plus en plus de gens qui ont les moyens financiers de voyager.
- Si une nouvelle crise financière/économique frappe bientôt et achève la destruction de la classe moyenne, il y aura nettement moins de touristes... c'est une réaction en chaîne.
L'Espagne et la Grèce tiennent encore grâce aux millions de touristes qui viennent profiter du soleil... mais si la donne change ?
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"on l'a cru, et on s'est fait entuber"

D'où l'intérêt de travailler sur soi et pour soi avant de se tourner vers les autres.
C'est tès bien de développer des qualités qui intéresseront les autres (solvables de préférence).
Mais si ce service rendu ne permet pas ensuite de subvenir à ses propres besoin, on est le dindon.

Celui qui sait faire une comptabilité d'entreprise ou monter une campagne de pub (par exemple) mais qui ne sais pas jardiner ou changer les fusibles de sa maison, quand les clients solvables s'évanouissent, il lui reste... ses yeux pour pleurer.

Pour le tourisme et l'industrie touristique, c'est une évidence.
Elle a besoin de vacances de masse, de transports de masse et de surplus. Les voyages au loin sont bien sûr la première coupe claire d'un ménage qui perd son emploi et/ou ses revenus.
Gardez des ronds-jaunes pour, le jour venu, rafler leur foncier.
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l'assurance vie c'est 1500 mds d'euros d'encours (l'épargne à LT des français investie en dette souveraine et corporate), les dépôts à vue 700 mds, l'ensemble ne suffirait même pas à rembourser la dette publique (2100 mds d'ici la fin 2015) et encore moi  Read more
Dekyus - 5/14/2015 at 10:50 AM GMT
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