The Hunger Games, un bel éloge de la liberté.

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Published : April 10th, 2012
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The Hunger Games est une trilogie écrite par l'Américaine Suzanne Collins qui s'est vendue à plus de 30 millions d'exemplaires dans le monde, dont 400 000 en France aux éditions Pocket Jeunesse.  Aux Etats-Unis, le premier tome de The Hunger Games est resté près de deux ans en tête des meilleures ventes. Le film a fait un véritable « carton ».






Personnellement, je n'ai pas lu les livres mais le film, qui vient de sortir sur les écrans en France, donne envie de les lire. Ce n'est pas un grand film, dont on ressort avec une forte émotion. Toutefois, c'est un film qui sort de l'ordinaire, qui ouvre des perspectives de réflexion sur notre monde, dans la tradition des dystopies classiques : Un bonheur insoutenable d'Ira Levin (1970), 1984 de George Orwell (1949), Fahrenheit 451 de Ray Bradbury (1953), Nous Autres, de Zamiatine (1920) ou La Grève, d'Ayn Rand (1957).


Une dystopie est une contre-utopie, qui décrit un monde totalitaire ou en tout cas cauchemardesque. En général, la dystopie met en valeur l'individu contre la masse, elle valorise le héros solitaire contre l'abrutissement collectiviste.


Dans The Hunger Games, imaginez un âge sombre, futuriste, où l'humanité est gouvernée par une classe dominante qui réprime toute rébellion du peuple par le sacrifice de quelques enfants, choisis au hasard et obligés de lutter les uns contre les autres jusqu'à la mort, devant les caméras.  La jeune héroïne Katniss, 16 ans, se distingue par son courage et sa détermination à survivre. Elle se porte volontaire pour prendre la place de sa jeune sœur dans la compétition. Elle se retrouve face à des adversaires surentraînés, prêts à tout. L’auteur, Suzanne Collins, revient sur la création de ce monde dystopique : « L'univers de Katniss (jouée par Jennifer Lawrence) m'a initialement été inspiré par la fascination que j'éprouve pour le mythe grec de Thésée qui, tous les neuf ans, envoyait une phalange de jeunes garçons et filles dans un labyrinthe mortel afin de combattre le monstrueux Minotaure ».  


On peut lire quelques critiques forts intéressantes, rapprochant notamment le film de thèmes libertariens. Voici par exemple cet extrait d’un blog ami (traduction) : « Je ne vais pas complètement vous gâcher l'intrigue mais pour ceux qui ont vu le film, je voudrais faire quelques commentaires sur les thèmes libertariens récurrents dans le film. Ceci est très intéressant à noter, parce que la culture populaire d'Hollywood a toujours été anti-marché et anti-liberté au cours des dernières décennies : le vilain homme d'affaires capitaliste, avec une moustache frisée, tente de raser une forêt et de mettre à sa place un parc de stationnement (comme Avatar), le monde a été sur-pollué et abandonné par des américains gras, obèses et consuméristes (Wall-E), etc. Les médias, la culture pop et Hollywood, s’intéressent au  « collectivisme », à  « l'environnement » ou à « la diversité », plutôt qu’à la non-violence ou à la conquête de la liberté humaine. The Hunger Games jette tout cela par la fenêtre. »


Cela dit, on lit aussi certaines bêtises à propos de ce film : certains parlent d'une dénonciation du capitalisme et d'un hommage aux Indignés. Cette analyse est ridicule. Le capitalisme n'est pas un régime politique, encore moins un régime policier. C'est un mode de production, fondé précisément sur l'échange volontaire et libre. Mais certains ne font pas la différence...


Pour d'autres, ce film viserait l'avènement glaçant de la société du spectacle. L'hypothèse est déjà plus plausible. Le nom choisi pour désigner cette société futuriste est : « Panem », du latin, pain. L'expression latine « panem et circenses » (« du pain et des jeux »), décrit le système social de l'empire romain. Le pouvoir distribuait du pain aux pauvres tous les jours tandis que les jeux du cirque (dans lesquels des chrétiens ou des esclaves étaient sacrifiés) permettaient de maintenir une apparence de paix, par le divertissement. Le rapprochement avec la démocratie de masse et l’État providence n’est pas interdit…


Karin Westman, enseigne l’anglais à l'Université du Kansas en s’appuyant sur cette trilogie ainsi que sur d'autres séries telles qu’Harry Potter. Il soutient que The Hunger Games est un puissant outil de débats au sein des familles, parce qu'il se rapporte à des questions primordiales telles que la loyauté fraternelle et la survie de la famille.


Le film surfe aussi sur la vague du survivalisme, véritable phénomène de société aux Etats-Unis. Les survivalistes se préparent à survivre aux guerres, aux catastrophes ou à l’effondrement économique en apprenant des techniques de survie et des rudiments de notions médicales, en stockant de la nourriture, en construisant des abris, ou en apprenant à se nourrir en milieu sauvage. Le survivalisme aujourd’hui est devenu une véritable culture présente dans le cinéma, la littérature ou la bande-dessinée.


Bande-annonce du film : http://www.wat.tv/video/hunger-games-trailer-...8wb_2hsvn_.html

 

 

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Damien Theillier est professeur de philosophie en terminale et en classes préparatoires à Paris. Il est l’auteur de Culture générale (Editions Pearson, 2009), d'un cours de philosophie en ligne (http://cours-de-philosophie.fr), il préside l’Institut Coppet (www.institutcoppet.org).
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Ce film ne dénonce pas, comme il est dit dans l'article, la société du spectacle ! Et comment le pourrait-il ? Il est la société du spectacle ! Il spectalise l'insupportable, il rend floues les frontières entre notre réalité de tous les jours, la façon dont le spectacle la met en scène, et la fiction, elle-même spectaculaire. Tout comme Avatar, par exemple, en lequel quelques décérébrés voient un film écolo... Du lavage de cerveau tout ça...
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Bravo pour cet article fort intéressant, au travers duquel je vois l'expression de l'angoisse d'un écrivain et aujourd'hui d'un cinéaste, face à la montée de la corporatocratie mercantile international, qui par la déculturation généralisée et, la servitude du systéme financier international au roi dollar ( dans son royaume wall street) , ainsi que par le féodalisme imposée par l'oligarchie américaine, et diffusée de maniére international dans les facs, dans les média (vendus à la corporatocratie) et les hommes politiques, cherche a assurer les intéret mercantile et l'impérialisme américain (et du dollar)sur la planéte en détruisant les états nations ( dans le but de remettre en question les notion d'identité national) sous couvert de multiculturalisme et de liberté. Alors que le véritable objet, de leur générosité pour la dissidence dans les pays tel que la géorgie et les autres révolution de couleur sans parler des révolutions du magrheb est la destabilisation politique et la récupération par les entreprise corporatocrates des marchés des services publics et des entreprises d'état. Idéologie que vous exposez parfaitement dans votre article sur la guerre de session . MERCI d'ailleurs pour cet autre article je partage. CORDIALEMENT.
PS
si vous le souhaitez j'ai un théorie historique basée sur les conflits internationaux au tour des matiére premiere et des débouchés économiques qui peuvent éclairer l'ensemble des événement de 1776 avec l'accord des péres fondateurs et la philosophie de la constitution ( qui est non participative) jusqu'au révolution du magrehb. En passant par la conquéte de la louisiane, la soumission de la corée par les us, le financement d'hitler par les banque us dont la chase banque et d'autre c'est fantastique et surtout cela démontre à quel point la servitude moderne et les inégalités sont le fait de l'impérialisme et du dollar( FED)
Bonjour sigmundy.freud,
"Votre" théorie historique n'est pas une théorie, ce sont des faits historiques avérés dont la connaissance est partagée par d'autres sur ce forum. Pourriez-vous nous indiquer quelques liens permettant à tous et à toutes d'en lire plus sur le sujet ?
Cordialement.
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excusez-moi mais plutôt que de perdre votre temps à philosopher sur ce film, je me demande si il ne serait pas plus judicieux de vous demandez si le contenu télévisuel proposé est vraiment bénéfique et indispensable à la santé mentale de la population, et de nos(vos) enfants.

pensez-vous que la génération des moins de 25 ans puissent tirer de ce film les mêmes conclusions que vous?

de mon point de vue, non. Ce n'est qu'une fois de plus qu'une forme de violence gratuite et sanguinaire dont on se serait bien passé.

LA violence psychologique et physique tout comme le sexe sont devenus courant, l’immoralité règne en maitre dans ces scénario torturés qui manquent de sens.

la violence et les insultes sont banalisé,

finalement le pire dans tout ça ça vient peut-être du CSA qui ne fais pas son travail en interdisant ce genre seulement au moins de 12 ans.

Bref pour moi le scénario de ce film est creux comme un... cannelloni ...et pervers.
une bonne campagne publicitaire, et un jeu d'acteurs au physique de mannequin ne suffit pas à me faire avaler la pilule.

On est très loin du chef d’œuvre.
la "déculture" est en marche, on offre bien peu de chose à nos enfants.
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boutros - 4/11/2012 at 6:40 AM GMT
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