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Principe de précaution un exemple d’effets pervers

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Published : April 07th, 2013
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Il n’y a encore pas si longtemps, je ne savais rien de cette substance chimique qu’on appelle le Bisphénol A. N’étant pas chimiste mais économiste, j’ignorais tout de ce composé pourtant utilisé dans un nombre incalculable de produits de la vie courante, en particulier dans les biberons en plastique que les mères donnent à leur nourrisson. Jeune maman, je n’ai pas pu passer à côté de la mention « sans BPA » sur les biberons et j’ai ainsi découvert un sujet aussi passionnant que préoccupant. Il illustre la tendance prononcée des dernières années à trancher dans le vif des innovations à coup de précautions pas très avisées qui pourraient bel et bien nous faire courir davantage de risques à terme.


Car ce que nous raconte le BPA, c’est une histoire longue de plus de 50 ans à la recherche de substances capables non seulement de donner de la rigidité et de la solidité aux matières plastiques mais aussi de nous protéger d’intoxications alimentaires dues à l’Escherichia coli (E. Coli) ou à la toxine botulique. Certains se rappelleront qu’en 2011 plus d’une quarantaine de personnes avaient trouvé la mort en Europe des suites d’une intoxication alimentaire à l’E. Coli.  L’épidémie avait commencé en Allemagne et causé plus de 3000 cas d’intoxication.


Si ces événements restent heureusement fort rares, c’est qu’il existe toutes sortes de mesures et de produits pour assurer la sécurité sanitaire de la filière agro-alimentaire. Or, le BPA en est un élément important puisqu’il permet – depuis plusieurs décennies – de fabriquer des vernis qui isolent le contenu (nos cocas et autres tomates concassées) de leur contenant (cannettes et boîtes de conserve). Il évite plus précisément que ces produits, particulièrement acides, ne produisent une réaction chimique avec le métal des boîtes et n’entraînent la production d’éléments indésirables pour la santé. Voilà une information qui méritait d’être connue.


Et pourtant, elle n’a pas fait couler beaucoup d’encre par rapport aux quelques rares études publiées au cours des dernières années qui font mention d’une corrélation possible entre présence du BPA et diverses maladies comme le diabète de type 2, les problèmes cardio-vasculaires, certains cancers, etc.


Face à ces quelques études alarmistes se dresse un nombre très important d’autres études qui concluent inlassablement à l’innocuité du BPA – en l’état des connaissances actuelles et des conditions d’utilisation. Encore très récemment, deux nouvelles études montraient que le lien de cause à effet entre BPA et maladies était peu logique et que les expériences sur les rats qui permettent de fonder la croyance de ce lien, les exposent à des niveaux des milliers de fois plus élevés que ceux auxquels nous sommes nous-mêmes exposés.


C’est sans doute pour cette raison que les autorités sanitaires dans le monde entier continuent à en autoriser l’usage du fait de ses bénéfices et que les pouvoirs publics suivent ces recommandations partout, … sauf en France. En effet, la France est le premier pays du monde à avoir décidé au début de l’année 2013 d’en interdire l’usage dans tous les contenants alimentaires destinés aux enfants et aux femmes enceintes. Puis, à partir de 2015, il le sera de tous les autres contenants alimentaires : cannettes, boîtes de conserves, couvercles, etc.


Il est vrai que la France est aussi le seul pays du monde à avoir inscrit le principe de précaution dans sa constitution et à une cause son effet : les applications du principe sont de plus en plus nombreuses, y compris dans des cas comme celui-ci où il paraît pourtant évident que face au risque certain de possibles intoxications alimentaires mortelles, le risque incertain et seulement possible de maladies à long terme ne fait pas le poids.


Hé bien si car en matière de précaution, la rationalité des débats disparait face au chiffon rouge de la peur du risque et du scandale brandi par des groupes bien organisés et relayé par des pouvoirs publics incapables de lui résister.


Jacques Attali n’écrivait-il pas dans l’Express en 2007 que ce principe tel qu’il a été rédigé dans la constitution « conduira nécessairement les fonctionnaires, à qui on ne peut pas demander de connaître l’ensemble des recherches scientifiques, à faire obstacle, pour se protéger, à toute recherche ou toute innovation lorsqu’ils percevront le moindre risque. »


La publication de quelques études, qui ne font pourtant pas La Science en la matière et ne peuvent, à ce stade, balayer d’une main l’utilisation relativement sécurisée de cette substance pendant de longues années, a suffi pour faire pencher la balance vers l’application du principe. Son pendant est que nous allons maintenant devoir utiliser des substituts (BPS et autres substances) à propos desquelles des doutes émergent déjà et pour lesquelles nous n’avons pas le même recul.


L’histoire du BPA est donc riche d’enseignements : le risque zéro n’existe pas ; un produit présente toujours des avantages et des inconvénients et il y a un réel danger à ne voir que les risques de celui-ci car tous les autres produits en ont et pourraient donc être interdits.


Au final, on a perdu de vue que le problème à résoudre est notamment celui des intoxications alimentaires et que l’interdiction du BPA n’offrait aucune solution durable. Le principe de précaution se mord donc la queue et nous laisse impuissant face aux problèmes de la vie de tous les jours.


Voir l’étude sur le BPA de l’Institut économique Molinari http://www.institutmolinari.org/IMG/pdf/note1012_fr.pdf


 

 



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Cécile Philippe est docteur ès sciences économiques de l'Université Paris-IX Dauphine et d'un Desup en gestion des entreprises dans les pays en développement. C'est au sein d'un think tank américain qu'elle a terminé sa thèse portant sur les théories de l'information et l'émergence d'un marché de l'information sur Internet. De retour en Europe, elle a crée en 2003 l'Institut économique Molinari, dont elle assure depuis la direction. Auteur d'un grand nombre d'articles publiés dans des journaux aussi bien francophones qu'anglophones, elle a publié en 2007 son premier livre aux Éditions JC Lattès intitulé "C'est trop tard pour la terre". Le livre s'intéresse aux questions d'environnement et cherche à mettre fin à un certain nombre de mythes, en particulier celui qui consiste à croire que réglementation et taxation vont de pair avec amélioration de l'environnement. Elle est intervenue à maintes reprises à la radio (BFM, RFI, etc.) et à la télévision (France 3, LCI, etc.) sur des questions de politiques publiques.
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Démonstration hasardeuse mélangeant maladroitement deux notions: (1) Il faut avoir des aliments sans germes et (2) il ne faut pas que le process destiné à obtenir un produit sain soit lui même nocif. Sur ces deux points tout le monde sera d'accord. Cécile Philippe veut nous fait croire que ces deux notions de base sont incompatibles. D'après elle, la mise en cause du bisphénol porterait atteinte aux industriels et à la santé du consommateur!! La vérité est sensiblement différente, les industriels ont cerné le problème de l'aliment sans germes avec un produit qui est maintenant reconnu comme ayant une action néfaste sur la santé. Le principe de précaution sur le bisphénol est tout à fait juste dans la mesure où il protège le consommateur de risques certains. Il donne l'occasion aux industriels et aux chercheurs de trouver une solution sans risques pour une alimentation sans germes néfastes. Dans ce domaine des solutions existent et ont fait leurs preuves, d'autres sont encore à inventer.
Cela s’appelle le progrès et il peut se faire avec une optique de risques maîtrisés si nous le décidons.
Dans l'alimentation humaine le principe premier de la médecine devrait faire loi: D'ABORD NE PAS NUIRE.....
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Les libertariens se trompe sur une chose la nature de l'homme, l'homme est un animal social et donc politique et chacun des aspect de sa vie est conditionnée par la politique.
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le pb des bpa c'est l'action d'oestrogéne de synthése( dont la précocité de la puberté chez les jeunes fille est une preuve de la pertubation endocrinienne) et puis les études publié par des institut financée par des lobby on connait ndlr le tabac, les télephone, etc.... Vu le nombre de molécule crée chaque jour le principe de précaution un minimum, quand on voit qu'il fallu des milliers de mort pour reconnaitre la dangerosité de l'amiante...
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Hé oui, on a bien compris que le principe de précaution est une épine dans le pied dans l'économie ultralibérale qui nous mène à la ruine et nous fait bouffer de la m....j'espère qu'elle restera encore très longtemps plantée dans votre panard nauséabond ma chère Cécile :)
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vraiment tres bien dit 100% daccord ! !
j'ai envi de lui dire , mais vas y ferme la mais physiquement a tout jamais lol
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L' Institut économique Molinari , un bel exemple de fosse à pensée mondialiste .

Se boucher le nez en lisant l'article est recommandé .
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Mouai, encore une qui veut vendre de la gestion d'entreprise sans en avoir ni créée ni gérée !!

"Cécile Philippe est docteur ès sciences économiques de l'Université Paris-IX Dauphine et d'un Desup en gestion des entreprises dans les pays en développement."

Dans le pedigrée, je préfère lire, patron de telle boîte, créateur de telle autre avec des bilans sains et positifs.
Ca c'est c'est de la carte de visite.
On en sort pas.

Ceci dit, le principe de précaution m'exaspère.
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Quand je disais qu'ils revenaient. Bon en même temps, si elle est là ça va nous faciliter la tâche.
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Pas mal ! Il n'y a pas plus clair !

Bon appétit petite dame, vous pouvez vous gaver de BPA via les eaux en bouteilles (plastiques), si cela vous fait plaisir ainsi que les cannettes, mais aussi les repas préparés industriellement sous toutes sortes d'emballage contenant du BPA, avec un zeste de pesticide, de nitrate et de produits OGM. Sans oublier le tritium des poissons pêchés en mer du nord, la vache folle et la viande de mouton qui n'est pas des bergers des alpes. Tous découlant de pratiques ultra-moderne.
La disparition de ces consommateurs ainsi que de leurs lignées humaines sont comme des lampes de poches, périssables.
En ce qui me concerne je préfère préparer mes repas avec des aliments choisis chez des paysans aux pratiques ancestrales.
Hé oui, ceux qui pratiquent à "l'ancienne" sont comme les étoiles du firmament, éternels. Ces paysans mange aussi de leur production, ils seront là pour nos descendants.
Pour ce qui concerne le prix du "BIO", tout découle de l'offre et de la demande. Si la production ne suit pas la demande, ou si vous préférez la demande croît plus vite que la production, le prix sera de plus en plus élevé.
Logique, non ?
Pour quelqu'un qui a pondu une thèse portant sur les théories de l'information et l'émergence d'un marché de l'information sur Internet, son "traitement" de l'information est très clair pour une partisane.
Bien que la marchandisation de l'internet s'accélère, il y a toujours des "empêcheurs de penser en rond", moins visibles, certes, mais toujours présents.
Encore un article non-évènement.
Allez ! A la niche Médor !

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Il faut protéger le consommateur. La preuve.
Sur une foire, je m'étonne auprès d'un apiculteur qu'il ait du "miel de fleurs", ainsi libélé sur l'étiquette du pot. Normal ! C'est la nouvelle terminologie officielle me répond ce brave homme. Le "miel toutes fleurs" de nos campagnes n'existe plus. Il est impossible de prouver que les abeilles ont butiné toutes les fleurs. Eh oui !
Mange ton miel en paix, Ô consommateur. Big-Bee veille et te protège !
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